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... Trouver en soi l’espace sacré où s’accomplit sa propre vie. Comme un fond sans fond au-delà duquel demeure la présence qui nous porte, nous fruits éphémères de l’arbre enraciné dans le présent sans commencement ni fin.
Silence n’est pas le mot qui convient s’il ne se rapporte qu’à l’absence de bruit. Mais s’il s’agit de nommer l’entendre en-deçà de l’entendre, ou bien le voir en-deçà du voir, alors il se peut que ce silence se rapporte à une qualité d’être que l’on n’atteint qu’aux très rares heures rayonnant dans l’Ouvert.
Le Christ rayonne de cette gloire. Celle à laquelle ses disciples préférés n’eurent accès que par brèves intermittences. Mais n’est-ce pas elle cependant, cette lumière invisible qui n’a cessé de les guider ? Lumière qu’ils retrouvèrent en eux après sa mort lorsqu’ils firent l’expérience de sa résurrection : non pas celle du corps d’un mort revenu parmi eux. Mais celle d’une présence qu’ils ne pouvaient qualifier qu’en rapport à une mort dont les limites étaient vaincues : et cette expérience ils la faisaient désormais en eux comme celle de ce Royaume dont le Christ n’avait cessé de leur parler parce qu’il l’habitait déjà.
Résurrection : quel mot piégé ! Quand il eut fallu parler d’accomplissement d’un Royaume au cœur de l’homme sur lequel la mort n’a plus prise. Cela même auquel le silence rayonnant du Christ nous donne accès.
JL
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