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jeudi 30 avril 2015

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L' Âme du Monde 
Photo by © Simon Lister 
Bagan, Mandalay, Myanmar 
http://yourshot.nationalgeographic.com/photos/5657608/




J’ai laissé le silence résoudre en moi
Les mots croisés de la lumière
J’ai visité des mots sans mots
Confié au souffle le mystère
Me suis perdu aux marges de la joie
Puis j’ai trouvé dans la nuit du Poème
La trouée d’or le carré soleilleux
La hutte vide la case à claire-voie
Que nulle lettre jamais ne remplira

Jean Lavoué














































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mardi 28 avril 2015

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Photo by © Tayfun Sa
Kathmandu, Nepal




Es-tu encore en vie belle jeune fille de Katmandou
Avec ton petit frère suspendu à ton cou c’était il y a un an
Tu marchais radieuse dans la ville insouciante
A-t-il senti bien avant toi les sourdes secousses du malheur
L’as-tu consolé de ses terreurs et de ses songes
Et la maison de tes parents tient-elle encore debout
Solide sur ses bases et eux sont-ils là pour vous protéger
Et vous tenir l’un près de l’autre dans leurs bras
Partout la terre craque partout la croûte tremble
Mais ton sourire n'en finit pas d'illuminer le visage de l’avenir
Du fond de sa douleur la joue contre ton cœur le petit pauvre
Irradie le monde à présent où que tu sois prends soin de lui
Comme nous dans le silence des heures nous prenons soin de toi
Vivante icône du courage et de la joie


Jean Lavoué





















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lundi 27 avril 2015

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Toutes ces idées sacrées
Toutes ces images saintes
Qui n’ont partie liée avec ton souffle
Deviennent des armes dans ta main
Contre toi-même et contre les autres

Seul ce qui te traverse te dépossède
Te fait mendiant d’amour sur cette terre
Pauvre parmi les pauvres
Capable de fraternité et d’adoration
Dans le même élan

Ne va pas chercher au-dehors
Ce qui t’engendre du dedans
Apprivoise ce vide qui t’appelle
Laisse ruisseler la source en tes déserts
Honore ce rien cette brise qui t’apaise
Laisse-toi susciter par ce vent inconnu qui te libère


Jean Lavoué






















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dimanche 26 avril 2015

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Pour écrire
Il te faut partir

Tu ne peux demeurer
Que dans l’éclat des routes
La ferveur des ciels
Les embruns de l’aube
Les tâches du soleil

Aucune cage ne te donnera
Le goût du large
L’espace où t’envoler
Aucun remède

Renonce à tout savoir
Rends-toi à l’inconnu
Laisse aujourd’hui tes ailes te porter


Jean Lavoué





























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samedi 25 avril 2015

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Pour Lise


La poésie
Est aux mots

Ce que la prière
Est au silence

Ce que la musique
Est à l’espace

Ce que le bleu 
Est à la nuit

Ce que la fenêtre
Est au ciel

Ce que la peinture
Est à l’ouvert

Ce que l’amour
Est à la joie

La voie de traverse
La clé du passage
La percée vers l’ici-là


Jean Lavoué














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vendredi 24 avril 2015

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Je dis
Que nous sommes.

Je dis
Que grâce à nous

D’autres sont aussi
Et qu’ils le savent.

Je dis que grâce à nous
Il se fait une chaîne

Qui triomphe de soi sur soi.


GUILLEVIC
Possibles futurs











































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jeudi 23 avril 2015

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N’est-ce pas nous qui sombrons
Si nos frères meurent sur nos rivages
Si nous n’avons pas su partager le trop-plein
Ce que nous avions ce que nous savions
Si nous n’avons pas su les aider
A vivre en paix sur leurs terres
A ouvrir leurs propres voies
A entreprendre leur propre déploiement
Et à trouver leurs propres chants
Si nous nous sommes emparés
De leurs vies et de leurs richesses
Et si nos cœurs restent vides à présent
Quand ils se noient sous nos yeux
N’est-ce pas nous qui sombrons
Si nous ne leur tendons pas une main secourable
Si nous n’envisageons pas l’avenir avec eux


Jean Lavoué



































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lundi 20 avril 2015

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Comment la nommer
La source de la vie
Celle qui fuse simple
D’on ne sait quel secret
Celle qui fait son nid
Dans le lit du silence                          
Celle qui s’enfuit allègre
Dans l’espace du poème
Celle qui germe et lève
Et donne son parfum
Grâce née de la terre
Celle dont les feuillages
Sont un vent de caresses
Celle qui sans se lasser
Murmure ce mot sans mot
Ce vide lumineux
Ce doux battement d’ailes
Et qui sans fin chuchote
A l’oreille du cœur
La merveille d’aimer


Jean Lavoué



























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samedi 18 avril 2015

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Quand te tiendras-tu complice aux frontières
Quand cesseras-tu de marcher à contre-silence 
Et d’épouser des vents contraires
Quand te laisseras-tu gagner par le Soleil qui t’espère

Quand finiras-tu de te noyer dans chaque goutte de pluie 
Chaque perle de tristesse
Quand ne joueras-tu plus ta pauvreté sur des plaisirs éphémères
Quand laisseras-tu jaillir le Oui ce grand sourire de la terre

Quand planteras-tu des mots dont les feuillages laissent passer le mystère
Quand franchiras-tu les gués en contrebande avec le jour pour tout poème
Quand deviendras-tu ce chant relié de toutes tes forces aux lisières

Quand répondras-tu à l’appel de la sève
Quand goûteras-tu aux temps morts aux hivers
Quand ouvriras-tu des brèches vers la clarté
Quand offriras-tu tes failles à la lumière


Laisse-toi maintenant entrer dans la danse
Offre-toi cette chance
Que ta joie soit printanière
Que chaque instant libère tes volières


Jean Lavoué
















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mercredi 15 avril 2015

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Mon poème
C’est un proverbe au fond qui a mal tourné
Quelques mots roulés de la charrette
Graines d’amour en liberté
Qui vont jouer sur les talus leur humble vérité
Loin de l’orchestre et de la foule
Entre jacinthes et primevères
Entre coquelicots et champs de blés
Il continue sa route de carrefours en lisières
De jours de liesse en brèves clartés
De timides aubades en chemins forestiers
Personne ne le retient personne ne le connaît
Il va sa vie errante comme semence de chansonnier
Avec ses pas de bohémien et toujours l’air de s’amuser
Aux berges du silence il rêve de se poser


Jean Lavoué



































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lundi 13 avril 2015

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Cher René Guy Cadou
Petit frère des marais
Avec tes mains trop nues
Ton âme sans souliers
A quelle fenêtre murée d’avance
Sur le tablier de quel bief
A quel puits d’aveuglante naissance
As-tu pu si pauvre te pencher

Pour quelle liturgie sauvage
Ton cœur ouvert sur le chevalet
Sous quel ciel distillant des larmes
En tes nuits d’enfance crucifiée
Egrenais-tu de fabuleux versets
Clairsemés comme des œufs de Pâques

Voilà ce qu’entre blasphème et prière
Dans le souffle brûlant de ta voix
Parmi tes songes à claire-voie
Je ne cesse de me demander
Heureux sous tes paupières closes
Dans tes yeux bleus comme un brasier                 
D’entrevoir les laisses de mer
Que le soleil y a jetées  



Jean Lavoué
















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