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mercredi 31 décembre 2008






Que cette année 2009

soit placée pour vous

sous le signe de la grande Présence

qui fait toutes choses nouvelles!







Ces heures favorables
Où le ciel s’ouvre !

Les racines affluent,
Le sol ne t’a pas quitté,
Tu t’avances au rythme de tes pas,

Tu marches
Dans la confiance de ton nom.

L’oiseau dit l’exacte aventure.
Tes mains voltigent
De branche en branche.

Tu es là de plain-pied
Dans la gravité du temps.

Tout peut t’arriver
Et rien n’est menaçant.

Tu ne vois pas tes compagnons
Mais ils t’assurent de leur présence.

Le vide est apprivoisé.
Tu gagnes en toi des espaces neufs.

La douleur peut bien demeurer
Mais son souvenir s’efface.

Tu deviens familier de la joie.





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mardi 30 décembre 2008









Lorsque tu seras devenu
Tout entier chemin,

Partance pour un monde neuf,
Dépouillé de tant de gestes inutiles,

La terre sans effort te portera,
Le ciel te semblera à portée de main.





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jeudi 25 décembre 2008







Je veux demeurer arbre
Branches, sous-bois, silence,
Autour de moi bâtir
La bergerie des plantes.


Si tu n'entends jamais
La parole vivante
Du vigoureux sapin
Qui parlera en toi ?
Qui ouvrira tes bras ?


Je veux demeurer feuille
Parmi le houx fleuri
Flamboyer dans l'espace
Dans le ciel, dans la grâce.


Couronner le matin
D'une touffe d'étoiles


Habiter Bethléem
En olivier sauveur.


Christine Guénanten

Un ange à la Fenêtre





Tu apprends à goûter
L’absence
Comme sacrement de l’âme

La vie étincelle

Tu fais corps avec le monde

Tout est signe

Jaillit l’alléluia


Qui te prend

Dans sa joie




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mercredi 24 décembre 2008



Chili, décembre 2008






Chanson d’Avent

Noël déjà ! Et je tourne un regard incrédule
vers la flamme vive
d'un souvenir, d'une espérance.



La vie sur moi porte son ombre violette ;
le cœur bat plus vite au penser du repos.
La voix chante,
insinuante et tenace,
têtue au plus creux de l'âme.



Noël déjà ! Nos mains s'ouvrent irrésistiblement :
voici l'année mûrie, pressée, presque bue ;
si les peines s'étouffent
les joies bougent encore.



La rumeur pleine et sourde nous monte aux lèvres,
nous confondant à tous ceux-là
en route de par le monde
depuis tant de siècles.



Cette nuit enfin
nous connaîtrons la halte bienheureuse,
nous déposerons dans l'allégresse
le fardeau des heures
et nous renaîtrons au clair de l'Amour.



Colette Nys-Mazure Feux dans la nuit, Luc Pire coll. Espace Nord

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mardi 23 décembre 2008









A force de le contempler
Il t’arrivait de respirer
Au rythme de l’arbre,

Ses branches soutenant ton souffle,
Ses racines l’enfouissant, profond
Dans la terre,

Comme une pénétration du ciel
Dans la chair,

L’élévation souveraine
D’un silence
Constellant la nuit.





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dimanche 21 décembre 2008








Tout au bout du silence
Est-il vrai qu’il y a des fleurs,
Se demande l’arbre
Epousant la terre en secret.

Nous naissons d’étoiles
Qui nous ignorent
Et que nous ne voyons pas,

Mais nous portons leur nuit
Au fond de nous
Comme un écrin.





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samedi 20 décembre 2008









Un jour tu t’éveilleras,
Dépouillé des certitudes,

Etonné d’être au monde :
Tu ne le savais pas.

Tu marcheras sans t’arrêter
Au soleil de l’absence,

Lavé des illusions,
Mirages évanouis ;

La louange à tes lèvres,
Miracle d’abandon,

L’alléluia au cœur !





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vendredi 19 décembre 2008









Tu sais la nuit pauvre
Et son sourire d’ébène,
Sa pureté d’étoiles,
Son chant consacré.

Tu goûtes à la parole des sources,
Tu connais le feu du gel,
La blessure de l’écorce,
La force de l’éclair.

Tu pactises en secret
Avec le vent,
Tu nages parmi les ajoncs du ciel.

Tu laisse le silence
Au fond de toi se taire,

Tu ne t’écartes un peu
Que pour renouveler l’alliance.





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jeudi 18 décembre 2008





Au-delà de l’inconscient
Remue le Saint-Esprit.

En un sens je prie
A longueur de jours.

Un visage, un arbre,
Une marche usée :
J’éprouve la déchirure.

Jean Sulivan





Tu n’as que ce sentier des sources
Pour revenir à toi,

Cette clarté nomade
Qui franchit l’horizon.

Tu marches sans bagages,
Sans médaille à ton cou,

Sans nulle cathédrale
A l’orient des jours.

Mais tu crois à l’étoile
Tout autant qu’au chemin.

Tu entrevois la croix
Qui te noue au mystère,

Et la femme dont la nuit
Engendre un soleil.





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mercredi 17 décembre 2008









Creuses-tu vraiment
En cette terre nue
Ne t’éclairant de nulle torche ?

T’approches-tu un peu plus
Chaque jour du mystère ?

Familier de l’ombre
Qu’aucun soleil n’éclaire,
Tu ne triomphes pas
En cette marche solitaire.

Tu sais pourtant qu’en grand secret
Brûle tout au fond de toi
Le plus bel astre de la terre.





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lundi 15 décembre 2008









Tu ne sais quand le vent
T’entraîne dans son aire,

Tu ne le sais qu’après
Qu’un poème inaugure.

Mais ce qui te poussait
Quand tu allais où tu voulais,
Ouvrant les portes de ton rêve :

Etait-ce une force qui t’empoignait
Frayant malgré toi le chemin,

Où bien le parfum d’une enfance
Toujours en avant de toi-même ?





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Le poème est ton secret
Que tu monnayes à découvert,

Un peu plus pauvre
Chaque jour,
Un peu plus riche
De sa joie.

Sans nourriture, sans eau,
Tu t’avances comme les hébreux
Autrefois au désert,

Cherchant à écouter
La voix qui te conduit.

Tu as destin lié
Aux choix de ses silences,

Toujours elle te redresse,
Toujours elle s’accomplit.

Tu ne t’écartes pas
Des routes de l’alliance.





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dimanche 14 décembre 2008





Le chêne vibra,
La nature devint profonde,
Si profonde
Qu’elle nous dévoila sa présence.

Le silence et l’existence
Se mirent à danser.

Anne Fraisse
La Fontaine de feu





Tu portes haut
La cicatrice des mots.

Tu sais
La blessure ancienne.

C’est ta phrase qui boîte :
C’est pourquoi tu marches
Avec le poème.

Aucun accord ne saurait taire
La dissonance !

Il te faut bien consentir à l’absence
Dont le centre est un soleil.





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samedi 13 décembre 2008









Un jour, j’ai fui les mots,
Leurs coques vides.

Ils me cachaient le Dieu
Auquel on m’invitait.

J’ai repoussé l’aisance
Qu’ils croyaient me donner,

Les peurs, les rites,
Leur sombre lucidité.

Et je me suis trouvé
Plus nu qu’un sol d’hiver,

Retourné au-dedans
Comme un ciel sans témoin,

Capable de me taire
Comme un animal affamé.

J’ai senti sourdre en moi
Un chant informulé,
Une parabole indicible,

Les mains aveugles dans la nuit
Qui nouaient à mes reins
Un tablier d'amour.





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vendredi 12 décembre 2008









Rebâtir la maison de l’intérieur,
Laisser s’écarter lentement l’écorce,

Déployer une à une
Les branches de la fête,

Entonner l’hymne du vent,
Le chant des communions,

Laisser chaque fruit
Se donner dans la joie,

Capter la source du silence,
Si lente à apprivoiser,

Prendre le temps d’ouvrir l’espace,
Familier du vide
Et de la nuit étincelle.





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jeudi 11 décembre 2008









A vouloir graver
Tu ignorais au fond
La voie des métamorphoses,

Que tu abandonnais au vent,
A la pluie, à la sève,
Aux nuages,

Ce tronc toujours mouvant,
Couvert de feuilles, d’oiseaux,

Toi qui cherchas longtemps
Ton propre paysage,

Corps pourtant
Traversé par le chant.





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mercredi 10 décembre 2008





Je le sais que je ne suis pas seul,
Même si je suis seul.

Je le sais que je ne suis pas seul.

Et je chante et je pleure
Et au ciel et à la boue
J’adhère.

L. Jonanotti



Une seule fois s’arrêter
Comme toi tu le fais,

Epouser la terre
De toute sa soif de silence,

Se laisser patiemment habiter
Dans ses racines,

Communier au présent,
Ouvrir l’espace en soi,
Laisser le vent se déployer,

Accueillir chaque insecte,
Chaque oiseau,
Chaque craquement,

Permettre au ciel de se taire,
Planter la croix qui ne cédera pas !






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mardi 9 décembre 2008









J’ai beaucoup plus à recevoir de l’arbre
Que je ne puis lui rendre.

Tout ce qui m’encombre
Ne lui serait d’aucun recours,

Alors que lui m’enseigne
Sa pleine conscience
Dépouillée,

Son élan vers le ciel,
Sa vocation enfouie.

Il n’irait pas prétendre
A un quelconque exaucement !





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lundi 8 décembre 2008









La prière,
Tu l'éprouvais
Comme un ciel à ta mesure
Dont le versant t’échappait,

Un cercle
Dont tu repoussais sans cesse les bords,
Sans autre centre que toi-même,

Une terre,
Secrètement offerte,
Encore capable de printemps,

Un présent vulnérable
Où s’épousaient toujours les larmes
De la douleur et de la joie.





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dimanche 7 décembre 2008





Il avait lié amitié
Avec un vieil arbre gigantesque
Qui régnait sur ce lieu,
Se taisait,
Comprenait tout.

Un scarabée passait
En faisant crisser les feuilles mortes.

On était dans l’existence quotidienne.

Ici
On n’avait pas honte
De son âme.

Jean Sulivan
Le voyage intérieur







Enfin,
Il te revenait d’être
Cette parole exaucée !

Mais ce qu’il t’aura fallu de nuits,
D’obscurs combats,
De désespoirs sans fond,
Pour la sortir de sa gangue
Et pour la mettre au jour !

Comme il t’aura fallu lutter
Contre ses faux semblants,
Son ivresse,
Avant de la hisser sans fard
Dans son ardente nudité !

Car c’était parole d’homme
Plus franche qu’une étoile,
Plus contagieuse que le feu,
Plus forte que la flamme !





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samedi 6 décembre 2008









Est-ce qu’un jour un poème
Saurait porter le feu,
précéder le juste,
Indiquer l’inaccompli ?

Saurais-tu être lu
Par la parole qui te profère ?

Saurais-tu la laisser croître
Sans regarder en arrière,
Sans calculer où elle conduit ?

Saurais-tu arpenter ses voies ouvertes
Et la laisser brûler,
Oublieuse du bois qu’elle consume ?





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vendredi 5 décembre 2008









Tu ne cherches rien d’autre
Que la musique du temps
Rythmée aux battements du cœur :

Tous ces instants sans grâce
Qui préparaient pourtant ces fleurs
Ces rires, ces danses,
Ces parfums ténébreux
Eclairant les sentiers cahoteux
De l’enfance.

Rien ne t’importe plus
Que cet écho lointain
Elargissant l’espace.

Tu as beau chercher de la hauteur,
C’est toujours du plus perdu de tes racines
Que tu tires sans fin
Du neuf et de l’ancien !





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jeudi 4 décembre 2008









Le poème,
Cette trouée soudaine
Dans l’obscur des heures,

Tu ne finis pas
D’en déchiffrer
Le rébus ajouré,

D’en capter à tout venant
Les signes éphémères,

Cherchant les vents,
Déjouant les courants,

Sur cet océan de forces
Où toutes joies convergent.





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mercredi 3 décembre 2008









Ces couleurs d’enfance
Que tu n’as pas oubliées
Te rappelant tes premiers bourgeons
Cherchant à tâtons le ciel :

De toutes tes tentacules
Tu te sentais relié
A des milliards d’autres arbres

Le monde était en toi,
La vie t’avait fait ce cadeau,
Simple, irréfutable,
De t’emporter dans sa ronde,

Elle te faisait témoin
De sa jubilation.





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mardi 2 décembre 2008









Tu as laissé
La vision s’imposer.

Jour après jour,
Tu mesurais l’ombre restante,
L’espace profitable.

Tu donnais leur chance aux branches,
Devançant leurs routes de lumière.

En toi,
L’arbre accompli
Ne cessait de prophétiser.





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lundi 1 décembre 2008









Faut-il que les fêtes
D’avoir été tant célébrées
Traversent l’épaisseur du temps,

Clouant le ciel de leur voix,
Te rappelant ce vieux rêve
Où la joie s’épousait,

Tandis qu’elles furent
Striées de noir,
De sang, d’éclats ténébreux :

Qui les a transpercées
Au point qu’elles demeurent
Plus vives qu’un soleil ?





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dimanche 30 novembre 2008






LE PEUPLIER

J'aime ta ligne d'amitié
Qui s'élance
En tremblant
Vers le ciel.

Ton chant, ta symphonie,
Ton parfum de prairie
Tes branches inondées
De matins mandolines,

Grand peuplier de paix et d'oiseaux
à prières,

Ta parole est nouvelle,
Source,
Regain de lumière.


Christine Guénanten




Un jour,
Tu approuveras peut-être sans bouger,
Sans hochement de tête inutile,
Toute cette vie qui circulait entre vous,

Plus légère
Qu’un air silencieux,

Plus vaporeuse
Qu’un parfum de printemps,

Plus tenace
Que le sol frémissant
Sous les étoiles d’hiver ;

Et tu reconnaîtras
Votre commune présence
A ce signe intangible,

Comme on pose ses lèvres
Sur un front de nouveau-né,
Lui confiant à cet instant le monde
En sa fragile gravité.





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samedi 29 novembre 2008









Tout ce qui s’efface
Ne garde-t-il pas la forme encore
D’une gloire éphémère ?

Et toi, parmi les hommes,
Ne conserves-tu pas l’empreinte
De ce qui fut tenu ?

Une maison vers le ciel,
Dont tu as reconnu les voûtes,

Alors même que ta trace s’égare
Parmi les feuilles, les mousses,
Sur le sol, oubliées.





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jeudi 27 novembre 2008




Têtes d’or, disait-il, tête d’or ;
Ou bien : Arbres, arbres !

Jean Sulivan




Un jour, le chant
Aussi simple qu’un arbre
Dressé vers le ciel,

Sans rime
Ni pourquoi ;

Comme un point d’exclamation
Qui justifie le monde !





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mercredi 26 novembre 2008









Un jour peut-être
Tu chercherais des mots,
Oublieux de la ferveur du simple,

Tu ne te laisserais plus écrire
Tu t’appliquerais à composer,

Tu n’écouterais plus le vent,
Son chant secret
Dans les ramures de l’âme,

Tu laisserais ruisseler sans joie
Les averses du silence,

Tu te fermerais comme un fruit
Dans l’attente de son jour,

Gagné malgré tout
Par l’éblouissement sans fond
Des racines !





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mardi 25 novembre 2008









L’arbre,
Tu sais qu’il porte son regard
En lui-même :

Il n’a nul besoin de confirmation,
D’encouragements,
De promesses,

Il se laisse transformer
Par la force qui le déploie.

Fils de la terre et du ciel,
Il confie son destin au vent
Dont il ignore pourtant tout de la voie.





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lundi 24 novembre 2008









Parfois ce qui affleure
De la nuit silencieuse
Voudrait être transcrit.

Tu cueilles les premiers mots
Comme on ouvre un jardin :

Le vieux portail désaccordé
Se perdait dans les herbes folles,

Tu n’as pas à beaucoup forcer
Pour entrevoir, désordonnée
La joie qui t’emporte
Dans un océan de couleurs.





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dimanche 23 novembre 2008







Là où souvent l’on désespère
quelqu’un en passant vous regarde
d’un regard qui dit
moi aussi

A moins que ce ne soit un arbre
qui fasse en silence des fruits

Azadée Nichapour





Ce qui parfois se détache,
Parce que tu n’as pas craint
D’en laisser mûrir le fruit,

Ces amours silencieux,
Graves à forces de se taire
Et qui soudain se perdent
Emportés dans le lourd secret
Accompli,

Te dépouillant de tout,
Te faisant seul gardien de la sève,

De ses promesses de fleurs.





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samedi 22 novembre 2008









Ce qu’autrefois tu nommais communion
Devenu la chair frémissante de tes jours,

Cette rencontre improbable
Autour d’un cœur qui bat,

Ce coin de ciel
Poinçonnant de bleu
Chaque douleur soumise,

Ces oiseaux égarés
Trouvant abri
Au plus vaste de toi,

Ce parfum unique
Annonciateur
D’un si prochain printemps.





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vendredi 21 novembre 2008









Tu aimes cette parole gravée
Dans les veines de l’âme,

C’est le poème au fond
Que tu voudrais extraire
Comme la sève secrète,

Rejoindre l’endroit
Où le cœur bat.

De tous les livres
Que tu as touchés,
Dont tes doigts ont caressé l’écorce,

Seul demeure celui dont les silences
Sont encore à venir.





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jeudi 20 novembre 2008






Le jour
Où tu accepterais d'être
Ce va-nu-pieds des mots,

Soudain démuni,
Planté dans leur lumière,
Tu franchissais les parapets du ciel.

Marcheur insoumis,
Proche des autres arbres,
Ne retenant ni ombre ni nuages,
Les jours t’inventaient des clairières,

Et tu faisais juste un peu l’expérience
D’être ce prince sans royaume,
Gardien de l’éclaircie,

Enfant de cette terre,
Ebloui.




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mercredi 19 novembre 2008









Ecrire,
Laisser passage au poème,
Cette toute petite école
De croissance
Quotidienne,

Tentant de dire
Le peu que tu as saisi,
Les mains posées
Sur l’écorce rugueuse du temps,

Voyageur immobile,
Devinant la sève
En son cortège lent,
Invincible,

Capable de rumeurs
Et de vent.





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mardi 18 novembre 2008









Arbre,
Mon frère silencieux,
Tu prolonges le chant des hommes.

Ta prière
Est sans repos,

La nuit, le jour,
Transparente à tant d’oiseaux,

Tes paumes sans cesse
Cherchant le ciel,

Ton cœur posé
Contre l’oreille de la terre.





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lundi 17 novembre 2008









L’arbre,
C’est du temps
Dont la vie se rappelle,

Des traces,
Des hivers, des promesses,
Des cicatrices, des élans,

Une soif inaccomplie
D’atteindre le ciel,

C’est de la vulnérabilité
Admise,

Un désir
Qui ne s’arrête pas !





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vendredi 14 novembre 2008




Se cacher.
Non pour régresser.

Au contraire.
Pour grandir,
S’élargir.

Chaque jour se convertir
A la religion
De la grande lenteur.

Gabriel Ringlet






Parfois l’arbre se tait.
Il doit refaire ses forces.

Il sauve la mémoire
Des printemps enfouis.





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jeudi 13 novembre 2008




Plein de mérite,
Pourtant c'est poétiquement
Que l'homme demeure sur cette terre.

Hölderlin





Aujourd’hui encore,
Tu n’as d’autre choix
Que de te loger
Dans le creux de l’arbre
Où ta vie fleurit !




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mercredi 12 novembre 2008









Rien n’est écrit d’avance
De ce qu'il te faut découvrir.

Qu’advienne, imprévu,
Ce qui doit advenir
Et tu entends résonner
Tout au fond de l’être
L’écho puissant qui t’appelle !

Ce qui est vient à toi
Par la seule force de ton abandon.

Il est en toi un témoin silencieux
Qui acquiesce continument à ta joie.





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mardi 11 novembre 2008









Te souviens-tu du poète
Qui ne s’attendait à poser
Que quelques pas sur cette terre,

A ne jamais franchir
La barrière de l’octroi,
Ni à dépasser l’allée sage du calvaire ?

Est-ce lui qui t’a mis ainsi
Des souvenirs d’enfance plein la tête ?

Te serais-tu laissé gagner
Par le feu qui couvait
Sous son pupitre d’écolier,

Et par ses mains
Qui sentaient bon le thym
Et la colle de menuisier ?

S’il est des anges sur la terre,
Tu sais que tu peux compter sur lui,
Et sur ses beaux jets de pierre
Dans les vitraux écarquillés :

Le monde est bien plus pur
Quand il ne se laisse pas regarder
A l’envers.





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lundi 10 novembre 2008









Tu vis entouré d’arbres
Et tu ne le sais pas.

Le pupitre où tu écris
De quelle lointaine forêt
T’apporte-t-il l’ombrage,

Et ces milliers de livres,
Comme des oiseaux trop sages
Qui ne savent plus qu’ils ont su voler !

A quoi bon caresser tes meubles,
A quoi bon soulever l’archet
Si tu oublies la musique familière
Du vent dans les feuillages !





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dimanche 9 novembre 2008





Plus loin on pousse,
Plus personnelle,
plus unique devient une vie.

Rainer Maria Rilke






Toute une vie
Pour devenir compagnon de l’arbre
En son possible enfouissement !

Résidents définitifs
De la terre,
Familière,

Aussi proches l’un de l’autre
Que l’enfant au berceau !





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samedi 8 novembre 2008









L’arbre
Est la plus pure école
Du silence,

Sa plus belle énigme,
Son fruit merveilleux,
Son plus long mystère :

Frères tous deux
De l’origine,

Proches voisins
De l’univers.




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