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Les sentiers où tu n'as pas encore marché

Sont promesses du large :

Ils sont en avance sur la sève

Et sur l’ouvert qui t’espère. 

Jure-toi de les suivre

Quand ils t'auront trouvé !

Ils te feront gravir

Des pentes ignorées de toi-même,

Franchir des couloirs d'ombre

Où tu n’es encore jamais allé,

Longer des falaises qui ne t’attendaient plus.

Ils te feront aimer l’inconnu où te perdre,

Eprouver son rythme,

Goûter une autre adhérence à la terre,

Une autre vastitude,

Une autre lumière.

Jean Lavoué

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La nuit remue

Et la lune un instant s'est cachée.

Un voile pourpre a recouvert ses rêves.

Trois coups ont retenti,

Elle est montée sur scène.

Elle s'est sentie regardée

Et désirée pour elle-même,

Ainsi que pour l'absence éphémère

Dont elle nous gratifiait.

Jean Lavoué

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La marche

Tamise nos pensées,

Eclaire les sentiers de l’âme,

Nous ouvre des chemins d’éveil,

Des matins transparents !

Pars !

Ne reste pas immobile !

Demande lui son secret !

Elle te montrera des passages

Où aucun de tes mots n’est jamais allé ;

Avec elle tu franchiras des gués

Des fleuves, des rivières,

Des forêts, des déserts, des espaces,

Des clairières pour aimer

Et te laisser aimer.

Jean Lavoué

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Ouverture

Quand chacun de tes jours

Te sera sacré,

Quand chacune de tes heures

Te sera sacrée,

Quand chacun de tes instants

Te sera sacré,

Quand la terre et toi,

L'espace avec toi,

Porterez le sacre

Au long de vos jours,

Alors tu seras

Dans le champ de gloire.

Guillevic

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                    Photo Volubillis http://volubillis.eklablog.com/recent/3?noajax&mobile=1

Nous écrivons avec la main de tous

Et c’est aussi notre main

Nous épelons le lieu de la blessure

Que nous couvrons de lettres d’or

Et c’est ainsi que nous peignons

Que nous dansons

Que nous sculptons

Que nous volons

Que nous franchissons des frontières

Que nous aimons !

Nous tissons un à un de soleil

Les fils interrompus
De notre avenir

Jean Lavoué

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Que nos gestes et nos mots

deviennent fenêtres

deviennent oiseaux

deviennent portes s'ouvrant

sur de plus clairs matins !

Jean Lavoué

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        Photo AFP

Seul un miracle

Seul !

Pour que la vie des femmes et des hommes

Des enfants meurtris qui nous tentent de nous rejoindre

Devienne pour eux comme pour nous

Poème et bénédiction

Et non pas malédiction.

Seul un miracle mais où

Sinon dans le cœur de chacun

Là où réside la table prête du partage

Mais aussi les possibles lames de guerre

Et de perdition

Les possibles naufrages

Les possibles peurs

Les possibles larmes

Les possibles grillages.

Attisons le feu de nos tendresses

Laissons se répandre les rayons de nos matins

La sève de nos printemps !

Que nos mains ouvertes élèvent

Des branches d'amour au-dessus des murs de la haine

Que nous choisissions

Non pas les voies de mort

Mais les sentiers ouverts d’avenir et de vie !

Jean Lavoué

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Résonnent en nous les collines musicales,

En nous l'inapaisable ondulation.

Toute chose y parle sa langue natale ;

Toute chose confie ses secrets au coeur.

Vibrent l'air et l'eau, bourdonnent les lauriers,

Transparaît alors un dieu, là, tout ouïe,

Dieu d'accueil, d'épousaille et d'eurythmie.

Suivre le poisson, suivre l'oiseau.

Si tu envies leur erre, suis-les

Jusqu'au bout. Suivre leur vol, suivre

Leur nage, jusqu'à devenir

Rien. Rien que le bleu d'où un jour

A surgi l'ardente métamorphose,

Le Désir même de nage, de vol.

François Cheng/Kim en Joong : Quand les âmes se font chant

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            Photo JL

J’ai demandé une seule parole

Mais portée par le vent

En toi coule la source

Bruissèrent les feuillages

Jean Lavoué

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