Blog Jean Lavoué "Saviez-vous que les arbres parlent? Ils le font pourtant! Ils se parlent entre eux et ils vous parleront si vous écoutez." Tatanga Mani, Pieds nus sur la terre sacrée...
"Il faut reboiser l'âme humaine." Julos Beaucarne
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lundi 30 juin 2008
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Tu as par-dessus tout A ne pas lâcher Cette tâche qui t’es prescrite.
Tu as à ne pas quitter Cette main dans l’invisible Fidèle à la clarté qui parle en toi.
Rien d’autre ne te sera donné, Nul serment, mais l’assurance Du cœur qui écoute,
L’abandon à la voie Que tu ne connais pas.
Tu as juste à recueillir les fruits D’une lumière qui brûle Très haut dans les feuillages Au-dessus de toi !
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dimanche 29 juin 2008
Il faut reboiser l'âme humaine.
Julos Beaucarne
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Toi qui te retires infiniment, Toi qui ne sauras m’attirer jusqu’à toi : Trop d’années, de siècles peut-être, A présent nous séparent,
Trop de nuits hantées par l’absence Des premiers bourgeons.
En quels palais nocturnes Entends-tu promettre encore Tout ce qui n’est pas dû ?
Vers quelles portes ouvertes Sur les plaines de ton regard Comptes-tu m’assagir ?
Mais la salutation quand elle m’atteint, Comme le doigt de l'ange Posé sur le cœur, Irais-je prétendre que tu n’y es pour rien !
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samedi 28 juin 2008
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L’instant dans ta vie Où le Poème a tout envahi,
Tu ne l’as pas vu venir.
Tu te disais quels murs, Quel toit, Quel voisinage Pourront couvrir mes jours ?
C’est alors que le vent s’est levé, Et toi, tu n’as rien dit,
Tu as laissé la joie Faire tout ce qu’elle voulait.
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vendredi 27 juin 2008
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Le simple, Tu ne le convoques jamais,
Mais la roue depuis des siècles Qui moud le grain De ton enfance,
Elle sait très bien L’appeler.
C’est le noyau irréductible Que tu cherches à dire,
De la manière La plus transparente Qui soit.
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jeudi 26 juin 2008
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Arbre, Qu’il le soit, Tu n’y voyais qu’évidence !
Qu’il continue encore Après sa mort A pousser ses branches Vers le ciel,
Tu n’y voyais Qu’accomplissement de forces, De promesses, De racines Au-dedans de toi !
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mercredi 25 juin 2008
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Un jour, Ce que tu écris là Sera peut-être ce pain Que l’on partage,
Provision pour la route, Saveur multipliée Dans les paniers de fête.
Ce que tu auras seulement voulu C’est de rester fidèle au chant, A sa simplicité d’enfant.
Et tu remercieras alors Pour le ciel qui, chaque fois, S’approchait de toi En riant.
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mardi 24 juin 2008
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Le silence Qu’Il voulait pour vous, C’était cet embrasement De la vie aux frontières,
Aux limites d’un monde Dont vous ne cessiez pourtant D’être rois,
C’était cette reddition Sans cris, Sans conditions,
Cet affalement soudain Des voiles sur la mer,
Cette douce renonciation A vouloir aller Plus loin que soi.
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lundi 23 juin 2008
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Peut-être qu’un jour Le chant sera si pur Si vif,
Qu’il te conduira Aux portes d’un désert,
Peut-être Te confiera-t-il au vent,
T’assoira-t-il A même le sol,
Te verra-t-il Venir de loin,
Peut-être A-t-il déjà posé ses doigts Sur les lignes de ta main.
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dimanche 22 juin 2008
Ici le souffle est soutenu, amour et chant perdurent, le temps s'ordonne en choeur. L'arbre du cri respire. Claude Vigée
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Parfois, tu aimerais que la vie, Tout à la fin, Se referme comme un livre
Dont chacun, Partout avec soi Emporterait le chant secret,
Un poème oublié Dont on garderait longtemps La trace,
Une poignée de mots Dispersés Que la main sur le sable efface,
Quelques lignes A même la peau,
Gravées à jamais.
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samedi 21 juin 2008
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Le chant N’est pas de trop.
Il peut bien frapper Aux carreaux de ta vie,
Même quand tu crois l’heure Passée !
Toi, tu le laisses entrer.
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mercredi 18 juin 2008
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Le poème le plus beau, Le plus simple, Est le fruit Du plus haut silence !
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mardi 17 juin 2008
C’est une écriture Lovée dans l’enfance Dont tu ne démords pas,
Un cadenas Dont tu as perdu la clé,
Une malle aux trésors Dont tu devines tous les secrets,
Un bateau ivre Dont tu as oublié depuis longtemps Le port,
Un cimetière fraternel Dressant ses pierres blanches,
Un matin englouti Dont chaque jour tu surgis,
Silencieux, debout, Le cœur ouvert, Face à la mer.
lundi 16 juin 2008
C’est cette écoute nocturne Qui avait fait de toi Cet amant des mots :
Cette poignée délicate de notes, Blanches et noires, Dispersées sur ton cœur.
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Parfois l’écume, les rochers, Un ciel à peine voilé T’arrachaient le poème,
Et tu courrais l’écrire A même les paumes de la mer Dans les replis du vent.
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La vie, tu la tenais Haut levée devant toi Comme un sacrement !
Et tu savais attendre, Patienter longtemps Sous les voiles du silence.
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Tu ne négligeais rien, Ni ton souffle tranquille, Ni les croisées de l’âme.
Tu te tenais au vif De ton indifférence, Guettant le moindre signe,
Confiant malgré la nuit Dans l’aile qui te portait.
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Tu laissais la source au loin Triompher de l’absence,
Ces ponctuations légères Et ces éclaboussures,
La mort, cet axe pur, Où la joie tournoyait.
dimanche 15 juin 2008
Je fis un feu, l'azur m'ayant abandonné, Un feu pour être son ami, Un feu pour m'introduire dans la nuit d'hiver, Un feu pour vivre mieux. Je lui donnai ce que le jour m'avait donné: Les forêts, les buissons, les champs de blé, les vignes, Les nids et leurs oiseaux...
Paul Eluard
L’orchestre à claire-voie Sous le ventre des mers,
Cette étrave A l’avant des nuits Qui cherche sa lumière,
Ces grandes vagues matinales, Ces paquets d’algues, D’écumes,
Ces oiseaux qui se cognent A l’arête du jour,
Les cris de la vigie Qui embrasent la hune,
Le poème ivre de vent, Incapable de marcher,
Et toi, Tout ébouriffé de sommeil, Cherchant le pont, les cordes, Le bastingage Pour te redresser.
samedi 14 juin 2008
C’est à sa façon d’être là, Même dans l’absence,
De t’orienter vers la lumière Que tu as reconnu sa voix,
A sa manière de s’approcher, De s’écarter, de se taire,
C’est à l’éclat obscur De son silence Que tu as reconnu le chant,
L’accord secret Qui vous devine,
Le Poème A l’avant du poème,
L’enfant Que l’annonciation de l’Ange A consacré.
vendredi 13 juin 2008
Peut-être que nul poème Ne dira jamais comme toi Le silence sur la mer,
Ce joyau posé comme une île Sur l’immensité où tu veilles.
Saurons-nous tenir le ciel Aussi haut que nos mains,
Sans amertume, Et nous laisser aimer ?
jeudi 12 juin 2008
Le seul poème Que tu veuilles écrire Est à venir,
Il guette A l’orée du bois,
Ne sort Que si l’on ne l’attend pas.
Il dort Un pouce entre les lèvres,
Joue à cache-cache Avec le soleil.
Parfois il s’époumone, Crie un prénom, A tue-tête,
Heureux d’un mot Qui danse sur un fil,
Amoureux d’un rien, D’un éclat sur l’eau, D’une goutte de pluie,
D’un rayon vertical Posé dans la main du jour.
mercredi 11 juin 2008
C’est par touches successives Que tu rassembles tes couleurs.
D’autres poèmes parfois Fraient la voie au Poème.
Il te faut consentir A ne jamais savoir où tu vas.
Tu te fies au journal lumineux De celui-là de tes amis Qui fit miracle de ses mains,
Incertain pourtant chaque jour Du pas qu’il poserait, Du ciel qui l’atteindrait, De l’amour qui le brûlerait.
mardi 10 juin 2008
Tu cherches des mots simples et ronds, Posés comme des galets Sur l’arête du jour,
Tu fais le pari Qu’on peut toucher profond Avec des nuits d’enfance,
Tu te tiens juste à la lisière Où la lumière affleure,
Tu fréquentes chaque couleur, Chaque voyelle,
L’amour ne te fait pas peur, Tu voyages avec une poignée de rires Dans le cœur.
lundi 9 juin 2008
Musicien de quelle langue oubliée, Tu égrènes les mots Comme on frôle les blés,
Tu respires la houle De cette mer sauvage Qui te prend dans sa vague.
Tu te tiens debout Face à l’orchestre en dérive.
L’éclat triomphant Des cuivres matinaux Répond aux ciels couchants Des violons qui flamboient.
Tu bats la mesure du temps En retrouvant des sons Que tu ne connais pas.
dimanche 8 juin 2008
La racine a beau tout ignorer des fruits, il n'empêche qu'elle les nourrit.
Rainer Maria Rilke
Tant que l’espace entre vous Ne sera pas comblé, Peuplé de choses et d’habitudes,
Tant que se lèvera peut-être Au fond des corridors Un soleil étonné,
Tant que l'arbre Pour vous rassemblera Tout l'océan de ses racines,
Tant que la mer, d’île en île, S’ouvrira devant vous Comme un chemin possible,
Que vous croirez fermement Au sacre de votre archipel, A l’ascendance des signes,
L’amour voyagera incognito Dans les cales de l’enfance Inventant mille chants Pour vous porter plus haut !
samedi 7 juin 2008
Parfois ce que tu as écrit Te jette sur la berge, Tu restes là sans voix,
Contemplant Ces petits cailloux amusés Qui s’assemblent d’eux-mêmes.
Il te faut t’arracher, Rejoindre sans inquiétude Le jeu des courants,
Croire à d’autres pêches Miraculeuses,
Ne pas craindre Les longues plongées Sous l’eau glacée des nuits,
Te tenir en éveil Jusqu’à ce qu’un mot, Puis un autre, Scintillent à nouveau Silencieux sous tes doigts qui remercient.
vendredi 6 juin 2008
Tu ne savais Où le chant t’emmenait,
Tu te laissais porter Par quelques signes indicibles.
Tu connaissais le bruit Du cœur interrompu,
Clarté qui s’engouffrait Dans l’entaille de l’été,
Et cette croix dont tu gardais l’empreinte Ce doux fardeau d’une absolue légèreté.
jeudi 5 juin 2008
L’été vient de surcroît ! Tu n’as rien à vouloir,
Tu n’ajouterais rien A sa clarté.
Laisse faire le solstice, Laisse le soleil s’approcher !
Tu comprendras peut-être L’indifférent amour,
Et cependant sa force, Le poids de sa fidélité.
Tu connaîtras le prix De la fécondité.
mercredi 4 juin 2008
Je cherche indéfiniment la flamme, La lampe tempête, la ruche Où rassembler l’abeille des mots Dans l'aile du soleil.
Sans cesse, Je me cogne à la vitre, Je cherche un passage.
Ce que la lumière sait accomplir, Peut-être un jour Y parviendrai-je aussi !
Laisser faire le silence Comme s’il avait vraiment franchi, Intact, L’autre rive.
mardi 3 juin 2008
Il t’a suffi d’une seule prière, D’un seul chant fraternel Pour ouvrir la croisée Que tu tenais secrète,
D’un mot posé comme une lampe Sur le seuil de ce jour Pour entendre ta voix Trembler dans sa lumière.
Il t’a suffi d’une seule étoile, D’un matin silencieux, D’un murmure accordé
Pour couvrir ta solitude De rameaux et de fruits.
lundi 2 juin 2008
Le roc où tu avais bâti C’était en toi ce sol nu,
Ce ciel dans tes mains Dont toutes les cordes vibraient,
Le vent dont tu goûtais La forte liturgie,
Le cercle exactement posé Où ton silence respirait,
L’instant vertical Dont tout l’espace jubilait,
La pierre toujours manquante Où jamais tu ne reposerais.
dimanche 1 juin 2008
Je vous ai fait pour vivre pour croître et danser dans vos branches au ciel de ma lumière je vous ai fait pour vivre comme l'oiseau pour voler
Sylvie Reef
C’est un espace dénudé Comme un désert entre vous,
Un océan sans prises Sous les assauts du vent,
Un ciel Planté dans la confiance,
Un tronc lisse comme une peau Capable de se laisser toucher,
Un matin vulnérable Soyeux comme un printemps,
Un jour aux ailes pures Promis aux chants d’oiseau.