Un homme viendra de la mer, il dira les mots médecins, puis il cherchera son étoile et il regardera vers l'Ouest. Sa route sera rude et longue. Qu'il écoute la voix des herbes, celle des arbres, des cailloux, et qu'il apprenne leur langage. Qu'il n'oublie pas de saluer les montagnes, les forêts, les rivières avant que son
pied ne se pose sur elles. Qu'il fasse selon son coeur. Qu'importe qu'il ignore tout de nos chants et de nos prières, la vie entend partout la vie. Qu'il parle aux Esprits de la terre avec respect, et dis-lui bien : ils ne sont ni bons ni mauvais. Le feu réchauffe autant qu'il brûle, et l'eau abreuve autant qu'elle noie. Que l'homme de la mer, quand il vous quittera, n'oublie jamais cela, et qu'il donne aux choses vivantes son amitié d'être vivant, afin qu'elles lui soient favorables.Henri Gougaud
Il habitait une maison du bout du monde
Une terre possédée par les oiseaux de mer
On l'aurait dit héritier de leur race
Il se méfiait des rites
prenait garde à toute entrave
à son amour
se fiait à la parole de ses amis
Dieu est au-delà de Dieu
Si par mégarde
l'ordre s'emparait de sa vie
il cherchait aussitôt la lucarne
pour regagner le jour
La force qui lui manquait
c'est en y renonçant
qu'il l'éprouvait.
Blog Jean Lavoué "Saviez-vous que les arbres parlent? Ils le font pourtant! Ils se parlent entre eux et ils vous parleront si vous écoutez." Tatanga Mani, Pieds nus sur la terre sacrée... "Il faut reboiser l'âme humaine." Julos Beaucarne
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mardi 30 juin 2009
lundi 29 juin 2009
C’est que tu n’as pas encore commencé
A respirer.
Le tombeau est vide :
A chacun de prendre son bâton,
De marcher vers l’auberge
Où Le reconnaître.
Partout où tu iras,
Laisse-toi chanter !
dimanche 28 juin 2009
Tu le devines du bout des doigts,
Comme une pierre roulée, un linceul replié,
Un chant à peine audible,
Juste à l’instant
Où le matin s’impose,
Vite,
Porter la nouvelle !
Il nous précède
Comme il l’a promis !
Rachi a dit quelque chose de très beau sur cette séquence du buisson dans l'Exode : " Un ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu au milieu du buisson. Au milieu du buisson - et non pas un autre arbre plus élevé, conformément au Psaume 1, " Je suis avec lui dans la détresse, dans l'humiliation". Dieu a choisi le buisson, le moins élevé de tous les arbres, comme lieu de sa révélation, montrant par là qu'il était avec les Hébreux dans leur état d'humiliation."Valère Novarina, L'Envers de l'esprit
samedi 27 juin 2009
L'arbre immobile
Qui prie pour toi
Dans le silence
Dans cet arbre que tu vois là
Il y a plus que ce que tu vois,
Il y a son passé, son avenir
Et quelque chose qu'en lui tu pressens
De ton passé, de ton avenir,
Tout cela qui vous est commun -
A travers le temps.
GUILLEVIC
vendredi 26 juin 2009
Que tu n’as pas fini d’apprivoiser
Des puissances souterraines
Des résistances sourdes
Des fièvres qui te font craquer
Certaines pourraient t’anéantir
La seule dont tu n’aies jamais désespéré
Est celle qui te dresse
Vers la lumière inconnue
Pour laquelle tu es fait
jeudi 25 juin 2009
L’arbre mystérieux que tu cherches
Celui qui donne un fruit
Que la mort n’atteint pas
Un jour il fut planté
Parmi les oliviers
Dans le cœur de tout homme
Là-même où il avait germé
mercredi 24 juin 2009
L’obscur, le nocturne,
C’est à cela que tu t’emploies,
Par tout temps, jour et nuit,
Dans le feu des saisons.
Tu n’as pas trop de tout l’espace,
Du ciel, de l’horizon,
Ni mêmes des marées de la terre,
Pour faire germer en toi
Le sel de la lumière.
mardi 23 juin 2009
Sont forces les plus sûres ;
L’absence n’a qu’un remède :
Dans la nuit se laisser aimer !
Qui saura l’abondance de fruits
De ces noces égarées,
La fécondité d’un amour
Qui n’aura cessé d’espérer ?
lundi 22 juin 2009
dimanche 21 juin 2009
plus simples
des mots qui donnent à voir
les couleurs justes
Des notes sans ombre
un soleil fort
pour murmurer le chiffre de la nuit
Et cela sans doute suffisait-il
à réveiller les morts
samedi 20 juin 2009
qui avait l'aisance d'une étrave
Son souffle n'était tenu
que par le vent qui l'écoutait
Il lui fallait sans arrêt
sur la ligne des crêtes
tenir à deux mains
le balancier des jours
N'omettre surtout
jamais de marcher
vendredi 19 juin 2009
Tu as tout récolté dans le monde
Des fruits, de la douleur, de la lumière insoupçonnée
Et ce qui s'ouvre sans mesure
Comme des branches transparentes
C'est une immensité promise à nous
Depuis que le semeur est sorti pour semer
Marc Baron
avant ton immersion
dans le fleuve de la parole
En quelle terre
poussait l'olivier
Les clématites
éclaboussaient-elles le ciel
devant ta porte
Et la colombe savait-elle rire
cachée en tes palmiers
jeudi 18 juin 2009
21 JUILLET 1973
Le mur n'a pas bougé
Mais qui l'a couronné de fleurs
La route principale a été détournée
Mais on y entretient toujours la borne zéro
Voie de la liberté
Les arbres
C'est en moi qu'ils ont grandi
Je crois bien qu'ils voient désormais l'horizon
Et la porte
L'échappée sûre qui manqua ce jour-là
Peut-être s'ouvre-t-elle aussi sur le ciel
Quelquefois
.
mercredi 17 juin 2009
à Charles Juliet
Il y avait un mur là-bas,
En nous peut-être, comment savoir ?
Oui, c’était en nous,
Un mur d’enfance comme une blessure
C’est le ciel qui nous a soulevés
Par amour peut-être, comment savoir ?
Alors, plus haut que notre cœur
Et par-dessus le mur
Là-bas
C’était la gloire
Marc Baron
mardi 16 juin 2009
lundi 15 juin 2009
Que le dessin le plus simple
Soit aussi le plus juste
Le plus accompli
N’inverse pas ton jour
Ajuste tes couleurs
Comprends l’ivresse du palmier
samedi 13 juin 2009
LE TILLEUL
Nous l’avons planté
De nos mains
Maintenant nous renversons
La tête
Et déchiffrons sur lui
Ce que tout au plus
Il nous reste de temps
Comme s’il avait un pressentiment, il emplit
Pour nous le ciel de
fleurs
Reiner Kunze
Il y eut dans ta vie
Quelques visages clairs
Quelques regards silencieux
Il y eut dans ta vie
Quelques joies patientes
Quelques promesses
Si peu tenues
Et qui cependant te portaient
.
vendredi 12 juin 2009
Sur les réseaux du ciel.
La Bretagne se laissait traverser
D’un trait,
Sans rien dire.
Nous étions passagers
De nos silences,
L’un cherchant sans fin la mer
Et l’autre le soleil
Qui s’y était perdu.
jeudi 11 juin 2009
Qui peut dire
Ce qu’il deviendra
mercredi 10 juin 2009
Que nous laisserons
Derrière nous
Est cette terre en gestation
Avec ses fleurs, ses arbres
Et ses milliards d’êtres vivants
Qui ne cherchent qu’à célébrer
Pourvu que nous ayons su
Nous joindre à leurs voix
mardi 9 juin 2009
Dans le matin des arbres
Nulle joie n’y serait confisquée
Le chant secret
Serait sur toutes les lèvres
Chacun serait compagnon
Pour lui-même
Digne de l’étincelle de vie
Qu’il transmettrait
Ce n’est qu’à force de simplicité
Et de transparence
Que je parviens à aborder
Mes secrets essentiels
Et à décanter ma poésie profonde.
Tendre à ce que le surnaturel
Devienne naturel
Et coule de source
(Ou en ait l’air).
Faire en sorte que l’ineffable
Nous devienne familier
Tout en gardant ses racines fabuleuses.
Jules Supervielle
.
lundi 8 juin 2009
Notre devise est là
Gravée sur le front des nuits
Le seuil annonce
La lampe qui veille
Nous reconnaissons
La branche faîtière
Les oiseaux franchissent
Avec nous la porte
Ils devancent
Le chant intérieur
dimanche 7 juin 2009
C’est un peu de nous-mêmes
Qui s’est abîmé en mer
Un peu de notre humaine détresse
De notre calme pauvreté
La planète engloutit la trace
De ce qui fut nos rêves
Et nos larmes rentrées
Mais demeure le Souffle
De notre silence aimant
S'efforçant de porter plus haut
Le vol interrompu
Hélas, nous calculons les années... Mais tout ce qui nous arrive est comme un seul et même morceau dans lequel une parenté existe entre chaque partie, chacune est née, a grandi et a fait son propre chemin ; nous n'avons au fond qu'à être présent tout simplement, avec intensité - tout comme la terre est présente - en ne faisant qu'un avec les saisons, le jour comme la nuit dans l'espace, sans chercher de
repos en quoique ce soit d'autre que ce réseau d'influences et de force, là où les étoiles se sentent protégées.
Rainer Maria Rilke
cité par Etty Hillesum dans son journal le 1er juillet 1942
.
samedi 6 juin 2009
L'Aimé, c'est pour moi les montagnes,
Les vallons boisés, solitaires,
Toutes les îles étrangères
Et les fleuves retentissants,
C'est le doux murmure des brises
caressantes.
Il est pour moi la nuit tranquille,
Semblable au lever de l'aurore,
La mélodie silencieuse
et la solitude sonore...
Jean de la Croix
Un jour à notre porte
Et que nous ayons omis
De le laisser entrer
Serions-nous consolés d’apprendre
Qu’il était devenu cet arbre
Balayant les carreaux de l’âme
Patientant dans le feu des saisons
Ouvrant une à une
Les floraisons du coeur
vendredi 5 juin 2009
A la fine pointe de la joie
Cette lame de la parole
Si prompte à pénétrer
Pourvu que tu sois
Sans armure
Demain
Le ciel m’est témoin
Le silence
Ne nous laissera pas seuls