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Blog Jean Lavoué "Saviez-vous que les arbres parlent? Ils le font pourtant! Ils se parlent entre eux et ils vous parleront si vous écoutez." Tatanga Mani, Pieds nus sur la terre sacrée... "Il faut reboiser l'âme humaine." Julos Beaucarne
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Quelle île nous précède
Au-dedans de nous-mêmes
Portail du silence
Clairière des rencontres
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« Si l’on voulait donner une idée de la vie de ce camp, le mieux serait de le faire sous forme de conte. ». C’est ainsi que, dans une de ses lettres datées de 1943, s’exprime Etty Hillesum, alors détenue au camp de transit de Westerbork. Olivier Risser a souhaité lui rendre hommage et s’est prêté au jeu de l’écriture.
Voici, à la manière dont on pourrait la raconter à des enfants – mais cela s’adresse aussi et surtout à des adultes – une évocation de la vie au camp de Westerbork, au cours des années 1942-1943, tissée d’extraits des journaux laissés par Etty Hillesum et par Philip Mechanicus, un journaliste codétenu avec qui elle se lia d’amitié.
Mais le récit, inspiré par la figure de cette femme à la vie bouleversée et par son inlassable amour du prochain, cherche avant tout comment trouver, même dans la nuit du mal, presque à tâtons, le chemin qui mène à la lumière. Par sa grâce et son indéfectible foi, la fée qui vient en aide à Sacha, le personnage principal, nous guide et nous ouvre la voie.
https://www.editionslenfancedesarbres.com/la-feacutee-westerbork--o-risser.html
Le livre d'Olivier Risser est disponible aux éditions L'enfance des arbres et peut être commandé dans toutes les librairies.
https://www.editionslenfancedesarbres.com/
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De passage à Landévennec...
à l'ami Gilles Baudry
Frère des hautes solitudes
Aux îles exaucées
Sous les auvents du ciel
Tu arpentes en priant
Les allées du soleil
Les arbres te saluent
Dans les vergers de l'aube
Compagnon silencieux
Des sources des visages
Et des marées patientes
Tu fais cortège aux vents
Guetteur de l'horizon
Où s'ouvrira le jour
Tu t'orientes au chant
Des oiseaux de passage
Dès le matin
Sur les sentiers de la parole
Tu regagnes le large
Toujours saisi par le Poème
Toujours en marche vers la mer.
Jean Lavoué, Landévennec, 12 septembre 2020
Photo : l’aube sur l'Aulne, J.L. 12/09/2020
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Les mots qui logeraient
Au creux de tes silences
Le souffle de ta voix
Comment les réveiller ?
La nuit viendrait peut-être
Sur la crête d'un rêve
Au bout de l'impossible
Cette trouée violente
Dans les dalhias du soir
Les jardins de l'enfance
Seraient là redonnés
Avec toutes les roses
La brûlure de l'été
Et cette cicatrice
Dans les jours du malheur
Serait comme oubliée
La vie serait donnée
Et l'amour matinal
Nul poème à écrire
Pour combler ici-même
Ta lumière béante.
Jean Lavoué, 11 septembre 2020
Photo Pixabay/Josch 13
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Le poème tu le cueilles
Au bout de tes silences
Ce rien qui inaugure
Tu en fais des clairières
Débouchant sur le jour
Tu vis de ces trouées
Dans les forêts de l'âme
Pour te fondre au mystère
Écrire ne serait rien
Sans cette écoute là
Où tu es dépouillé
De toutes tes croyances
Tu t'avances sans but
Vers ces flaques de soleil
Où tu te sens rejoint
Où tu te sens compris
Comme tu vas dégagé
Sur les sentiers de l'aube
Désencombré de tout
Disponible aux passants
Ce que tu as perdu
T'est partout redonné
Les branches écrasées
Les herbes que tu foules
Où aller aujourd'hui
Sinon vers ces clartés
Cet univers sans bruit
Empli de chants d'oiseaux
Apprends à t'échapper
À sortir du courant
Pour goûter aux instants
Nourri de gratitude.
Tu te tiens sans un mot
Sur le banc des saisons
D'où tu vois s'écouler
Le fleuve de ta vie
Tes doutes ont disparu
Juste ce souffle en toi
Ce regard sans regard
Par où tu participes
Cette grâce est donnée
A tout humain fragile
Qui se tient sans attente
À la lisière de soi
Le monde passe en lui
Comme battement d'ailes
Il n'a pour tout bagage
Qu'un grand vide à donner.
Jean Lavoué, 5 septembre 2020
Photo Jackie Fourmiès
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