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lundi 29 novembre 2021

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Trente minutes de déambulation sur les rives du Blavet, à Hennebont, avec Claire Le Parc pour son émission « Sur ma route ». Interview diffusée sur RCF Sud Bretagne le 24 novembre 2021. Il y est question d’automne et de rivière, d’enfance, de poésie, de spiritualité, d’édition, d’écriture, de Bretagne… Les photos du Blavet qui accompagnent la vidéo ont été prises à différentes saisons…


https://youtu.be/nXVEVZXETwU































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samedi 27 novembre 2021

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Les oiseaux meurent,
Tant de preuves de vie s’effacent,
Et nous ne serions pas touchés au plus vif de l’âme !

Nul autre trésor
Que cette abondance du vivant
Dans laquelle nous sommes immergés,
Signe tangible qu’une force plus grande que nous 
Nous désire, nous traverse.

Nous sommes enracinés en elle :
Que deviendrions-nous si elle en venait à s’épuiser 
Et à se perdre elle-même,
À l’image de tant de compagnons de route
Dont les espèces aujourd’hui, l’une après l’autre, disparaissent.

Prendre soin de la terre humiliée,
C’est aussi prendre soin du plus ardent de notre être.

Nous n’avons pas d’autre royaume
Pour célébrer l’épiphanie de cette sève universelle
À laquelle puise toute existence.

La demeure du silence
Est peut-être la seule où nous pourrions quitter la démesure,
Nous rencontrer vraiment les uns les autres,
Retrouver la terre nourricière,
Le sol de notre être,
Pour nous livrer sans retour
À la croissance de l’arbre 
Dont nous sommes les fruits.

Jean Lavoué, 26 novembre 2021
Photo JL 11/11/21















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jeudi 25 novembre 2021

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Quand je parle d'un a-théisme aimant,
Le "a" privatif interdit toute représentation...

Ce n’est pas un contenu que j’ai à transmettre :
Chaque âme est d’une telle richesse !
Il faut que cette richesse soit réveillée…

La vie est tellement généreuse : on ne peut pas passer à côté.
On ne peut pas passer à côté de l’automne, de la neige quand elle tombe…
Tout reflète de la Présence
Nous sommes dans une société qui nous distrait en permanence de l’essentiel.
Nous sommes hors de nous !
Nous ne sommes pas mis en relation avec cette profondeur en nous.

Ce ne sont pas des choses, des contenus qu’il y a à transmettre :
C’est une manière d’être, intense !
Ce qui manque le plus c’est cette intensité surgie de l’intérieur.
Et cela se goûte en présence de personnes vivantes.
Dans cette sinistrose ambiante, il y a une nostalgie de ce qui serait la vraie vie.

Rien ne nous est donné pour nous écraser.
Il y a une force d’apprentissage dans chaque qualité qui nous visite.
C’est ce mal être qui va nous mettre en chemin, qui va nous faire obliquer, partir dans une direction plus véritable.
Je plains les personnes qui n’ont ni difficulté, ni maladie…
C’est irrecevable quand on est juste dans la souffrance.
Mais par la suite cette souffrance se modifie au cours de l’existence si nous cessons d’y être totalement identifiés.

Tout est le visage voilé d’une unité intangible.
Le vent entre.
Deux univers séparés se rejoignent.
Là, nous sommes tout près du réel.

Rien ne nous est dû sur cette terre.
Tout est cadeau.
C’est cet organe de la gratitude qui a été modifié dans notre société.
Tout ce qui nous rencontre a un visage secret, a un message qu’il nous délivrera un jour.

Etre en amour avec soi-même, d’abord ! C’est le plus difficile.
Tant que nous ne le sommes pas, nous sommes des fréquentations dangereuses pour les autres…

Christiane Singer













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lundi 22 novembre 2021

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Face au brouhaha des images,
À la confusion des esprits, 
Au tapage des sons,
Quoi de plus essentiel 
Que de faire entendre un ciel d'enfance ?

Une blessure muette,
Des branches ennuagées de silence,
Des rires éclatants et des voix familières,
Une cour de ferme aux fleurs d'éternité,
Des champs offerts aux rumeurs de la mer ?

Des haies de saules aux feuillages argentés,
Des nuits confiées aux vents frais, aux étoiles,
Une saison de coquelicots, 
Des matins dépliés en nappes de soleil ?

Des chansons qui sortent des poitrines,
Une parole poudreuse de la poussière des chemins, 
Des sourires qui sauvent, des gestes fraternels,
Une table pour le partage,  
Des oiseaux traversés par la joie ? 

Jean Lavoué, 21 novembre 2020
Photo JL, Saint-Jacut-de-la-Mer, novembre 2021























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dimanche 21 novembre 2021

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S’il n’y avait cette parole
Visitant en secret
L’encre bleue de ton doute,
Comment sentirais-tu 
Qu’il existe un matin ? 

S’il n’y avait ce pauvre 
Pour peupler d’inconnu
La porte du mystère,
Comment franchirais-y
L’abîme qui t’effraie ?

S’il n’y avait cette main
Quand tu te sens perdu
Pour empoigner la tienne,
Comment pourrais-tu seul
Soulever cette pierre ?

S’il n’y avait ces mots
Pour devancer les tiens
Lorsqu’il n’y a plus rien,
Comment saurais-tu croire
Aux forces du Poème ?

S’il n’y avait ce silence,
Cette brûlante absence
Quand ta prière est nue,
Qui te consolerait 
De ce désert ardent ?

S’il n’y avait ces témoins
Pour traverser les nuits
Où tu marches sans but,
Comment t’assoirais-tu
Aux tables fraternelles ? 

S’il n’y avait cette flamme,
Ce visage effacé
Pour couronner tes ombres,
Où serait le passage
Que tu cherches sans fin ? 

S’il n’y avait ce coeur
Qui bat tout près du tien,
Pourquoi au fond des eaux
De noire solitude  
Luirait cette blessure,

Ce Chant inespéré ?

Jean Lavoué, aube du 21 novembre 2018
Photo JL novembre 2021


















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samedi 20 novembre 2021

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Ce ne sont pas nos croyances ni nos certitudes 
Qui nous rendront plus humains sur cette mer sans cap, agitée,
Dont sommes les marins déboussolés,
Mais cette expérience d’être reliés à tout autre qui souffre,
D’en prendre soin comme de nous-mêmes 
Tout autant que de notre planète qui agonise.

Nous sommes avant tout les enfants du Vivant :
Son souffle nous traverse !
Comment n’en serions-nous pas à notre tour les bergers ?

Tandis que dans leur démesure
Certains se veulent aujourd’hui « transhumains »,
Dotés d’une réalité « augmentée »,
Créateurs de mondes virtuels qui nous affranchiraient de nos limites,
Il nous suffit quant à nous de revenir à la source de ces simples témoins 
Dont nous avons reçu l’empreinte.

Ils se tenaient paisibles et silencieux devant les arbres,
Contemplaient la moisson, 
Savaient lire les signes dans le ciel ;
La terre n’était pas pour eux une ressource à exploiter ni à piller
Mais un trésor dont ils se sentaient les gardiens.

C’est dans l’en-bas de nos doutes 
Qu’une force insoupçonnée nous relève ;
C’est dans les déserts grignotant nos forêts,
Les flammes gagnant chaque année du terrain,
Les océans qui se soulèvent,
Que nous percevons le sacré de cette demeure si précieuse et fragile
Dont nous sommes les hôtes.

Le poème sera notre boussole,
Nous gardant arrimés à cette terre,
Notre étoile de grand vent indiquant le chemin,
Notre viatique dérisoire
Pour garder au cœur ce compagnon incognito :
Le don qu’il nous fit de son humanité accomplie
Ne cesse aujourd’hui encore de faire tourner le monde
Et refleurir la vie.

Jean Lavoué, 18 novembre 2021
Photo JL, maison de la Diaconie de la beauté, Nantes, 19/11/21

jeudi 18 novembre 2021


 Joie de retrouver ce vendredi à Nantes quelques amis en poésie. Si vous vous trouvez dans la région nantaise, n’hésitez pas à venir nous rejoindre… Merci, Ghislaine Lejard, de m’avoir associé à cette rencontre dans le cadre de la Diaconie de la beauté et notamment à cette table ronde sur le sens de la poésie : une première à Nantes ce week-end ainsi que dans quelques autres villes de France… Le samedi, j’animerai également dans ce cadre un atelier d’écriture poétique.


Vendredi 19 novembre à NANTES 
(Passage Sainte Croix - 17h) : RENCONTRE avec Jean Lavoué , Bernard Perroy  et Bernard Mercier.
Table ronde animée par Ghislaine Lejard



mercredi 17 novembre 2021

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J’atteste qu’il n’y a d’Être humain

que Celui dont le cœur tremble d’amour

pour tous ses frères en humanité

Celui qui désire ardemment

plus pour eux que pour lui-même

liberté, paix, dignité

Celui qui considère que la Vie

est encore plus sacrée

que ses croyances et ses divinités

J’atteste qu’il n’y a d’Être humain

que Celui qui combat sans relâche la Haine

en lui et autour de lui

Celui qui dès qu’il ouvre les yeux au matin

se pose la question :

Que vais-je faire aujourd’hui pour ne pas perdre

ma qualité et ma fierté

d’être homme ?


Abdellatif Laâbi

Janvier 2015, texte repris le 14 novembre 2015 suite aux attentats de Paris 


Abdellatif Laâbi à la villa Empain. (c) Jérôme Hubert.
















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jeudi 11 novembre 2021

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Nommerons-nous désormais sacrée 

Cette terre qui nous porte
Et que nous avons tant blessée ?

Nous sommes les enfants de ce sol
Traversé par une force d’amour et de vie
Bien plus grande que nous : 

Recouvrerons-nous la vue
Pour prendre enfin soin d’elle,
De cet humus qui nourrit, de nous-mêmes ?

Cet « autre » que pendant des siècles
Nous avons projeté dans un monde au-delà
Et au nom duquel nous avons tant détruit,
Le reconnaîtrons-nous enfin
Comme ce royaume charnel et secret 
Dont nous sommes les hôtes inconsolés,
Et pourtant si comblés,
Recevant tout de lui ?

L’accueillerons-nous comme cet élan d’amour
Dont tout ici porte le signe ?
En prendrons-nous soin 
Comme du meilleur de nous-mêmes ?
Lâcherons-nous cette avidité qui nous tue
Pour entrer dans la profonde gratitude 
Qui soigne, donne vie et relève ?

Jean Lavoué, 11 novembre 2021

Photo : La galaxie d'Andromède. Il s'agit de la galaxie la plus proche de la Voie lactée. © Nasa















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mercredi 10 novembre 2021

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Contre les certitudes,
Ne campe pas d'autres certitudes !

Honore le bâton qui te fit pèlerin,
Puis chemine sans appui,

        Ni chemin !

Dans la forêt de vivre,
Garde ouverts tous tes sens,
Fais droit à l'éclaircie,
Dépiste la lumière !

Ne cherche pas de voie opposée,
Ni pour la suivre,
Ni pour t'en détourner !

Ne te soutiens jamais
De ce qui est contraire !

Laisse-toi simplement traverser !



Jean Lavoué, 10 novembre 2015 - 10 novembre 2021
























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lundi 8 novembre 2021

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Nos chemins ne sont pas nos chemins
Mais ceux de l’appel de la vie.

Nous ignorons tout du lieu
Où ils nous conduisent
Mais nous marchons confiants
Vers le soleil de notre ignorance.

Beaucoup d’étoiles sont tombées sur la terre,
Les fleuves se sont mis à charrier du feu
Et l’une après l’autre nos forêts s’embrasent ;

Dévalant les montagnes où fondent les glaciers,
Des torrents arrachent tout sur leur passage,
Des vagues et des tempêtes submergent nos terres fragiles ;

Mais jusqu’au dernier souffle cependant,
Nous chercherons les passages
Par lesquels ce qui en nous est plus grand que nous
Nous invite à devenir les simples humains que nous sommes,
Humbles et mortels, 
Amoureux de la beauté du monde, 
Accordés à la brise légère des choses.

Jean Lavoué, 6 novembre 2021
Dans l’espoir qu’aboutissent les travaux de la COP26 et que des solutions nous permettent de sauver l’essentiel…

Photos JL, Saint-Jacut-de-la-Mer 6/11/21 (session « habiter mon espace intérieur » animée avec mon amie Françoise Thérizols)


























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