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mardi 28 février 2017

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Ces milliards d'écrans
À chaque instant qui nous informent,
Nous scrutent et nous discernent,
Mais nous ne le savons qu'après,
Éclipsent progressivement en nous
Cette clarté obscure
Par laquelle nous lisions jusqu'alors le monde
Comme la demeure intime
Du poème que nous étions.

Pas d'autre remède
Que de leur opposer,
Sans le dévoiler,
Ce secret que nous habitons toujours
Et qui nous sauve !

Jean Lavoué
poème de la nuit du 27 au 28 février 2017

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Photo Jackie Fourmiès http://parnassie12.eklablog.com/






















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samedi 25 février 2017

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Cher Christian Bobin,

S'il m'arrive en écrivant de regarder mine de rien par dessus votre épaule,
Ce n'est pas pour vous copier,
La sève de vos livres est suffisamment abondante dans toutes les branches de nos âmes,
C'est juste pour sentir le vent caresser l'herbe de la page,
M'approcher un peu plus des amis essentiels qui vous inspirent et dont vous aimez nous révéler le nom dans un murmure,
Regarder se lever entre vos doigts ce grand soleil qui cherche à éclairer le monde
D'une lumière qu'il n'aurait pu lui-même inventer.




Jean Lavoué
Photo : Jackie Fourmiès








































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jeudi 23 février 2017

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         Photo L'Âme du monde





Nous sommes d'une fraternité
Qu'aucuns murs ne consolent
Ni ne consoleront jamais,
D'une place pavoisée
Aux accents du soleil.

Nous sommes d'un horizon
Dont nul, à force de mensonges, n’avilira la ligne.
Nous sommes d'une ville dont les remparts du ciel
Dessinent des chemins qui s’ouvrent dans la mer.

Sans crainte de nous mêler aux astres
Nous sommes d'une marée patiente :
Nous avons tant de voiles en partance
Et des amis dans tous les ports.

Sans équipages à nos côtés,
A ne compter que sur nous-mêmes 
Comment pourrions-nous être sûrs,
Et complices de l'azur,
Et fiers de nos fêtes ?

Nous ne coloniserons pas d'autres jardins
Ni d'autres terres, ni d'autres peuples,
Mais nous les confierons aux vents.
Pour couronner nos fleuves
Nous remettrons leurs bras morts en eaux vives.

Nous dresserons bien hauts les signes de notre avenir
Et ce seront bourgeons, pollens, branches d'avril,
Myriades d'oiseaux
Nous connaissant par notre nom.

Nous ne nous laisserons pas détourner de nos rêves.
Nous serons dans la force du silence,
Aimants avec nous-mêmes,
Patients avec les autres,
Fidèles à notre étoile,
Exacts au rendez-vous !


Jean Lavoué
Paris, le 22 février 2017





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lundi 20 février 2017

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Sais-tu que le moindre paysage
Possède cette texture infinie
Dont le poème ne sera jamais que le pâle reflet
Au bout de tes doigts ?

Si tu cours d'un mot à l'autre
Sans t'arrêter,
Comment épouserais-tu le bruit de tes propres pas
Dans les allées de moissons sèches
Qui tapissent l'hiver de brûlures et de gloire ?

Comment te laisserais-tu toucher
Par les souches arrachées de décembre,
Comment aurais-tu ce goût d'absence et de lumière
Et cet espoir jamais vaincu ?

Comment serais-tu emporté
Par les fûts endiablés du soleil
Jouant leurs partitions
Sur le grand orgue du silence ?

Comment enlèverais-tu l’archet aux branches entrelacées
Pour jouer à l’octave la sonate de l'aube,
Ton présent consenti,
Dans la nudité des jeunes rameaux brandis
Et du houx ?

Comment suivrais-tu sans attendre
Chaque bourgeon en partance
Sur les rampes pavoisées de son avenir ?

Comment guetterais-tu à chaque pas le chant du coucou,
Le tam-tam du pic-vert,
L'orchestre du pinson,
L'envol des colverts sur la grande nappe fraîche de l'étang recueilli ? 

Comment franchirais tu sans te hâter
Des barrières vermoulues,
Des fossés aux mousses glissantes,
Des rochers offrant au ciel limpide leurs lichens de cendre et d'or ?

Comment serais-tu certain
Que la clairière s'ouvre à l'avant de toi,
Là où la vie te convoque et t'espère,
Dans l'espace qu'elle veut pour toi             
Avec son peuple des lisières,
Sa patience sans défaut,
Son printemps fraternel ?


Jean Lavoué

mercredi 15 février 2017

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Aux forces qui divisent
Aux branches qui se lézardent
Aux écorces mortes qui de partout craquèlent
Saurons-nous opposer avec calme
Cette poussée de sève
Dans la nuit de l'arbre

Ce surgissement de bourgeons
Ce bruissement de rameaux et de tiges
Ce remuement de terre
Ce soulèvement par milliers
Des crocus de l'aube

Cette fine poussée en gloire
D'un printemps qui n'a que faire
De nos vieilles rancœurs
De nos peurs attisées
De nos calculs sans joie
De nos slogans futiles
De nos amertumes dérisoires ?



Jean Lavoué



























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vendredi 10 février 2017

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« L’enfance des arbres » a dix ans…
Dix ans de textes partagés au gré des réseaux…
Depuis 2014 l’audience s’est élargie avec le réseau d’amis et d’abonnés FaceBook… 

2017 est l’occasion d’une nouvelle croissance : enfancedesarbres.com devient aussi maison d’édition : « L’enfance des arbres ».
Les lecteurs du blog ou de FaceBook pourront ainsi retrouver en version papier certains des textes partagés au fil des années…

D’autres poètes et auteurs seront aussi invités à venir nourrir cette aventure éditoriale. La veine de l’écriture restera celle de « la sève dans la nuit de l’arbre » (Sulivan) ou de la « légèreté d’un arbre dans le matin » (Cadou) : entre souffle et spiritualité, une poésie du cœur !


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Le premier livre, « Ce rien qui nous éclaire », avec une postface de Gilles BAUDRY, rassemble des poèmes de L’enfance des arbres partagés ces deux dernières années.

L’ouvrage (13 euros sans frais de port) est proposé en souscription au prix de 15 euros (Franco de port) (27 euros les deux exemplaires, 38 euros les 3 et 50 euros les 5) (+ 5 euros pour les expéditions hors Europe)
Il sera disponible en avril 2017… et les lorientais pourront le trouver à la librairie « Quand les livres s’ouvrent » (Chantal et Philippe Dufief).



Vous pouvez commander l’ouvrage à Jean Lavoué, L’enfance des arbres, 3 place vieille ville, 56 700 HENNEBONT     jlavoue@gmail.com    






















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