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mercredi 31 octobre 2012

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Le soleil c'est la mise en page

René Guy Cadou






















O végétal
O main fragile sur le coeur 
Cri du coquelicot qui tourne dans l'étable
Espace traversé de strideurs
O ma table
Boiteuse dont le pied est un môle berceur
Le vent rumine au bord des marbres et des fleurs.

R G Cadou

































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mardi 30 octobre 2012

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Quand je suis là
Quand je ne pense plus à refermer les bras
Quand l'âme trop longtemps polit sa feuille blanche
Quand je sens des oiseaux s'éveiller de mes hanches
Tu peux tout effacer
Si tu laisses les branches

R G Cadou






























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lundi 29 octobre 2012

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Photo Gisèle








Pour retrouver l'éclat des santés
La jeunesse
Et le grand large avec ses marées de tendresse
La bonne odeur du jour
Il tend les bras
Il est certain de son amour.

R G Cadou






























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dimanche 28 octobre 2012

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Aucune différence de principe entre une poignée de main et un poème.

Paul Celan










Savez-vous qu'il y a des aubes ?   Jean Sulivan








J'écris pour me sauver
Pour saluer ce qui reste
Un bourgeon de soleil oublié sur ma veste
Une main reconnue qui se fond dans ma main
Et les géographies tremblantes du chemin

R G Cadou








































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samedi 27 octobre 2012

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Arbre ma dimension humaine sur la terre
O gaspilleur de frai lumineux de mystère
De l'aube aux deux versants, 
aube de grands chemins
Arbre qui s'attendrit à me baiser la main

R G Cadou





























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vendredi 26 octobre 2012

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Ton sang n'en finit plus d'agiter ses roseaux
Rien ne te porte plus, tu marches sur les eaux
Tu t'engouffres dans l'air au battement des ailes
Entre les continents tu sers de passerelle

Et je t'attends toujours derrière la maison.

R G Cadou

























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jeudi 25 octobre 2012

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Tu es jeune et tu vas soulevant dans ta marche
Des barques de lumière à la cime de l'arche
Apaisant la colombe inquiète du rameau

Et le soleil qui brise un instant sous ta peau
Ranime les lépreux qui dorment sur les marches

R G Cadou



























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mercredi 24 octobre 2012

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Sans t'avoir jamais vue

Je t'appelais déjà
Chaque feuille en tombant
Me rappelait ton pas
La vague qui s'ouvrait
Recréait ton visage
Et tu étais l'auberge
Aux portes des villages.

R G Cadou




























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mardi 23 octobre 2012

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Tu es de tous les jours
L'inquiète la dormante.
Sur mes yeux
Tes deux mains sont des barques errantes
A ce front transparent
On reconnaît l'été

R G Cadou

























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lundi 22 octobre 2012

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Je t'atteindrai Hélène
A travers les prairies
A travers les matins de gel et de lumière
Sous la peau des vergers
Dans la cage de pierre
Où ton épaule fait son nid

R G Cadou



























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dimanche 21 octobre 2012

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Me reconnaîtrez-vous à ces mains ces prunelles
A ce coeur douloureux
Visages familiers

Il faut monter plus haut
Vers le ciel et l'étable
Vers la cellule d'or où Dieu cherche en tremblant
Une larme oubliée sur le coin de la table

R G Cadou




























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samedi 20 octobre 2012

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Longtemps je garderai mes mains
Au fond des vôtres
Pour les donner au ciel
Chargées de vos ferments

R G Cadou


























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vendredi 19 octobre 2012

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Pour l'amour
Soyons là
Les fenêtres respirent
Le meilleur de la nuit brille sous l'abat-jour

R G Cadou
























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jeudi 18 octobre 2012

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Mais tu vivras toujours dans ces lèvres qui chantent

Dans ces mains
Dans ces yeux tranquilles que je plante
Bien haut
Dans ceux de mon ami

R G Cadou























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mercredi 17 octobre 2012

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"Dans les bois tranquilles, quel drame !
Quel drame héroïque, ce bois calme ! Et plus loin, sous le soleil, quel combat, ce verger ! Peu d'arbres ont poussé droit. La croissance de la plupart accuse une lutte opiniâtre. Troncs penchés, déjetés, renversés en arrière, laborieusement redressés, branches contrariées, ramenées sur elles-mêmes, nouées, tourmentées, tendues pour la difficulté et la défense; racines déchaussées, arrachées presque, bizarrement tordues et contractées qui se sont données une terrible, lente, patiente peine dans la bataille avec le sol, avec les vents, avec les autres racines pour soutenir le poids de l'arbre exposé au ciel.
Dans la plante, les feuilles et les fleurs sont beauté, les fruits, richesse, mais la racine n'est que force de foi.
La racine n'est qu'espérance, montée patiente dans le noir vers le jour qu'elle ne sait pas et ne verra jamais... vers la fleur qu'elle ne sait pas et que sa nuit allaite.
Aidez les racines, Seigneur !"
Marie Noël, "Notes intimes" p. 171. Stock 2008
(transmis par Isabelle)



















Saison des feux des perles

Et mon amour en moi
Comme un arbre

R G Cadou






















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mardi 16 octobre 2012

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C'est pour toi que je vis
Terre coupée d'eaux vives
Pour vous 
Amis si purs à l'abri des saisons

R G Cadou





















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lundi 15 octobre 2012

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Ici
L'arbre se fond
se confond avec l'herbe
Mais l'âme dégagée
A pris de la hauteur

Dieu parle dans les oliviers

R G Cadou































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dimanche 14 octobre 2012

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On marche sans penser
Vers un destin plus clair
L'oiseau lit son passé
Dans la paume de l'air

R G Cadou





















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samedi 13 octobre 2012

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Le monde s'en ira soulevé par des ailes

R G Cadou















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vendredi 12 octobre 2012

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Je serai là
Au bord du toit
Au bord des branches
Guettant dans l'envolée la robe la plus blanche
Entre mes deux poumons la croix fraîche de l'air
J'aurai tout oublié
De ce que j'ai souffert

R G Cadou


























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jeudi 11 octobre 2012

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Photo : Gisèle








Tous les coeurs se dérident
Tu es loin
Et la croix a laissé un grand vide
Mais ta photographie est sur la cheminée.

R G Cadou





















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mercredi 10 octobre 2012

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Photo : Gisèle  "le vieil arbre et l'enfant"






Je marche près de Toi
Ta croix et plus légère
Et nous nous arrêtons souvent sous les tonnelles

R G Cadou





























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mardi 9 octobre 2012

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Tu ne reviendras plus dans le chaud de l'étable
Tandis que tes deux mains saignent sur les rosiers

Tu vas et tu souris

Soudain les arbres font un doux cliquetis d'ailes

R G Cadou
















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lundi 8 octobre 2012

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Il est sur le chemin
L'églantier de la terre
Obscur jaillissement
De la chair et des mains
Aurore morfondue
Dans les plis du mystère

R G Cadou




























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dimanche 7 octobre 2012

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Prunelles graminées
Robes de blanche écorce
Eaux calmes
Pilotis d'un ciel imaginé
J'octobre dans la ville ouverte
Où je suis né

Ce matin ma maison s'est levée la première.

R G Cadou





















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samedi 6 octobre 2012

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Mon Dieu, mon dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? 
Cette parole du Christ est la parole la plus amoureuse qui soit. 
Chacun en connait la vibration intime. 
Aucune vie ne peut faire l'économie de ce cri, 
cette parole est le cœur de l'amour, sa flamme qui tremble, se couche et ne s'éteint pas. 
Elle est aussi bien la seule preuve de l'existence de Dieu : on ne s'adresse pas ainsi au néant. 
On ne fait pas de reproches au vide.

Christian Bobin
L'homme-joie
















Toi
Dont le coeur est une sourde lanterne
Tu marches sans souci des feux de l'horizon

Poète crucifié par ta volonté même
Pâle de ta pâleur amoureux de tes clous
C'est ta croix que je porte en portant le poème
Et je n'avance pas si je marche à genoux

R G Cadou















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vendredi 5 octobre 2012

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Il faut que le noir s'accentue pour que la première étoile apparaisse.
Christian Bobin




















A chaque pas mon Dieu c'est vrai que je m'enfonce
Un peu plus dans le ciel
Pour moi se lève encore la poitrine des herbes
Une place est gardée au milieu des brebis
Et les étoiles font comme un vol de perdrix

R G Cadou





















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jeudi 4 octobre 2012

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Ah je puis bien parler de mes mains
De mes larmes
De cet immense amour
Car c'est tout ce que j'ai
Ma tête est couronnée de roses et de ronces

R G Cadou


























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mercredi 3 octobre 2012

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Il existe une race, voyez-vous, les hommes qui portent en eux  un clochard en filigrane,
ceux qu'un rien rend heureux, un merle sur l'herbe, des lichens sur un mur,
une flaque de soleil sur un arbre, ceux qui vivent pleinement l'instant,
ils sont immortels. C'est pour eux que j'écris.

Jean Sulivan
















Pour aujourd'hui pas davantage

Je porte sur le dos la laine des orages
La flamme du torrent réchauffe mes genoux.

R G Cadou





















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