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mercredi 31 mai 2017








J'aime les sourciers qui percent le secret des mondes,
Échappent aux croûtes  mortelles,  aux rigidités stériles, aux sécheresses exemplaires,
À tout ce qui retient la vie
Et l'empêche de se transformer.

J'aime les sourciers
Qui savent prendre des risques,
Emprunter des chemins audacieux
Pour contourner le poids des murailles
Des habitudes et des morales.

J'aime les sourciers 
Qui font voler en éclat les portes du temple,
Qui n'ont pas peur d'eux-mêmes
Ni du regard inquiet qui les fige.

Ils savent trouver passage,
Ils connaissent la brèche
Où le vieux monde s'anime
Et s'élance à nouveau.

J'aime les sourciers
Dans chaque groupe,
Dans chaque clan
Dans chaque religion
Dans chaque famille :
Ils ont payé le prix fort
Pour que le sang circule,
Pour que la vie l'emporte,  
Que l'eau irrigue les bras morts. 

J'aime les sourciers et leur jeunesse,
J'aime leur descendance innombrable
Même s'ils n'ont pas eu d'enfants.
J'aime qu'ils brûlent leur vie, 
Qu'ils ne comptent pour rien leur  existence 
Au regard de cela qui les sauve
Les rend impérissables, 
A jamais fraternels. 


Jean Lavoué

lundi 29 mai 2017










Je relis les derniers fragments d'un long voyage de Christiane,
C'est ma nourriture vive, mon sacrement. 
Comme c'est bon de se sentir ainsi accompagné, compris de l'intérieur,
Précédé et non pas laissé seul pour gagner cet espace inconnu et neuf
Qui a tant à nous révéler et à nous accorder.
Je recopie des passages entiers qui me font battre le cœur d'allégresse :
"Quelle gratitude devant le temps qui s'ouvre à moi désormais
Et m'octroie une liberté qui ira, je l'espère, grandissant...
Votre amitié m’est précieuse.
Gardons vivant ce que nous avons frôlé de plus haut. »

Ainsi ce poème écrit et partagé ici, dans sa lumière, au début de ce mois de mai
Annonçait-il peut-être cette communion plus grande à laquelle elle m’invitait désormais...
Ou encore celui-ci repris en première page du dernier numéro de la revue Sources qui lui rend hommage
Et dont je prenais justement connaissance, voici dix jours,
Au moment où je recevais  cet appel de la cardiologue
M'indiquant l'hospitalisation souhaitable le jour même :
Un viatique,
Un humble signe de gloire sur la route, 
Un appel à laisser grandir la souveraineté du cœur
Et à ne jamais lâcher le fil de la merveille !

Jean Lavoué
Photos revue Sources, mai 2017





dimanche 28 mai 2017

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VOILA


Je suis dans la clarté qui s’avance
Mes mains sont toutes pleines de désirs, le monde est beau.

Mes yeux ne se lassent pas de voir les arbres,
Les arbres si pleins d’espoir, les arbres si verts.

Un sentier ensoleillé s’en va à travers les mûriers
Je suis à la fenêtre de l’infirmerie.

Je ne sens pas l’odeur des médicaments,
Les œillets ont dû s’ouvrir quelque part.

Etre captif, là n’est pas la question,
Il s’agit de ne pas se rendre, voilà.


Nazim Hikmet, 1948


Merci Coline P. pour la transmission de ce poème si ajusté à ce que je vis ici…

Photo JL, prise de la fenêtre de ma chambre…































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vendredi 26 mai 2017

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Port-Manech, Raguenes, Trévignon,
Comme ils résonnent ces noms 
Dans les tourbillons indomptés de l'œuvre de Xavier Grall...

Nous avons passé ces heures d'échappée estivale en sa compagnie,
Nevez, son escale au grand large après la banlieue entassée et son HLM,
Pointe de Trévignon où il aimait venir défier les vents
Et où la jeunesse et la beauté du monde
S'étaient hier donnés rendez-vous...

Pas d'inquiétude à l'horizon,
Pas de tempête annoncée !
Juste la confirmation, par-delà les intermittences du cœur, 
De la permanence du Poème, 
L'infinie caresse du soleil sur la peau,
Le triomphe insolent de l'insatiable été.


Jean Lavoué
Photo JL, Pointe de Trévignon le 25 mai 2017



































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jeudi 25 mai 2017

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Nouvelles des bords du Scorff

Merci, les amis, pour tous vos signes d’affection…
Journée de permission pour moi aujourd’hui :
Une arche du pont de l’Ascension est ainsi sauve !
Le diagnostic par ailleurs se précise :
La maladie rare qui m'atteint serait l'amylose.
J'ai tout de suite entendu dans ce mot composite : "amis" et "perdre"…

Je pense d’abord, en ce jour, à ces tout jeunes gens,
Ces enfants anglais que nous venons tous un peu de perdre, en effet,
Comme si c'étaient les nôtres…

Il paraît que le nom de cette maladie aurait aussi à voir avec « amidon »…
Le cœur apprêté comme du bon pain,
N’y aurait pas là un chemin praticable pour espérer traverser ?

M'inspirant de l'ami Bobin qui écrit quelque part
Qu'il faut savoir renommer sa maladie
Afin de la contempler dans ses habits de gloire,
Je l’appellerais volontiers maladie des "amis réunis,
Signe répandu de l'élargissement du cœur" 

Il se peut que je sois moins disponible dans un temps proche sur www.enfancedesarbres.com et sur FaceBook 

Je vous reste cependant profondément uni
Par cette somptueuse toile de la vie triomphante
Qui nous relie tous les uns aux autres,
« Les uns à l’intérieur des autres » !

Merci Jackie pour cette peinture jubilatoire                                     
Qui signe en nous déjà le merveilleux été !


Jean Lavoué
Tableau et photo : Jackie Fourmiès









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