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mercredi 30 mars 2022

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Quand de lourds nuages gris
S’amoncellent menaçants
Au faîte de nos vies,
Regardons autour de nous
Les jeunes pousses qui espèrent !

Avec elles, dressons
Une oreille attentive
À hauteur du trèfle !

Quelle pluie fraternelle
Viendra accomplir les vœux 
Logés au creux de leurs silences ?

Dans leur nudité
Se tient le secret
De notre espérance !

En sa vaste pauvreté,
La tendresse qui ruisselle
Veut embrasser tous les êtres.

De son vide absolu 
La plante la plus modeste
Nous souffle que le monde est sauvé.

Quand se taira la folie de l’homme,
Peut-être découvrirons-nous aussi
Le manque ardent qui donne vie !

Jean Lavoué, 28 mars 2022























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dimanche 27 mars 2022

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Quelles graines de résilience 
Germeront demain encore 
Dans la terre d’Ukraine ?

Quels battements d’ailes,
Quels chants d’oiseaux 
Proclameront à nouveau le printemps ?

Les racines du ciel
Ont depuis longtemps soulevé
L’âme de ce pays.

Pour toujours le peuple se tient prêt 
À dresser aux branches des vents
Les couleurs de sa liberté.

C’est à nous désormais
De répandre en nos cœurs
Les semences d’une forêt confiante.

La vaste houle de l’espérance 
Balaiera alors les plaines
De tout un continent réuni.

Jean Lavoué, 26 mars 2022















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samedi 26 mars 2022

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         Suite aux nombreux échos concernant les derniers poèmes partagés, je vous propose ce recueil en solidarité avec le peuple ukrainien, « Des ailes pour l’Ukraine ». Il reprend les textes publiés ici au cours des premières semaines de cette guerre fratricide.

Les oiseaux
Sauront-ils encore cette année
Qu’il existe un printemps ?

Poème du 14 mars 2022

Les bénéfices de la vente du recueil seront reversés à des associations humanitaires qui assistent le peuple ukrainien dans sa tragédie. 
« Des ailes pour l’Ukraine », ce sont aussi tous les petits gestes de générosité destinés à soulager la souffrance de tant de personnes confrontées à la destruction aveugle de leur pays. 

Le recueil de 52 pages est à vendre 9 euros + 2 euros de frais de port (4 euros pour 2 ou 3 exemplaires, port offert à partir de 4 ex.)
Il vous sera expédié à partir du 10 avril.
Commandes par chèque à Jean Lavoué, L’enfance des arbres, 3 place vieille ville, 56700 Hennebont. 

Ou bien commande également possible par courriel et règlement par virement bancaire BPBA
jlavoue@gmail.com
SWIFT/BIC : CCBPFRPPNAN
IBAN : FR76 1380 7000 2727 0191 5772 616




























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mercredi 23 mars 2022

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Tu t’arraches en cachant tes larmes
Aux fleurs de ton pays,
À toutes tes eaux vives,
Tes printemps fabuleux,
Tes racines bénies.

Sans te retourner, tu t’enfonces en tremblant
Sur les rails impassibles d’un hiver ténébreux, 
Vers des frontières aux yeux clos,
Ignorant si tu reverras un jour
Sous la vague bleue des horizons 
L’infini des plaines couvertes de blés en feu.

Te voilà coupée de tes forces vives :
Tous les hommes sont restés au front ;
Ils ont dû s’armer d’un courage 
Que tu ne leur connaissais pas
Et tu ne sais même pas si tes bras
Enlaceront un jour autre chose que du vent.

Vous êtes ainsi des millions
À vous précipiter sur des quais inconnus, 
Confiants certes en ces mains qui vous accueilleront
Et dont la générosité ensoleillera un instant vos visages,
Mais le cœur reste pourtant noué par l’abandon 
De tant de bonheurs simples.

Tant de questions battent doucement aux tempes de ta vie : 
Les murs de ta maison résisteront-ils
Aux forces aveugles qui s’abattent sur elle ? 
Chacun de tes trésors sera-t-il réduit en cendre,
Toutes ces photos de tes ancêtres bientôt effacées ?
Et tes voisins si bons, que vont-ils devenir,
Et ces personnes âgées incapables de se déplacer ? 

Privée de ta terre natale, 
C’est dans les yeux apeurés de tes enfants
Que tu plonges pour dessiner encore
Les branches de ton avenir.
Tu y cherches inlassablement 
Les ailes de tes souvenirs
Et tu guettes le chant de l’oiseau 
Qui naîtrait peut-être 
De leur bouche silencieuse. 

Jean Lavoué, 22 mars 2022
















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lundi 21 mars 2022

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De l’ombre et de la douleur
Frappant le peuple ukrainien,
Nous ne sommes pas indemnes ;

Mais si nous restons fascinés
Par la violence qui s’abat sur lui
Et par l’usage de ces armes de destruction massive,
Nous leur donnons consistance
Et nous faisons le jeu de ceux
Qui cherchent à prendre en otage notre humanité.

C’est dans le silence de notre compassion
Que tous ces drames demandent à être accueillis, 
Dans nos gestes solidaires,
Dans notre indéfectible espérance ;

Mais aussi en donnant de la voix aux sans-voix,
En se faisant l’écho de ceux qui osent résister
Et crier leur non, face à la barbarie,
Risquant des peines de prison
Parce que, dans leur pays,
La vérité est devenue un crime.

Ne soyons pas les voyeurs
Mais les passeurs de ce monde ténébreux
Qui cherche à travers nous
L’issue vers la lumière.

Jean Lavoué, 20 mars, printemps 2022

Février 2021 : l’opposant russe Alexeï Navalny, 44 ans, adresse des signes de cœur à son épouse, Ioulia. Sortant à peine d’une tentative d’empoisonnement, il vient d’écouter dans la cage de verre réservée aux prévenus au tribunal de Moscou le jugement qui le condamne à 3 ans de prison auxquels s’ajouteront les 13 nouvelles années qui viennent de lui être infligées en mars 2022. Photo: Alexey Pavlovsky Agence France-Presse 3 février 2021.




















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dimanche 20 mars 2022

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Qui meurt sous les bombes à Marioupol, 
À Kiev à Kharkov ou bientôt à Odessa
Sinon ce que nous portons chacun de plus précieux en nous :
Ce don fragile, cette promesse, 
Cette petite flamme espérance,
Cet enfant sans défense,
Abandonné au souffle de la vie ?

Tous, nous nous trouvons blessés
Au plus vif de notre humanité !
Faisons confiance aux forces de soulèvement et de résistance
En apprenant chaque jour cependant,
En terrain si difficile,
À ne pas haïr !

Car cela recouvrirait d’un voile sombre cette lueur
Que nous portons encore au fond des yeux,
Cela tomberait sur nous comme un éteignoir,
Comme ces éclats de missiles et de mensonges
Qui ne cherchent qu’à abolir en l’autre toute vie.

Or nous croyons justement que la vie triomphe
Des pires tourments, des plus sombres désastres,
Que le sang des victimes ne coule pas pour rien,
Qu’il allume en nos cœurs un grand brasier d’amour
Qui ne s’éteindra pas.

Faute de pouvoir affronter de face ce mal qui nous étreint,
Armons de courage nos frères qu’on assassine,
Donnons-leur encore des raisons d’espérer,
Disons-leur que c’est ce que nous avons de plus cher
Qui meurt et qui souffre avec eux,
La source de notre vie qui se perd en leurs terres arides,
Notre vulnérabilité qui tombe à leurs côtés,
Notre maison commune qui s’effondre avec eux, 
Nos feuillages persistants de printemps 
Qui se dessèchent en leurs saisons ravagées…

C’est notre âme légère comme un duvet d’oiseau
Qui tremble sous l’orage, 
Impuissante mais, pourtant, déjà victorieuse !

Jean Lavoué, le 18 mars 2022
Photos : exode d’enfants en Ukraine















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 En dépit des ombres qui nous tenaillent,

Accueillir le printemps,
Laisser la lumière consoler en nous
Ce qui semblait perdu !

JL 20/03/22







J'ai voulu que la lumière
Devienne mon amie

Elle a pactisé avec les ombres
Elle a soufflé sans hâte
Sur les braises de mon âme

Elle a laissé le jour
S'élargir peu à peu

Puis consolant
Ce qui était perdu
Elle m’a fait le cadeau
De demeurer en moi

Jean Lavoué, 20 mars 2016
















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vendredi 18 mars 2022

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Après un pilonnage de l’artillerie qui dura cinq heures,
Lorsque la fumée se fut dissipée,
Alors, en cette fin d’après-midi d’hiver,
Avec le silence revenu dans les ruines,
On entendit un tout petit oiseau chanter.

Et l’on demanderait au poète
De ne plus chanter parmi les ruines,
De n’être plus qu’un témoin,
Qu’un envoyé spécial de l’homme parmi les hommes.

Mais toute l’atrocité de la guerre
Tient justement dans ce miracle d’un oiseau
Porté par sa complainte
Et qui souligne de son étrange douceur
Toute l’étendue du désastre.

Ce n’est pas lorsqu’on aura montré à l’homme sa prison,
Une certaine rue à une certaine heure du soir
Et l’attirail de la misère dans une maison aux murs lépreux 
Qu’on lui aura donné le goût de la liberté.
Tout au plus aura-t-il en lui,
Après cela un certain sens de la révolte.
Mais que cette révolte l’oblige à une révision de ses propres valeurs !
Qu’il se perfectionne d’abord dans ses fers !

René Guy Cadou, Notes, page 430, Poésie la Vie Entière, Seghers, 1980







Tim Wootton, à propos de son dessin d’une mésange bleue pour l’Ukraine - Blue tit for Ukrain * Peace (transmis par Susan White) :

Beaucoup de gens ont posé des questions sur les tirages de mon image de mésange bleue.
Je pense avoir trouvé la meilleure façon de le faire tout en obtenant des fonds si nécessaires à ceux qui sont en première ligne de cette terrible situation en Ukraine.
Je ne peux pas m'arranger physiquement pour que tous les tirages soient faits et les emballer et les poster partout et je ne veux pas gérer d'argent - tout cela devrait aller directement à ceux qui en ont le plus besoin.
Ce que j'ai l'intention de faire, c'est envoyer un courriel à un fichier imprimable de l'œuvre que les gens peuvent imprimer eux-mêmes sur leur imprimante maison, ou passer à un bureau d'impression local qui peut l'imprimer
J'aimerais que les gens fassent un don de 20 £ - ou comme vous le souhaitez - à la Croix-Rouge britannique (ou à toute autre œuvre caritative de première ligne que vous choisissez
Donc - si vous voulez un tirage de la Mésange bleue pour l'Ukraine, veuillez m'envoyer un e-mail à : tim. Wootton@tiscali.co.uk et je vous enverrai le design directement par e-mail.
Paix et Amour à tous.
Tim x



















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jeudi 17 mars 2022

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Les poètes ont leur printemps,
Tu sais, lorsque les mimosas
Tutoient le bleu du ciel,
Quand l’aubépine blanche 
Nous fait la courte échelle ;

Mais pourquoi, dis pourquoi,
Tant de barreaux rouillés,
Tant de cris, tant de haine
Encellulent souvent
Les bourgeons de leurs chants ? 

Pourquoi tant de chagrins,                               
Tant de crimes et de guerres,
Tant de larmes amères,
Nouent de sombres sanglots
Les branches de leurs voix ? 

Jean Lavoué, 16 mars 2015















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mardi 15 mars 2022

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Reste-t-il encore des oiseaux à contempler
Dans le ciel d’Ukraine,
Y entend-on toujours leur chant ?

Trouvent-ils encore 
Des arbres pour les inviter,
Des branches où se cacher ?

Ont-ils encore des nids
Pour s’abriter 
En ce pays détruit ?

Ont-ils toujours le goût d’ouvrir leurs ailes 
Pour s’élever dans la gloire des matins ?

Ont-ils à cœur de prophétiser pour l’homme 
N’osant plus lever les yeux 
Vers le soleil ?

La mésange bleue aux couleurs de la joie,
Que peut-elle bien comprendre
À ces forteresses noires trouant la paix du ciel ? 

Que signifie pour elle cette sombre pluie
De monstres métalliques
Semant partout la terreur et la désolation ?

Quelle est donc cette folie 
S’emparant soudain de milliers d’hommes
Voulant rivaliser avec l’éclair,
Avec l’orage ?

Ne voient-ils pas maintenant la mort de tous côtés,
Nos oiseaux,
Volent-ils encore vers leur naissance ?

Sont-ils toujours complices du vent,
Hôtes familiers des jardins en fleurs,
Sauront-ils encore cette année
Qu’il existe un printemps ?

C’est pourtant au fond des cœurs
Que battent toujours leurs ailes
Aux couleurs de l’espérance :

Dans leur douce fragilité,
Humble et victorieuse,
Le vulnérable talisman 
De notre paix et de notre amour !

Jean Lavoué, 14 mars 2022
Photos : mésanges bleues printanières aux couleurs de l’Ukraine


































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