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lundi 31 décembre 2018

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Si tu te sens très pauvre
Devant l’année qui vient
Alors tu béniras les marées du silence
Tu espaceras la neige 
Dans le ciel de ton cœur 
Tu ne souhaiteras rien
Dont tu n’aies reçu le don

Si tu te sens vulnérable
Incertain de tes jours
Tu recevras en toi
La Vie comme un cadeau
Tu feras face à tout
Délivré de tes peurs
Amoureux sans repos
Faisant danser l’étoile
Tout au fond du chaos

Si tu ne comprends pas
Où va le monde qui vient
Si tu le trouves gros
De menaces infécondes
Alors tu seras tendre
Avec chaque bourgeon
Chaque printemps à naître
Chaque vie qui commence
Chaque nuit qui s’achève.


Jean Lavoué, 31 décembre 2015
Photo Brigit Laouen





















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dimanche 30 décembre 2018

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Que le chant te précède
Que l’oiseau certifie tes matins
Que l’instant soit ta seule demeure

Ton olivier de paix
Ta tendresse frémissante
Ton bouclier de joie


Jean Lavoué,  29 décembre 2015


Photo : Encre de Marie-Hélène Lorcy






































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vendredi 28 décembre 2018

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J’ai agrandi en moi les sillons du silence
Pour y planter profond les pousses de la joie ;
Je ne contemple plus les arbres du dehors,
Je les fais croître en moi dans le don désarmé ;
Le poème creuse au loin ses racines de vie,
Il me suffit d’un rien, d’être là, d’espérer ;
Même si j’ai mal au vent, aux marées, aux sillages,
Je cueille avec ferveur les bourgeons de l’année ;
Demeurer sans compter élargit mes feuillages,
Je veille avec le souffle la sève de l’été.


Jean Lavoué, 26 décembre 2018
Photo JL Le Blavet automne 2018



























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jeudi 27 décembre 2018

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J'ai franchi le fleuve à l'heure où la lumière décline,   
À l'écluse un aveugle bougeait ses doigts dans le soleil,
La jeune femme laissait filer sa traîne entre les rives,
À chaque pas nos mots se répondaient en devançant l'énigme,
De chaque note silencieuse nous connaissions le chant.
Un nuage d'ambre et d'or nous tirait vers le large,
Les oiseaux, les poissons se cachaient dans nos cils,
Nous étions de tout arbre la forêt promise,
La sève et l'horizon, le rameau et l'envol.
Nous aurions pu marcher ainsi pendant des heures,
Parcourir des chemins sans armes ni raison,
Où nous aurions porté haut et clair en nos cœurs 
Cela que nous cachions sous le bandeau des jours :
Bel enfant inconnu, notre ouvreur de ténèbres,
Notre incognito familier, ce passant entre nous ;
Nous l'aurions reconnu à ce feu dans nos mains,
À ce souffle ténu, à ce buisson d'épines
Que flamme ne consume, que jamais soif n'éteint.

Jean Lavoué, 27 décembre 2016













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mercredi 26 décembre 2018

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De François Cheng, décembre 2018
Bien cher Jean Lavoué

Merci infiniment de nous offrir
Le levain de votre joie.
Oui, du fond du silence
Jaillit le chant.
Un haut chant qui célèbre
Ce qui, par-delà toutes souffrances,
Ne cesse d’advenir :
Immarcescible promesse de Vie.

"Si le silence s’invite
A demeurer chez toi
Fais-lui toute la place !

Que la table soit prête
S’il t’apporte le grain,

Sois le vide qui accueille,
N’aie pas peur de ce rien !

Tu n’as plus à mendier
Puisque le Maître est là."

En « cette nappe souterraine
Où s’abreuvent nos sources »,
Nous sommes « à l’intérieur les uns des autres ».

François Cheng











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