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dimanche 31 juillet 2016

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L'arbre ne demande pas à ses branches
De se liguer les unes contre les autres
Pour atteindre le ciel
Il se contente de les laisser croître

Quelle que soit sa taille
Il se sait déjà liberté
Ne faisant qu’un avec Cela
Qu'il lui reste à devenir

L'homme reste trop près de lui-même
De ses feuillages et de ses croyances
Il ne cesse de se hausser
De fustiger ce qu’il ignore
De se prendre pour ce qui le dépasse

Il connaît si peu de ce Rien
Dont il se croit pourtant
Le plus proche

Ce fil léger de la Vie
Courant des racines à la cime.


Jean Lavoué























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jeudi 28 juillet 2016

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          Photo Jacques Hamel Capture d'écran chaîne youtube de l'INA






Même à genoux
Nos mots se taisent
Pour communier en nous à l'homme
Et à son chant donné 


Jean Lavoué







































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mardi 26 juillet 2016

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Ce crime à bout portant
Cette mort au bout de soi
De quoi sont-ils le signe
De quelle violence dont nous aurions
Entre nous négligé l’indice ?

Ces âmes mortes qui se suicident                           
En cherchant à prendre avec elles
Le maximum de nos vies
Ne font que révéler le néant
Des ombres qu'elles vénèrent        

Des monstres froids
Assoiffés de vengeance
Qui font d'un dieu sanguinaire
L'alibi de leur orgueil
Le courtisan de leur bassesse
Le tyran de leur crédulité                            
Le gouffre sans fond de leur folie

Nous ne nous laisserons pas gagner par eux
Ils n'emporteront rien de nos amours
Ni ne sentiront passer sur eux le soufflet de nos haines

Ils ne connaîtront pas le prix
Des tendresses que nous avons frôlées
De nos caresses dans l'invisible
Du vent léger bénissant nos chagrins
De nos accords parfaits sous le soleil
Du fin silence sur nos vies bouleversées.


Jean Lavoué










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dimanche 24 juillet 2016

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L'arbre comme fleur participe
De tout son élan
De tous ses bourgeons
De toutes ses senteurs
De toutes ses branches
De toute son écorce
De toute sa sève

Le fleuve existe pour de bon
De tous ses courants
De toutes ses eaux vives
De ses oiseaux vertigineux
De ses berges à couper le souffle
De son estuaire saluant les marées
De son irrésistible mascaret

Le ciel ne vois-tu pas qu’en s’effaçant
Il épouse la terre
De ses nuages et de ses soleils bleus                       
De ses trouées et de ses nuits
De ses constellations
De ses orages impétueux
Et de ses vents gorgés d'ivresse

Le chemin n'attend pas que tu sois en chemin
Pour s'ouvrir dans ton cœur aux cadences de l'âme
Pour creuser au-dedans de toi des éclaircies nouvelles
Pour ne faire qu'un avec le paysage
Et devancer ton chant

Et toi pourquoi te tiens-tu si souvent hors d’allégresse
Comme étranger au monde et séparé de toi
Insensible derrière le miroir des choses
Ignorant du souffle qui t'accompagne
Du témoin silencieux qui te précède
De l'espace vivifiant qui te donne tes ailes
De la marche affranchie à l'Orient

Pourquoi n’es-tu pas prêt - ici et maintenant - à te laisser surprendre
A sentir l’univers
Aimanté au Poème ?


Jean Lavoué

mercredi 20 juillet 2016

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                                 Dans l’insouciance radieuse de Jacques Prévert,
                                 Omonville-la-Petite, le 19 juillet 2016.
                                Au détour d’un chemin, avec René Lemay…


Un poète,
C’est si simple à contenter
Avec des mots de trois fois rien
Sous les tonnelles du cœur.

Il n’est jamais parti très loin
Même quand ses pieds semblent avoir fini de battre
Le pavé des heures,
Même quand ses collages fraternels,
Ses mots guides, ses syllabes balbutiées,
Restent vers vous comme autant d’énigmes
Et de doigts levés.

Il vous écoute
Avec des rêves dans la voix
Qui rendent encore ici la vie fertile.

Il n’oublie pas de détester la guerre
Ni de vous secouer un peu
Pour vous aider à la redouter,
Tellement l’âme de l’homme
Est toujours prompte à se laisser séduire.

C’est pourquoi il possède
Dans les replis de toutes ses enfances
Complicité de femmes
Et gestes infinis de tendresse.

Il ne va pas se mettre en chagrin pour elles
Pas plus que devant la mort
La chahuteuse
La bien nommée.

Il aurait plutôt envie de s’en servir
Pour réjouir le visage des amis
Et jouer au cancre encore une fois,
Lui adressant un dernier pied de nez
Pour manifester qu’il est toujours bien là,
Paisible et pauvre sous le soleil.

Même quand la cruelle, la foutue voleuse,
La chineuse, la redoutée,
Aura cru sans vergogne
Pouvoir tout disperser de la splendeur de vivre,
Et des ultimes caresses vouloir tout emporter.

Jean Lavoué

vendredi 15 juillet 2016

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Notre deuil est sans frontières
Intacte notre foi en la vie
Infinie notre compassion !


Jean Lavoué
















































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                           Photo C 2015 Getty images




Nous ferons place en nous à l'homme
Et à son rêve de genèse enfin au creux des mains
Nous reprendrons l'histoire à ses débuts
Et comme s'il se pouvait nous ne trahirons pas
Nous ferons de la parole un mystère qui nous sauve
Nous ne toucherons pas un seul atome de l'arbre
Nous laisserons le vent visiter nos chemins
Nous ne cernerons pas de murs nos maisons
Nous fonderons des villes sur le socle d'aucune guerre
Nous dresserons des ponts sur les rives ennemies          
Nul ne sera privé de terre ni de lieu
Tous communieront dans le feu des saisons
La mort sera pour tous un vivier de tendresse
Les mains sur chaque front une offrande tressée    
La violence sans prise et sans pouvoir sur nous       
Sera bientôt brûlée aux hymnes du pardon
Quand le ciel jaillira de toutes nos blessures  
Le pauvre sera en tous un cœur battant d’amour
Un fragile je t’aime jailli sous les décombres.


Jean Lavoué














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