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lundi 31 mai 2010









Chaque jour ouvrir la porte

Où tu n’es qu’un avec toi-même

Sans bavardage inutile

Sans projet


Seulement posé dans l’axe

Qui te soulève

Et te repose


Non pas perdu dans le monde

Mais orienté








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dimanche 30 mai 2010









Apprends donc

A te tenir ainsi


Léger

Profond


Juste à l’aplomb de ta joie









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samedi 29 mai 2010







.

C’est un ciel que tu ne peux toucher

Un vide que tu ne peux décrire

Un silence que tu ne peux nommer

Un amour que tu ne peux étreindre

Et ce n’est rien de tout cela

Seulement le rappel d’un frôlement d’aile

Dans la nuit de l’oubli









vendredi 28 mai 2010









La parole

Qui a su la sculpter comme Lui

Jusqu’à la rendre vivante

Familière


Invitation

A faire de même


A consoler au fond de soi

L’impatience du germe





jeudi 27 mai 2010








Nul déclin

Dans les couleurs du chant


Le pourpre répond à la nuit

Comme un soleil troublé


Tout surgissement

Est œuvre de racines


De forces oubliées








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mercredi 26 mai 2010









Souvent les mots

Manquent à l’appel


Tu refais tes gammes

Tu comptes et recomptes

L’arpège de ton pas


Tu aimerais sortir du rang

Qu’un cri soudain

Ou qu’un silence

Ordonne


Portant le sacrement du monde

Tel un ciel éphémère

Que tu saurais nommer








.

samedi 22 mai 2010








Même le poème devrait se voiler

Devenir nuage de silence

Laisser les lettres et les mots

Se dissoudre

Pour tenter d’approcher Cela

Qui toujours le fuit

Et l’appelle








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vendredi 21 mai 2010








Celui que tu ne peux nommer

Mais dont tu portes l’empreinte

Gravée tout au fond de ta joie








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jeudi 20 mai 2010

"Ma vie s'est muée
en un dialogue
ininterrompu avec toi...
un long dialogue"
Etty Hillesum







Toujours partielle

La communion que tu éprouves


Et cependant vibrante

Dans l’axe où le temps s’abolit










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mercredi 19 mai 2010









Tout ce que j’écris

Des chutes de poèmes

Des morceaux d’écorce


Des aiguilles de pin

Des feuilles détachées de l’arbre


Et parfois un oiseau

Qui dessine de grand cercles

En sifflotant le nom de la joie








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mardi 18 mai 2010








Le jour

Où je me tiendrai debout

Sans autres attaches

Que ces racines qui me lient à la terre

Que ces branches qui me tirent

Vers le soleil


Le jour où je serai délivré

De la surface des choses

Et de moi-même








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lundi 17 mai 2010









Peut-être que dans ce jardin

Outre les oliviers

Il y avait des nids

Peut-être que sous l’éclat des voix

Des insectes chuchotaient


Que sous le feu des torches

Les étoiles pâlissaient


Peut-être que tout au bout du monde

Un soleil rougeoyant

De trois gouttes de sang

Baptisait le matin










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dimanche 16 mai 2010








Sa demeure

Elle était dans les nids

Dans les prés

Dans les yeux des jonquilles

Dans le vent effronté


Et moi aussi j’étais sa demeure

Chaque fois que son silence me couvrait

D’une ignorance étoilée








.

samedi 15 mai 2010








Seuil

C’est un mot que je dessine

A la pointe du doigt

A peine


Je ne sais pas si c’est dehors

Ou bien dedans


Mais la porte souveraine

Où la solitude s’embrase

Oui je la connais


Les lourds vantaux

Volés en éclats

Un beau matin de printemps








.

vendredi 14 mai 2010








Ah ! si je pouvais ralentir

Comme l’arbre

Avoir tout le ciel pour moi

Tout l’espace

Toute la terre

Et ne vouloir rien d’autre pourtant

Que cette journée

Que ce souffle léger

Que cette compagnie de l’herbe








.

mercredi 12 mai 2010








L’arbre n’est ni un gouvernail

Ni un poteau indicateur

Il occupe simplement le seuil

Du pays où nul ne peut entrer

Sans s’être d’abord déchaussé








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mardi 11 mai 2010








Trouverai-je un jour à parler

A hauteur d’arbre

C'est-à-dire sans forcer la voix

Sans autre voie peut-être

Que la croix des saisons

Et le ciel grand ouvert








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lundi 10 mai 2010














Je donnerai à ton mystère

Soleil nocturne

Tous les attributs de la terre

Où j’ai profondément planté

Mes racines





"Les arbres de l'infinie douleur
Les nuages de l'infinie joie
Se donnent parfois signe de vie
A la lisière du vaste été"

François Cheng










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dimanche 9 mai 2010








J’avance à tâtons dans la nuit des signes

Jusqu’à ce que l’un d’entre eux se détache


Et qu’il ne reste de lui

Que le tremblement de la feuille

L’imperceptible entaille

Où se lit l’entame de ton nom

Gravée sur l’écorce


Blessure incandescente

Autour de laquelle

Toute la croissance de l’arbre

S’ordonne





Par les fentes de l'éternité
Nous parlerons ensemble
Cherchant nos souffles
Peu à peu laissant nos voix
Se réaccorder
Toi ciel moi terre
Nous parlerons longtemps longtemps
Jusqu'à ce que l'été
Nous couvre de volubilis

Anne Perrier










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samedi 8 mai 2010








Ce qui nous relie

N’a pas besoin de mots

Ni de dates

Ni de rites

Et pourtant il arrive qu’un anniversaire

Dont toutes les flammes ont dévoré le temps

Longtemps après qu’elles se soient éteintes

Soudainement illumine








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vendredi 7 mai 2010

Le pays de l'ami, 18 avril 2010







C’est autour d’un mouvement

Que la vie s’ordonne

Non d’un point fixe

Que tu crois parfois trouver

Dans l’armature de tes pensées


Vois l’arbre dans son ardente station

Dressé à la pointe ultime

De cette pulsation


L’ancrage en lui que je célèbre

L’affirmation souveraine

Que le royaume est là








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jeudi 6 mai 2010








Tous les éclats du soleil

Toutes les morsures du gel

Toutes les colères du vent

Et toutes ses accalmies


Tu en fait cette vie qui respire

Et qui dure








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mercredi 5 mai 2010








Secouer la cage des mots

Percer le mensonge jusqu’au ciel

Consentir au sacre

Comment cela se pourrait-il

Sans cette plongée sans fond des racines

Dans la terre du silence








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mardi 4 mai 2010








A l’avant de tes silences

La vie se charge encore

De te simplifier










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lundi 3 mai 2010








Grandir par poussées successives

Dans la hâte des saisons

Sans renoncer jamais au vent

Ni dans l’oubli de ce qui croît

Et cependant ouvert

Comme une oreille dans la nuit

A jamais tendue vers l’appel









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dimanche 2 mai 2010







La joie ne suppose pas

L’abandon des questions

Mais qu’elles deviennent dansantes

Autour d’un centre qui respire









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samedi 1 mai 2010










L’arbre nous l’évidons

Pour en faire des flûtes

Ne sachant écouter

La musique silencieuse

De part en part qui le traverse



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