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vendredi 30 avril 2010








Et si la danse au fond

Cherchait le geste immobile

Tout comme la prière

Le chant silencieux





"J'ai appris à vivre presque serein
dans le buisson d'épines des questions.

Je n'ai pas appris. Cela m'est tombé dessus.
Salut."

Jean Sulivan










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jeudi 29 avril 2010








L’arbre

De quel secret l’écorce le protège-t-elle

De quel abîme

De quelle nudité

Où se raconte peut-être

Notre origine






"Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire
Et dans l'ombre qui s'épaissit.
Les morts ne sont pas sous la terre :
Ils sont dans l'arbre qui frémit,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l'eau qui coule,
Ils sont dans l'eau qui dort,
Ils sont dans la case,
Ils sont dans la foule :
Les morts ne sont pas morts."

Diop Birago, Souffles










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mercredi 28 avril 2010








Cathédrale de silence

Ta demeure de feuilles et d’eau

Dont le soleil fait voler en éclat

Toutes les verrières










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mardi 27 avril 2010








Simple allié du vent

Amical souverain

Comment cela se pourrait-il

Sans ce silence nu

Sa caresse sur tes os









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dimanche 25 avril 2010








Tu es Cela

Telle est la parole souveraine

Qui ne cesse en toi de s’engendrer


Et nul ne la prononce

Avec plus de ferveur que toi

Dans l’éternel printemps de tes silences











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vendredi 23 avril 2010









Et pour toi quelle jubilation ce serait

Si tu prenais conscience

De l’arbre en toi qui germe

Se dresse

Grandit

Se tait

S’enracine dans la lumière










"La Foi est un grand arbre, c’est un chêne enraciné au cœur de France.


Et sous les ailes de cet arbre la Charité, ma fille la Charité abrite toutes les détresses du monde.

Et ma petite espérance n’est rien que cette petite promesse de bourgeon qui s’annonce au fin commencement d’avril.

Et quand on voit l’arbre, quand vous regardez le chêne,

Cette rude écorce du chêne […]

Cette dure écorce rugueuse et ces branches qui sont comme un fouillis de bras énormes,

Et ces racines qui s’enfoncent et empoignent la terre comme un fouillis de jambes énormes,

Quand vous voyez tant de force et tant de rudesse le petit bourgeon tendre ne paraît plus rien du tout. […]

Et pourtant c’est de lui que tout vient au contraire. Sans un bourgeon qui est une fois venu, l’arbre ne serait pas. Sans ces milliers de bourgeons qui viennent une fois au fin commencement d’avril et peut-être dans les derniers jours de mars, rien ne durerait, l’arbre ne durerait pas, et ne tiendrait pas sa place d’arbre. […]

Il faut que toute place soit tenue. Toute vie vient de tendresse. Toute vie vient de ce tendre, de ce fin bourgeon d’avril, et de cette sève qui pleure en mai et de la ouate et du coton de ce fin bourgeon blanc. […] La rude écorce a l’air d’une cuirasse, en comparaison de ce tendre bourgeon. Mais la rude écorce n’est rien, que du bourgeon durci, que du bourgeon vieilli. […]

Sans ce bourgeon qui n’a l’air de rien, qui ne semble rien, tout cela ne serait que du bois mort.

Et le bois mort sera jeté au feu."

Charles Péguy



Photo, Chris Verroken, Genthbrugge













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jeudi 22 avril 2010








Sous l’écorce des mots

Sous le sel des photos

Dans tout regard silencieux

En toute écoute neuve


Qui saura dire vraiment

Ce qui s’enracine








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mercredi 21 avril 2010








Naître d’en-haut

Comme si nos racines puisaient à plein ciel

Est-ce bien raisonnable

Est-ce tout bonnement envisageable


Non

Mais parole de vent

C’est tout simplement rêve possible

Parole de foi à vous déraciner

Et à vous planter dans la mer








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mardi 20 avril 2010








Plus tu deviens familier du vide

Témoin silencieux de l’océan sans fond

Plus tu goûtes à la joie musicienne

Plus le Souffle inconnu te traverse





Prier c'est être pris, devenir humble et intraitable, docile et souverain. Ainsi vous pouvez parler aux arbres, à la mer avec la voix de Dieu, ordonner aux nuages.

Jean Sulivan, L'exode










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lundi 19 avril 2010









Enraciné mais non pas prisonnier

Voyageur de l’infini présent

Capable de rêver l’espace

D’observer dans ma chair

Les vibrations du ciel

D’entendre gronder en moi

Le souffle de la terre








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dimanche 18 avril 2010








Arbre

Tu dis mal

Ce creux où ça respire

Ce centre vide

Que je veux indiquer

Mais nul ne m’a conduit comme toi

Au bord de ce silence

Où la vie ne cesse de danser




"La vérité réside dans l'obscurité d'un corps où la Parole se fait entendre. Pas les yeux, les oreilles. La vérité est un "Poème devenu chair", le corps du Christ, partout, caché dans l'univers entier, même dans la plus petite feuille d'arbre."

Rubem Alves
Le mangeur de paroles










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samedi 17 avril 2010








à Philippe Forcioli





Compagnon de route


De misère


Et ce chant incroyable


Dans tes poches crevées


Dis-moi donc le secret


De tes carnets de larmes et de joie



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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vendredi 16 avril 2010









Pour accueillir tant de douleur

Tant de détresse

Peut-être faudrait-il avoir grandi

Comme un arbre

Avoir toujours fait route

Avec le vent








"Le Duende ne vient pas s'il ne voit pas la possibilité de mort, s'il n'est pas sûr qu'elle va rôder autour de la maison, s'il n'est pas certain qu'elle va secouer ces branches que nous portons tous et que l'on ne peut pas, que l'on ne pourra jamais consoler."

Federico Garcia Lorca












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jeudi 15 avril 2010

Israël, avril 2007







"Les raisons de Rome,

les raisins du Christ.

Superbes dures raisons,

humbles tendres raisins.


Mais le Christ sait,

de science obscure,

que l'Histoire est saoûle."


Salah Stétié









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mercredi 14 avril 2010




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"Et si j'étais séparé de cet arbre que je vois,


de ce soleil que je vois,


verrais-je cet arbre,


verrais-je ce soleil ?"




Antonio Porchia









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mardi 13 avril 2010








Arbre

Pesante lumière

Etrange gravité

Donnant des ailes

A ta voix








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lundi 12 avril 2010








Arbre

Chemin vers l’immense


Enfant de l’humus

Et du silence








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dimanche 11 avril 2010








Si tu creuses assez profond

Assez juste

Ne crois-tu pas que tu mettras au jour

Le ciel de ton désir








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samedi 10 avril 2010








Neige sur pétale de rose

La fleur de pommier


Bouquet d’avril







"Le ciel, donner et Dieu

dans la langue tzigane

c'est le même mot"


Alexandre Romanès










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vendredi 9 avril 2010









Matin

Où le ciel n’a pas cillé

Où la terre fut de braise


Matin

Dans l’explosion ardente

D’un printemps silencieux









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jeudi 8 avril 2010








Toi qui ira plus loin que moi

Sur cette terre


Toi dont les soleils

Baigneront d’autres matins


N’ignore pas les sources


Accueille le printemps

En enfant du printemps









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mercredi 7 avril 2010








A quoi bon Pâques

Chaque printemps

Si jamais en toi la vie

Ne refleurit






"Je vois une aubépine en fleur

Le printemps entre en moi"

Jean Sulivan







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mardi 6 avril 2010








Ecrire

A toutes les saisons


Sentir le bois craquer

Accompagner la sève








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lundi 5 avril 2010

Désert du Néguev, avril 2007








Ces témoins de la première heure

Qui durent épouser l’absence

Mais non sans la flamme

La déchirante brûlure d’une joie

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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dimanche 4 avril 2010

Jérusalem, avril 2007







Renoncer aux murs du concept

A toute fausse sécurité

S’avancer sans défense

Dans la nudité du monde

Vers le Jardin réconcilié


Laisser l’Arbre grandir

Sans le retenir

Sans même vouloir y toucher


Entendre la parole neuve

Consentir au sacré

Illuminant toutes choses

S’en remettre au Souffle

Habiter l’instant


Appel du Vivant







"Derniers fragments d'un long voyage. Voilà. Le carnet de bord est clos. Le voyage - ce voyage-là du moins - est pour moi terminé. A partir de demain, mieux : à partir de cet instant, tout est neuf. Je poursuis mon chemin.
Demain,comme tous les jours d'ici ou d'ailleurs, sur ce versant ou sur l'autre, est désormais mon jour de naissance."

Christiane Singer, Jeudi 1er mars 2007










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samedi 3 avril 2010

Jérusalem, avril 2007






Tu n’as plus à décider

Du chemin qui te dépasse


Il ne te reste qu’à espérer

D’un vouloir silencieux










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vendredi 2 avril 2010








A force de patience

Tu devenais si faible


Si vulnérable


Les ailes déployées









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jeudi 1 avril 2010








Que serais-tu

Si le vent

N’accomplissait en toi

Sa prophétie








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