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dimanche 30 juin 2019

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Ton visage qui se tient aux carreaux bleus du ciel
M’indique le printemps, la saison éternelle,
L’hiver est sous l’écorce mais sans prise sur lui
Car la sève est trop forte sous l’aubier frémissant,

Au vitrail des branches tous les mots sont sertis
D’azur et de clarté, de lumière et de vent,
Quand je ferme les yeux j’entrevois tes eaux vives,
J’écoute encore trembler les rives de ton sang,

Ton absence est en moi comme un soleil oblique
Qui emplit d’aubépines les allées de ma vie,
Les oiseaux de ton front frappent au tympan du jour
Et la joie s’illumine à l’aube de ton chant.


Jean Lavoué, La Chênaie, 29-30 juin 2019
Photo Mylene2401/Pixabay










































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vendredi 28 juin 2019

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La poésie : un chemin de moments « miséricorde »!

Je crois que j’ai écrit des poèmes un peu comme le petit poucet sème des cailloux
Je ne savais pas trop où j’allais
Mais au moins j’avais cette suite de rencontres, de moments privilégiés
De souvenirs aussi qui étaient comme autant de points lumineux
Je n’avais pas de vision d’ensemble
Mais à chaque fois que je faisais une expérience comme ça
Je me disais que là il y avait une source de lumière

On écrit le poème pour que la lumière ne s’éteigne pas trop vite
Parce que ces moments de lumière on les connaît tous
Seulement  ils s’éteignent ensuite peu à peu
Et bien on écrit le poème pour garder un peu de cette lumière
C’est comme la lumière sur les cailloux du petit poucet

Et alors la grande surprise, c’est quand on se retourne
Et qu’on voit la suite de ces cailloux
Et bien l’on s’aperçoit que ces cailloux forment un chemin
Un chemin qui justement oriente peu à peu vers une plus grande lumière
Je crois bien que c’est cette lumière justement de la miséricorde

Et le miracle c’est que ce chemin qu’au départ on avait décidé pour soi
Puisse finalement servir à d’autre
Il y a là une sorte de petit mystère
Mais c’est une source d’émerveillement !

Jean-Pierre Lemaire












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mardi 25 juin 2019

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Se retirer pour mieux aimer,
Voilà souvent les confidences
Qui se fredonnent sur ces réseaux ;
Et puis l’on y revient
Comme si le sel de l’amitié était passé par là,
Où celui du silence :
On apprend à faire le tri,
À jouer à la marelle sur les carreaux de l’inutile,
À se réjouir, le temps des vacances, d’une connexion interrompue,
À contempler les myosotis du ciel,
À arroser son jardin,
À revenir aux pages d’un livre,
À l’ombre d’une forêt frémissante,
À l’éblouissement bleu d’un poème…
On se tient adossé à l’été
En secouant en soi des nappes de beauté :
Même pliées dans l’armoire
Elles sentent encore bon l’azur
Et la bonté !

Jean Lavoué, 25 juin 2019
Photo MarkMartins/Pixabay















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lundi 24 juin 2019

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Bouquets de joie
Lorsque nos larmes silencieuses se rencontrent
Et que la table de l’amitié est prête,
Le pain du monde est dans nos mains !
Nous inventerons ainsi pour chaque saison,
Chaque escale, chaque rencontre,
Un feu unique,
Des rituels fabuleux
Dont nul ne pourra plus se dire le prêtre
Car nous serons tous prêtres et prophètes,
Et rois d’humanité,
Brûlés au vif de nos tendresses
Et bénisseurs de toute vie,
Ouvriers du cœur selon la promesse !

Jean Lavoué, 24 juin 2015

























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samedi 22 juin 2019

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Pourquoi écrire devient-il parfois si difficile
Tandis que la nuit qui partout t'environne
Glisse sans façon l'anneau du doute à ton doigt ?
Tu voudrais bien encore trouver les mots,
Et pourquoi pas écrire des vers,
Mais la lampe reste là brisée sur tes genoux
Et te voilà à terre,
Cherchant à tâtons la craie qui pourrait encore dessiner
Ces petits signes d’amour sur le tableau noir des années.

Autour de toi
Tant d'amis sont à la peine
Qui eux non plus n'entrevoient pas d’issue
Au mur opaque des journées ;
Tu voudrais les porter bien haut dans la lumière
Que tu en serais encore empêché
Par cette croix qui les cloue avec toi
Sur les fronts de l'existence où l'on vacille sans pourquoi.

Alors tu fais silence,
Tu laisses le souffle ranimer s'il le veut
Les braises enfouies sous la cendre ;
Tu consens simplement à ne pas t'opposer au vent
S'il trouve encore en toi la force
De pouvoir mettre le feu.

Tu deviens familier de ces voies obscures
Où tu cheminais autrefois en rêvant
Dans une clarté bruissant de feuillages et d’oiseaux ;
À nouveau des phrases désaccordées te viennent,
Comme on glane les graines à la fin de l'été.

Tu te promets de chercher encore
Dans le lit noir des heures
L'étoile qui scintille
Dans l'infini des blés ;
Tu reprends la page où tu l'avais laissée :
Tu la couvres de gestes timides
De réconfort, de consolation,
De patience et d’amitié.

Et miracle ! Voici que le poème te guérit,
Il t'ouvre en plein désert une voie
Où son chant te conduit.
Ainsi t'aura-t-il suffi de te courber un peu
Pour sentir tout au fond du puits,
Dans l'espace sans prise et sans lueur,
Deux mains ardentes et nues se poser sur ton cœur. 

Jean Lavoué, 22 juin 2019
Photo La cathédrale de Rodin


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