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dimanche 31 janvier 2016

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        La cité antique de Palmyre - JOSEPH EID / AFP




ON VIT.
Avec cet espoir fou qui nous consume et nous tient en éveil.
Avec ces simples mots, ces pauvres mots usés,
fatigués, déchirés par l’impossible innocence du monde,
mais qui résistent au temps qu’il fait, au temps qui va,
comme ces ruines immobiles gardiennes de civilisations perdues
et qui défient, parfois, l’insoutenable.
On sait pourtant qu’ici, demain, ou juste après,
il faudra changer de lumière.



Jean-Pierre Spilmont




























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samedi 30 janvier 2016

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Pourquoi se priver de ce plaisir trop rare
De marcher sous la pluie 
Pourquoi ne pactisons-nous pas plus souvent
Avec les nuages ?

La pluie lave nos pensées
Elle nous ordonne de ne pas presser le pas
Elle nous nettoie quelquefois jusqu’à l’os
Elle rend nos fugues bienfaisantes
Elle s’accorde à merveille avec le gris des toits
Les prudences du vent
Les fleurs abandonnées
Les larmes sur les tombes
Les branches dénudées
Les ruisseaux qui appellent
La cavalcade des poumons
Les saisons qui défilent
Les oiseaux épargnés

Elle nous fait deviner les chambres où l’on respire
La lampe consumée
Le bonheur d’être seul
Avec un ciel en soi
Une vie qui commence
Un jour réconcilié.


Jean Lavoué


















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jeudi 28 janvier 2016

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L'arbre à bonheur





        Livre Pauvre. Peinture de Monique Marta



Les filaments de la douleur
Ont forgé dans ton cœur
Le secret de ta vie

Une fête végétale
Les sarments de la joie
Un fleuve qui t’emporte
Au plus vif des marées
Vers l’ardente saison
Qui te réconcilie !



Tu n’as pas à compter
Pour effeuiller les jours

Ils sont gravés avec ton souffle 
Sur l’arbre de tendresse
Dont chaque heure est le fruit.




L’arbre à bonheur
C’est celui dont les feuilles
Ondulent avec tes larmes

Tu ne le peins qu’en bleu
Comme s’ouvre le ciel
Comme on attise une flamme

Un feu dont les marées
Gardent à jamais la trace

Sans éteindre jamais
La danse végétale
Qui surgit de tes doigts.


Jean Lavoué





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lundi 25 janvier 2016

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          Photo : Photoniania http://lavielavraie.yagg.com/2015/09/23/le-soleil-exterieur-a-soif-du-soleil-interieur/




Elle est en toi cette arche
Qui guérit tous tes manques
Qui soigne tes blessures
Te réchauffe quand tu trembles
Ce soleil intérieur
Dont tu es le secret

C’est le sourire du vent
La promesse de l’arbre
L’élan vers les printemps
Dont elle soigne les traces

C’est un cœur bien plus grand
Que toutes les menaces
Un domaine de joie
Qui s’ouvre vers le large
Une fenêtre d’âme
Dont chaque hôte est le roi

La branche d’olivier
Remontant les courants
Le chant à tire-d’aile
L’étoile qui t’annonce
Le miracle d’amour
Dont tu es le berger.


Jean Lavoué










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dimanche 24 janvier 2016

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Si le corps te précède
Sans hâte ni trembler
C’est qu’il est à l’écoute
De cet astre secret
Qui l’oriente et l’anime
Le dévoile et le crée

Tu ne peux faire fausse route
Quand le Soleil t’honore
De son vouloir intact
Dont l’instant est la clé

La mort n’aura pas prise
Sur ce joyau de nuit
Dont tu es la couronne
Et le fils et le roi.


Jean Lavoué




























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vendredi 22 janvier 2016

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Tous les livres dont je m’entoure
Sont des boussoles où je m’oriente
Je les regarde s’éclairer
Et ne les ouvre presque jamais

Certains de leurs marins
Ont entrevu le port
Je fais confiance à leur courage
A leurs dérives
A leurs naufrages
Comme à leur force d’abandon
Au fil de tant d'étonnants voyages

Mais je sais que c'est en soi qu'il faut chercher
L’espace Ouvert où s’arrimer !


Jean Lavoué

























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mardi 19 janvier 2016

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Aucun accord ne se fera d’en-haut
Aucune puissance ne descendra des cieux
C’est du très-bas que naissent les prairies
Que s’allument au printemps des bouquets de jonquille

C’est du très-bas que la terre est si belle
Qu’elle est pour nous jardin
Cette fête infinie

C’est du très-bas que nos chemins se croisent
Et que nos mains s’appellent
Que nos corps se dénouent sous l’astre des caresses

C’est du très-bas que s’annonce l’enfant
Le feu d’un jour nouveau
La merveille à nos yeux

C’est du très-bas que s’embrase le ciel
Que s’élancent les oiseaux
Que la terre est promise

C’est du très-bas que nos frontières s’ouvrent
Que nous sommes aimés
Que nous sommes bénis

C’est du très-bas que nous sommes rejoints
Que nous sommes relus
Que nous sommes compris

C’est du très-bas que nous sommes portés
Sur les flots en furie
Et c’est du fond de l’arche que nous disons merci.


Jean Lavoué










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