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mercredi 31 mars 2010

Jérusalem, avril 2007






Atteins en toi

Ce noyau de gravité

Qui t’allège

De tant de poids








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mardi 30 mars 2010

Israël, avril 2007







Toute chose naît

D’être séparée


Que serions-nous

Sans cette blessure

A la racine






"Les blessures sont des nids de fleurs.



Las heridas son nidos de flores."


Antonio Porchia









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lundi 29 mars 2010








Ne cherche-pas

A éteindre le feu


Que ferais-tu

D’un bois mort

A demi calciné








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dimanche 28 mars 2010

Jérusalem







Embrasser l’arbre

Disent les taoïstes


Et ils contiennent le vide


Comme si au cœur


De l’arbre de la croix


Coulait la sève de la vie








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samedi 27 mars 2010










Sans attention patiente

Comment laisserais-tu croître en toi

La Source que tu ignores


Comment en percevrais-tu l’éclat

Sur toutes choses rencontrées













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vendredi 26 mars 2010








Tout au bout de ce chemin

C’est Pâques


Mais que sais-tu des longues nuits

Pour y parvenir


Pas d’illumination

Qui ne jaillisse du vide du tombeau







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jeudi 25 mars 2010

Printemps 2010, Golfe du Morbihan







C’est comme si écrire ou prier

Te donnait ainsi qu'à l’arbre

Le signe de la stabilité


Un sourire

Dont le feuillage

N’en finit pas de trembler






Elle est lumineuse la parabole de l'arbre

que déplace un peu de foi


Cet arbre c'est moi

c'est chacun de nous

suscité par foi unique de son être unique


Déraciné par foi

arraché à la terre des évidences trop labourées

des enclos depuis toujours fréquentés

l'arbre se plante dans la mer

symbole de l'immense


Pour se livrer à l'immense

il suffit d'un peu de foi


La foi réside dans la modestie de la foi

et sans doute dans la foi silencieuse

quand la foi se tient au bord de l'immense

insaisissable


Alors je peux dire "Amen"

dans ce désir d'être déraciné

et d'aller me planter dans la mer

pour me plonger dans la communion universelle

de tous les croyants d'un peu de foi


Bernard Feillet









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mercredi 24 mars 2010

















Parfois tu crois l’automne venu

L’hiver


L’arbre ne portera plus de fruit


Et c’est alors qu’il te faut entrer

Dans l’infini patience des commencements


Confiant que tout au bout

Habite un printemps









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mardi 23 mars 2010








Chaque jour

Rejoindre pour un moment

La patience de l’arbre

Sa vigueur

Sa stabilité

Son total abandon


Main ouverte

A la force qui le tire

Au-delà de lui-même








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lundi 22 mars 2010

Arradon, Golfe du Morbihan, printemps 2010







La force de durer

Non volontaire mais choisie


Familière du silence

Et de la longue attente


Battant au même rythme

Qu’un cœur qui se serait mis

A aimer le temps








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samedi 20 mars 2010









C’est dans le vide qu’il creuse

Que l’arbre trouve la force

De se tenir debout

Entre ses branches et ses racines

Le ciel ni la terre ne s’élargissent

Mais cette fermeté en lui

Pour les accueillir








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vendredi 19 mars 2010

Le Bono, jardins de mémoire







Nul n’est propriétaire

La terre est une patrie

En avance sur notre mort

Qui reste à devancer







"Un arbre vaut mieux que le marbre,

car on y voit les noms grandir."


Jean Cocteau











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jeudi 18 mars 2010








Cette indifférence active

Ce non vouloir

Où tu tenais le ciel ouvert

En sa plus vive intensité










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mercredi 17 mars 2010









Elargis

Elargis l’espace du silence


Assouplis les jointures


Un jour


Tu entendras sous l’écorce


Tous les bourgeons craquer












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mardi 16 mars 2010









Y avait-il un nom

Au bout de ce silence


Un visage

Au fond de cette nuit


Y avait-il une main

Pour contenir ce vide


Une présence

Pour accompagner















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lundi 15 mars 2010








Trouve en toi la fissure

Le point d’incohérence

La ligne effondrée


La joie finira bien

Par glisser ses racines

Entre les pierres








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dimanche 14 mars 2010

Jérusalem, avril 2007








A ta fenêtre

Ce morceau de ciel

Cet arbre implorant

Suffisent à ta joie



L’univers est entier


Et l’oiseau

Près de toi










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jeudi 11 mars 2010










Partir

S’en aller

Communier au feu sous l’écorce








Le bonheur n’est pas dans le bonheur


Il est dans l’incessante marche


Sulivan










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mercredi 10 mars 2010

Jardin des Oliviers, avril 2007








Souverain dénudé

Pauvre de sa royauté blessée


Abandonné au moindre souffle

Portant la passion des jours


Capable de racines et de feuilles

Dans le même instant










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mardi 9 mars 2010

Ecorce de palmier, Israël







Les cicatrices

Sont des fruits arrachés à la mort


Soleils qui nous font éprouver


La plénitude de vivre











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lundi 8 mars 2010


Israël, montée vers Jérusalem, avril 2007







Toutes les forêts du monde

Conduisent au désert


Il suffit simplement

De laisser le soleil s’approcher










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dimanche 7 mars 2010








Décidément la clairière


Un lieu où respirer

La page blanche où le poème s’efface


Comme un silence stellaire

L’espace entre deux notes

Qui se cherchent

Se déchirent


Un vide qui peut-être inaugure









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samedi 6 mars 2010










Nul de plus désencombré que toi

Arbre mon frère


Elle n’aura rien à prendre

La voyageuse


Chaque automne dépouillé

De ta prophétie de feuilles


Neuf à chaque printemps

Tel la pousse d’un palmier

Jailli du long désert









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vendredi 5 mars 2010

Musée Rodin







L’exercice de ta méditation


Renoncer au poème

Pour le poème


Le silence quelquefois

Mieux que tous les mots


Tu le jures

Cet arbre

Tu n’as pas voulu


Il t’a été donné

Au fil des mois

Par la voix souveraine

Qui patiemment cherchait la base

Mesurait l’élan

Ajustait le passage










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jeudi 4 mars 2010








Le poème peut être dur

Plus dur que l’écorce

Protégeant la sève


Ceux qui s’enferment

Dans un trop plein de rites

De concepts

De mots

De certitudes

Comment ne les plaindrais-tu pas

S’ils n’empêchaient tant d’autres

De respirer la parole










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mercredi 3 mars 2010







Impossible de faire pénétrer sous l’écorce

Les bruissements du monde

Sa rumeur


Tu t’en tiens à ces moments

D’immobilité sans partage

Où tu participes là où tu es

A la mise en ordre des forces










"Cette maison, dans les peupliers blancs,

Où j’habitais avec les braises,

Serait-elle demain la commune maison

Du règne et du royaume ?"


Jean-Claude Renard










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mardi 2 mars 2010








La joie de se tenir debout

Vivant

Sans amertume


Passible de lumière

Et de ruissellement sous l’écorce


 
 
 
 
 
 
 
 
 
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