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jeudi 29 novembre 2018

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Levain de ma joie

Quand tu reviens de loin
Telle une arche sauvée
Dans la sève des arbres
Le ciel est toujours bleu

Chant ensemencé

J’aime les sourciers
Qui percent le secret des mondes
Echappent aux croûtes mortelles
Aux rigidités stériles
Aux sécheresses exemplaires

Nous sommes d’une source

Si tu veux fleurir au printemps
Ô mon frère
Fais comme l’arbre en hiver
Assouplis tes croyances
Allège ton credo

Fraternité des lisières

S’ils t’amenaient à douter
De l’humanité qui est en toi
Alors ils auraient réussi leur crime




Quatre recueils au prix de 15 euros chacun
Ils rassemblent des poèmes partagés ici depuis quatre ans.
Les frais de port sont offerts jusqu’au 31 décembre 2018.
Faites plaisir en offrant de la poésie !

Pour commander :




Echos


Pierre Tanguy

C’est encore une fois le Chant qui domine dans ce livre, chant synonyme de vie en plénitude que le poète François Cheng salue chez Jean Lavoué. « Ce vrai chantre, ce grand témoin, à l’heure indécise, bien avant l’aube, nous arrache à notre sommeil ».


Geneviève de Simone-Cornet

Un livre bouleversant de lucidité et d’abandon. Jean Lavoué est fragile mais vivant encore, et il nous donne «jusqu’au chant du silence/le grain de la parole/en semence de vie/en levain de la joie». A nous de tendre l’oreille.


Sylvie Reff

Un grand merci de votre bouleversant Chant ensemencé ! J'avoue que cette lecture m'a renversée…Vous avez rédigé en état d'incandescence, offert à la pureté de cette parole qui vous traverse. Cruel de songer au prix de sa beauté.


Jean-Claude Coiffard

Oui, l’essentiel, voilà ce à quoi nous nous amène toute la poésie de Jean LAVOUE. Voilà vers quels signes nous entraînent les mots du poète, vers les graffitis de la joie. Vers la clameur des sources. Vers l’eau pure des fontaines. Vers les larmes de l’enfance éclairant les jardins de la nuit.


Yves Fravalo

L’écriture pour Jean Lavoué, on le voit, n’est pas une occupation seconde, une occupation de loisir, elle est au cœur de sa vie, elle est le cœur de sa vie, elle constitue proprement sa façon d’être au monde.

Gilles Baudry

Tu es un écrivain majeur en Bretagne. Ce qui me touche, c’est que c’est le poème (et non la prose) qui vient te prendre par la main… La poésie est vraiment ce qui demeure quand tout semble s’amenuiser et qui nous arrache à l’inessentiel.

samedi 24 novembre 2018

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Sans cette parole
Qui nous tient en éveil,
Où marcher d’un pas sûr,
Où ancrer nos matins ?

Sans ces clartés de vases,
Ces berges incendiées,
En quel lit d’amertume
Serions-nous emportés ?

Dans le feu des fougères
Nous bordons nos saisons,
Nos espaces marins,
Nos lignes affranchies.

Nous allons droit au port
Sans nous perdre en chemin.

Le silence a raison
De nos fausses démences,
Quelques pas sur le fil
Et nous voilà sauvés !

Nous tissons la merveille
D’éclats d’or et de flammes :
Ô ces branches données,
Ces feuilles de lumière,
Nous sommes donc bénis,
Nous sommes visités.

Comment désespérer
Quand le soleil est là,
Quand le jour tout entier
Se dévoile et se signe ?

Comme une annonce sainte,
Comme en un premier cri,
Je promets la lumière
À ceux qui vont venir :
J’entrevois des passages
Dont nous n’aurions rêvé.

Oui la vie est si belle
À qui sait l’accueillir,
Oui la vie est si forte
Si nous prenons le temps
D’aimer le ciel offert
Et ses printemps promis.

Car l’oiseau qui se tait
Nous rappelle son chant.

Nous garderons ainsi
Nos promesses de feuilles
Disponibles à l’azur,
Patientes et secourables,
Confiantes avec le temps.

Jean Lavoué, texte et photo le 24 novembre 2018

En gratitude pour la venue de Marion, notre petite-fille, née à Paris ce samedi soir 24 novembre 2018

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Jeune homme de 103 ans, Joseph Moingt est le doyen des théologiens français. Jésuite attaché à son Église, il en est une voix libre et écoutée, qui n’hésite pas à en pointer les failles et les dérives.

Peu nombreux sont les théologiens dans le monde à avoir touché autant de lecteurs que lui, en particulier avec son best-seller publié en 2010 par Temps Présent, Croire quand même, vendu à plus de 20 000 exemplaires.

Au crépuscule d’une vie d’enseignement et d’écriture, il a souhaité reprendre le chantier qui l’occupe depuis vingt ans : alors que l’Église catholique s’efface en occident, comment maintenir vivants son héritage et son message ?

Il l’invite à adapter son langage à l’époque et à revoir la façon dont elle aborde trois grandes questions qui engagent sa survie : la religion, la révélation et le salut. Il n’hésite pas à interroger sa propre foi dans cet ouvrage exceptionnellement écrit à la première personne, qu’il a présenté à son éditeur comme son « livre testament ».

Si Joseph Moingt, dont le nom est inscrit dans la liste des « dossiers sensibles » du Vatican, prend à nouveau le risque de bousculer son Église, c’est avant tout pour la rendre audible du plus grand nombre. En quoi il se rapproche du pape François. Il se dit d’ailleurs, de source romaine, que lorsque les « dossiers sensibles » de théologiens lui ont été soumis, le pape François exprima le souhait de ne pas rouvrir celui de Joseph Moingt, et de laisser son frère jésuite « tranquille ».

L’esprit du christianisme Joseph MOINGT Éditions Temps Présent 288 pages – 22 euros En librairie le 21 novembre 2018

Photo Joseph Moingt en 2018 Wikipedia
















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vendredi 23 novembre 2018

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L’air est doux,
Les arbres prient,
La terre tremble,
L’automne fraie des chemins
Dans nos âmes délaissées.
Les oiseaux sans répit
Nous éveillent et nous gardent.
La joie se fait terreuse,
Enveloppée de songes,
Les branches font une voûte
Aux vitraux dénudés.
J’arpente les courants,
Le silence m’y rejoint,
Je contemple une à une
Les arches de lumière,
J’apprivoise en marchant
Les fables du soleil.

Le corps prépare encore
Ses dernières vendanges,
Chaque pas qui résonne
Annonce un autre pas.
Nous ne sommes pas seuls
Quand le ciel se confie,
Quand les nuages blancs
Consolent les feuillages.
Même à douleur nous sommes
Les bergers de nous-mêmes,
Nous allons vers des cols
Aux nouvelles saisons.
Rien ne saura manquer
Au rythme où nous allons :
Nous sommes à découvert
Mais notre cœur est plein
De promesses enfouies,
De germes incandescents.

Jean Lavoué, 
poème et photo, Blavet, le 22 novembre 2018














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