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mardi 28 juin 2016

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Vienne le temps de l'arbre
Dont la langue des signes
Épouse en grand secret
Les gestes silencieux du vent

Vienne le temps de la rivière
Ouverte à tout nuage
Tout fragment d’herbe abandonné
Tout ciel ténébreux
Toute aile d'oiseau endormie

Vienne le temps de nos méditations muettes
Éprises d'un rien
D'un chant écartant les rideaux de la nuit
D'un mot agile dansant sur l'abime

Vienne le temps de nos rives étonnées
Capables de se répondre et de s'écouter
Sans pourtant se confondre
Ni jamais se rejoindre

Vienne le temps de nos estuaires sans retour
De nos abandons stellaires
De nos nuits illuminées
De nos envols vers l'inconnu

Vienne le temps de nos cicatrices
Par où s'engouffre la lumière

Vienne le temps de nos battements d'ailes
De nos matins tremblants
De nos vides triomphants

Vienne le temps de nos espaces sans frontières
De nos marches accueillies
De nos pèlerinages vers le mystère

Vienne le temps de nos visions partagées
De nos vulnérabilités natives
De nos insécurités traversées
De nos tendresses repeuplées

Vienne le temps où nul ne sera mieux vêtu
Qu'une fougère éblouissante
Dans le jardin de mai

Viennent le temps où nous aurons semé
Où nous aurons donné
Où nous aurons appris à défricher nos rêves

Vienne le temps où le temps nous sera comptable
De nos graines enfouies
Et de nos cœurs dilapidés !

Jean Lavoué

lundi 27 juin 2016

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La poésie : un chemin de moments « miséricorde » !

Je crois que j’ai écrit des poèmes un peu comme le petit poucet sème des cailloux
Je ne savais pas trop où j’allais
Mais au moins j’avais cette suite de rencontres, de moments privilégiés
De souvenirs aussi qui étaient comme autant de points lumineux
Je n’avais pas de vision d’ensemble
Mais à chaque fois que je faisais une expérience comme ça
Je me disais que là il y avait une source de lumière

On écrit le poème pour que la lumière ne s’éteigne pas trop vite
Parce que ces moments de lumière on les connaît tous
Seulement  ils s’éteignent ensuite peu à peu
Et bien on écrit le poème pour garder un peu de cette lumière
C’est comme la lumière sur les cailloux du petit poucet

Et alors la grande surprise, c’est quand on se retourne
Et qu’on voit la suite de ces cailloux
Et bien l’on s’aperçoit que ces cailloux forment un chemin
Un chemin qui justement oriente peu à peu vers une plus grande lumière
Je crois bien que c’est cette lumière justement de la miséricorde

Et le miracle c’est que ce chemin qu’au départ on avait décidé pour soi
Puisse finalement servir à d’autre
Il y a là une sorte de petit mystère
Mais c’est une source d’émerveillement !


Jean-Pierre Lemaire






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jeudi 23 juin 2016

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            Photo Nasa : The Channel



D’une rive à l’autre… Poursuivre !


Apprendre à marcher au pas de l'autre :
Que les plus agiles ne découragent pas les plus lents
Que les plus craintifs n'empêchent pas les plus créatifs d'avancer
Que nous allions ensemble et non pas divisés
Que nos déroutes séculaires nous soient salutaires
Qu’elles fondent en nous la vision de ceux qui nous ont précédés
Que nos étrangetés nous deviennent promesse
Assurance d'une force qui nous mènera loin
Capables de rester aimantés par nos rêves
Même si nous devons prendre le temps d'accorder nos rythmes
D'écouter la voix plaintive de ceux qui n'y croient plus
Et s’il nous faut leur redonner confiance
Et le courage de ne pas abandonner
De ne pas jeter l’éponge
De ne pas sortir du jeu
Mais de croire malgré tout qu'ensemble
Nous percerons des voies nouvelles
Dont pourront être fiers ceux-là qui avant nous
Ouvrirent dans la nuit du monde
Des chemins de fraternité et de paix.


Jean Lavoué














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mardi 21 juin 2016

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        Houat, le 31 mai 2016






Princes d’un royaume
Que nous visitons trop souvent en aveugles

A peine voyons-nous trembler sous nos yeux
Dans le jardin du monde
Le buisson de silence et de vent
Qui nous couronnerait

Notre île rajeunie
Nos amitiés solaires
Notre vie simplifiée
La table où s'arrimer
Sans craindre les courants
Nos oiseaux de passage
Nos chemins visités
Nos nids dans les courants
Nos routes sur la mer.


Jean Lavoué



















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mercredi 15 juin 2016

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De proche en proche

Si tu savais te taire
Plus loin que ton ignorance
Si tu pouvais ne pas savoir
Plus loin que tes incertitudes
Si tu acceptais de ne pas vouloir croire
Plus loin que tes doutes
Si tu consentais à ne pas aller
Plus loin que tes déroutes
Si tu laissais le chemin ouvert
Vers son insaisissable secret
Alors peut-être commencerais-tu à entrevoir
Les éclats du silence qui te consolent et te redressent
Peut-être accompagnerais-tu vers leur matin
Les aveux démunis de tes nuits
Peut-être accepterais-tu d'être défait
Par l’inaccessible qui t'appelle
Peut-être allègerais-tu ton pas
De tant de projets inutiles
Peut-être sentirais-tu sur ton épaule
Le vent poser une main amie.


Jean Lavoué
Ligugé, le 14 juin 2016
















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vendredi 10 juin 2016

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Est-ce l'été qui s'annonce ?

Puisque le poème paraît soudain
Assoiffé de silence
Je me tairai davantage

Je me mettrai à son école
Dans la compagnie des oiseaux
Et des arbres

Je marcherai près de lui
Le laissant m'apprivoiser
A son rythme

Je ne m'éloigne
Que pour mieux écouter
Le chant qui nous devance

Je me recueille avec vous
Dans la patience des fruits

Je ne vous oublie pas.


Jean Lavoué


























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dimanche 5 juin 2016

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              Photo J.L.




Là où rien ne t’est dû
Là où le vent t’espère
Où tu ne manques de rien
Où tu es respiré

Laisse venir Cela
Chant du monde ou blessure
Poème inconsolé
Ce vide qui t’appelle

Cet abandon sans prise
Ces illusions blessées
Ces silences aveuglants
Ce souffle sans après

Ton chemin sur la terre
Tes ailes de vivant
Ton ardente présence
Ton psaume déployé

Ton âme vigilante
Ton "Je suis" accordé


Jean Lavoué
Ile d’Houat, le 1er juin 2016













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mercredi 1 juin 2016

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Ne fais pas de leurs certitudes
Des certitudes plus étranges que les tiennes

Ne fais pas de leurs soleils
Des astres morts
Des fronts éteints

Ne fais pas de leurs détresses
Un océan d'oubli

Ne fais pas de leurs appels
Un hochet négligeable
Pour conjurer tes nuits

Ne fais pas de leur amour
Un présent hostile
Indifférent à tes douleurs

Ne fais pas de leur désir
Un raccourci des haines
Dont tes mains sont pétries

Ne fais pas de leur exode
Un désert où la mort
Resserre son emprise

Ne fais pas de leur venue
Un précipice sans espoir
Un gouffre sans avenir

Ne fais pas de leur naufrage
Une chaîne engloutie
Où que tu le veuilles ou non
Tes poignets restent pris


Jean Lavoué











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