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Blog Jean Lavoué "Saviez-vous que les arbres parlent? Ils le font pourtant! Ils se parlent entre eux et ils vous parleront si vous écoutez." Tatanga Mani, Pieds nus sur la terre sacrée... "Il faut reboiser l'âme humaine." Julos Beaucarne
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samedi 31 décembre 2022
jeudi 29 décembre 2022
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lundi 26 décembre 2022
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Je relis avec émotion
cette profonde parabole poétique de Francine Carrillo
dont l’actualité se fait plus vive encore cette année
et la nécessité d’une prise de conscience d’autant plus urgente :
ce sont les larmes de l’enfant vulnérable et divin en chacun de nous
qui devraient nous réveiller…
JL
Poème pour Noël 2021 de Francine Carrillo
Depuis le fond des siècles
l’enfant dansait avec le vent
les étoiles prenaient vie sous ses pas
tandis que ses doigts
tressaient d’or le néant
Quand il leva les yeux
il comprit qu’il était tombé
dans un monde déserté
par les dieux
Ici pas de vent
mais des ouragans
des abîmes de violence
mais si peu d’espérance
et partout du clinquant
qui offense l’invisible
Il y avait surtout ces regards
penchés en avant
qui cherchaient consolation
sur leurs écrans
Personne ne voyait l’enfant
et l’enfant était seul
parmi tous
Il aurait voulu
reprendre sa danse
mais son cœur s’était figé
C’est alors
qu’une larme roula
sur ses pieds
une perle dont le silence
fit un tel vacarme
qu’enfin ils levèrent les yeux
sur l’enfant qui pleurait
Ils ne comprirent pas
ce qu’il leur arrivait
mais dans leurs regards
quelque chose d’infime
s’était levé
comme une étrange lumière
qui en eux ouvrait une clairière
FC Noël 2021
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dimanche 25 décembre 2022
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L’humble berger du Très-Bas
À Noël, ce n’est pas seulement un enfant qui naît mais c’est le monde aussi, dans sa fragilité et sa tragédie, dans sa bonté surtout, sa lumière et son chant. Saurons-nous le reconnaître encore cette année au cœur de cette bourrasque qui secoue les assises mêmes de notre demeure commune ? La guerre est à nos portes. Les grands équilibres de notre planète bleue vacillent…
Noël ne survient pas seulement voici deux mille ans, mais c’est au commencement de tout et c’est maintenant : l’acte créateur dont, depuis la nuit des temps, le cosmos entier est le fruit. À quoi bon célébrer la naissance d’un enfant dans les montagnes de Judée si nous n’en discernons pas le surgissement en nous-mêmes maintenant comme partout autour de nous ?
Cet enfant refera, dit-on, toutes choses nouvelles, il sera incompris des maîtres des nations, étranger au pouvoir des hommes, il sera mis à mort et pourtant, en chaque conscience ouverte à son amour, sa vie triomphera. Pouvons-nous l’assurer quand, à nos portes, la barbarie s’abat sur des frères partageant depuis des siècles cette même religion d’amour ? L’abus de puissance de traditions religieuses détournées de leur source fait vaciller, lui aussi, des constructions que l’on croyait immuables.
La splendeur du monde peut aujourd’hui être anéantie. La démesure humaine, le triomphe du mensonge, la dévastation des ressources de la terre, le règne de l’argent la clouent chaque jour un peu plus sur la croix du désastre à laquelle, le voulant ou non, par le moindre de nos gestes, nous contribuons. C’est la naissance même de l’enfant de la promesse que nous ne cessons de mettre à mal. Les outils de domination de l’homme se retournent contre lui-même. Saurons-nous redonner à nos démocraties la vigueur nécessaire pour que la vie malgré tout l’emporte ?
Célébrerons-nous justement la Vie en ce Noël, rappel du premier jour ? Offrirons-nous notre gratitude pour ce don d’un univers tellement plus vaste que les membres crucifiés de notre petite planète bleue humiliée ? Pourrions-nous revenir au respect profond dont ont témoigné à son égard toutes les cultures premières : la naissance d’un enfant pauvre, témoin au cœur du cosmos étoilé de ce surgissement prodigieux de la Vie, ne devrait-elle pas nous y enraciner davantage ?
Pourrions-nous bénir la magnificence de cet enfantement de tout, de cette genèse d’amour qui ne se reprend pas, irradiant le moindre atome et toutes les galaxies ? Songeant à la naissance au vent des étoiles de ce petit enfant, pourrions-nous faire confiance à cette donation féconde, toujours fidèle, qu’aucune atteinte ne décourage jamais ? Elle est la matière même de l’univers, c’est elle qui relève à jamais tout être et toute chose : en serons-nous les bergers reconnaissants ?
Le poète Christian Bobin avait une tendresse particulière pour la fête de Noël dont il redoutait plus que tout le recouvrement sous le poids des objets et des cadeaux. Il n’a jamais cherché à revêtir du moindre ornement religieux l’enfant dont il s’est contenté d’accueillir la nudité de la naissance en lui comme en tout être et toutes choses… Chaque instant de sa vie, chaque rencontre lumineuse, le vol d’un papillon de juillet comme l’éclat douloureux du départ de Ghislaine, « la plus que vive », n’ont cessé de réveiller en lui les traces de cette naissance. Il s’est mis à l’humble école du Très-Bas dont il nous a fait le don dans une écriture jaillissant de la Source même.
C’est à cette naissance aussi que nous sommes conviés en ce Noël célébrant ce qui se joue à chaque instant au cœur de tout être : humains, plantes, animaux et jusqu’à la moindre parcelle de l’univers. Que la blessure de l’absence de l’ami rejoignant celle de l’enfant malmené par nous depuis vingt siècles nous ouvre à cette attention première dont il s’est fait pour nous, dans le sillage de ce dernier, non seulement un maître ardent mais surtout un frère tellement accordé !
Jean Lavoué, texte paru dans le numéro de Noël du journal Témoignage Chrétien
Photo de Jackie Fourmiès
« Le cadeau de Noël qui vous rendrait heureux, Christian Bobin ?
Qu'on m'emmène devant un arbre couvert de givre... Tout simplement. »
20 décembre 2007 - La Vie n°3251
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samedi 24 décembre 2022
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vendredi 23 décembre 2022
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NOËL AVEC CHRISTIAN BOBIN
mercredi 21 décembre 2022
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mardi 20 décembre 2022
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Comment ne pas partager à nouveau cette année ces mots si justes et si profond de Christian Bobin à propos de Noël ?