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mardi 31 janvier 2017

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Les murs, la honte, l’effroi…
La pantomine d’un homme épris d’hiver et de nuit,
Et cette colère qui monte en nous !

Les déambulations sourdes des errants que nous sommes
Solidaires, rabroués mais vivants,
Effarés cependant du chaos qui de partout chemine.

Même si le cœur nous lâche,
Même si le monde est froid où le soleil recule,
Nous ne céderons rien !

A l’orgueilleuse signature,
Nous opposerons notre droit d’humain,
De fraternité et de plein vent.

Rien ne nous divisera !
Nous unirons nos forces pour que la haine recule,
Nous saperons les bases du mensonge et de la folle ivresse
Pour délivrer la vie.


Jean Lavoué





















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samedi 28 janvier 2017
























Autrefois tu écrivais assis,
Le corps immobile, l’âme au repos.
Tes mots étaient souvent papillons,
Trop légers pour te prendre avec eux
Dans leurs tourbillons d’azur.

Maintenant tu écris debout :
Tu marches, tu écoutes, tu respires.
Ton corps et ton souffle s’ajustent
A l’inconnu qui se presse vers eux.
Tu ne cherches pas à devancer le vent.

Le poème se fie simplement à ton pas,
Même la pluie est son amie.
Tu n’as pas à soupeser chaque lettre du chemin
Pour savoir qu’elles t’emportent avec elles
Dans leur danse insolite.


Jean Lavoué




































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lundi 23 janvier 2017
























          La poète vaudoise Anne Perrier rejoint l'éternel silence 









Lorsque la mort viendra
Je voudrais que ce soit comme aujourd'hui
Un grand soir droit laiteux et immobile
Et surtout je voudrais que tout se tienne bien tranquille
Pour que j'entende
Une dernière fois respirer cette terre.


Anne Perrier



























































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dimanche 22 janvier 2017



                                  Chinese ink painting Li Xian Bo Ph. Amy Chang

Si le silence t’échappe,
Echappe-toi avec lui !
Suis le premier oiseau,
Ecoute bien son chant :
Comme il résonne en toi
D’un amour infini.

Si le froid t’engourdit
Chausse-toi de courage,
Mets tes pas dans la neige
Suis des chemins de gel,
Eprouve leur douceur
Apprivoise leurs cris.

Quand le jour t’appauvrit,
Quand la nuit te précède,
Que tu ne sais plus l’heure
Ni l’instant de ta perte,
Pose là tes désirs
Tes armes et tes combats.
Sors des ombres têtues,
Prends la voie souveraine
Qui n’a pour seules lumières
Que d’épouser tes pas.

Si ton cœur te fait mal
Si ton corps te malmène,
Si ta vie est pour toi
Un supplice, une croix,
Ecoute murmurer
La sève de tes veines :
Sois le sang des racines,
L’effleurement de l’aile,
L’adagio des nuages, 
La vibration de l’air.

Si tu te sens très seul
Si l’hiver est en toi
Comme un puits déserté,
Une branche si nue,
Un matin sans soleil,
Frôle la dure écorce,
Devine son enfance,
Sois pour elle saison
Bruissante de bourgeons.

Ne retiens rien pour toi,
Laisse faire le silence
Et il te le rendra
Au plus près de ta joie.

Jean Lavoué

lundi 16 janvier 2017

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       Photo JL La Chênaie


Bénédiction de la marche
Dans le vent frais de l'hiver
Où chaque branche dénudée te salue.

Posée sur chacune d’elles
La lumière se rassure
Comme si l'enfance s'y confiait.

Sous la pesée du soleil
La maison garde en elle des mystères                    
Que le moindre nuage évalue.

Dans ta voix qui s'ébroue
La poussée de la sève est sans repos :
Promesse d’un printemps déjà tenue !


Jean Lavoué




























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samedi 14 janvier 2017

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Pas une ligne qui ne vous soit tendue   
En geste de présence ;

Pas une qui n'ait été cueillie
Au rythme de sa propre marche ;

Pas une qui n'ait senti passer sur elle
Le vent de sa déroute ;

Pas un mot, pas une lettre
Qui n'aient cherché en eux
La complicité de l'instant ;

Pas un poème qui n'ait reçu l'onction
De sa jeunesse ;

Pas un pas sans vous remercier       
Pour ce chant en partage.


Jean Lavoué




















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vendredi 13 janvier 2017

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Comme dans les psaumes
nous nous tournons
vers le berger
avec sa houlette
et nous le prions
afin qu’il nous donne
la force
de nous passer de lui

le désert
pas besoin de l’inventer –
quelqu’un a déjà
creusé le puits

et c’est là que nous allons



Marc Dugardin
« Quelqu’un a déjà creusé le puits », Rougerie, 2012

























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jeudi 12 janvier 2017

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        La main qui écrit
Effleure ce qu’elle ignore,  

Sans craindre l’inconnu,
Ce peu qui frappe à la porte.    

Tu n'as pas à manquer
Ton rendez-vous de chaque jour ;  

Tu n'es jamais très loin
De ton silence ni de toi-même.

Tu n'as pas à forcer
L'instrument de ton amour :

La peau des mots
Fait le lit de ta joie.



Jean Lavoué




















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