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vendredi 30 septembre 2016

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          L' Âme du Monde Photo by © Thanh Phuong   



Comme fleur sans pourquoi
Comme instant sans après
Comme éternité maintenant
Comme absence éclatante
Comme poème ouvert
Comme vie délivrée
La générosité ne se calcule pas
Elle est immédiate
Elle ne soupèse pas ses chances ni ses risques
Elle ne jauge pas ses raisons, bonnes ou mauvaises
Elle n’accorde aucun pouvoir à ses peurs
Elle consent à sa gloire éphémère
Elle va d'un pas allègre et sûr vers le lieu de sa perte
Elle ne regarde pas en arrière
Elle sait la vie ardente
Elle ne fait pas de bruit
Elle prend tout son temps
Elle s'abandonne au vent.


Jean Lavoué






















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samedi 24 septembre 2016

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             L' Âme du Monde A puja 9 year old cooling off from summer heat ay bhalaswa village in New Delhi, I                  India Photo by © Arun Sharma



La vie radieuse
Vibrante comme la foudre
Simple comme un instantané d’amour
Ardente comme l’éclair                 
Aussi nue qu’un soleil délivré                            

La vie
Pleine d’éclats et d’eaux vives
De la joie plein les yeux
Une présence à couper le souffle
Une blessure à vif
Un sourire pour le ciel
Un geste de premier jour

La vie pauvre et lumineuse
Si pure de se donner
Si gracieuse de ne rien garder pour elle
Plus vide qu’un miroir fabuleux
Tourné vers l’origine

La vie
Libre de tout
Insoucieuse et vraie
Notre lampe de justice
Notre enfance en héritage
Notre élan de doigts migrateurs
Nos mains façonnant des clartés
Nos caresses portées par des ailes d’anges
Nos tendresses insoumises
Nos frontières et nos peurs désarmées
Nos saisons fraternelles
Notre jeunesse intacte
Nos larmes désapprises
Nos rivières consolées.


Jean Lavoué

mercredi 21 septembre 2016

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Les clameurs d'Orient
Ont claqué nos maisons
Harcelé nos demeures

Avons-nous gardé les volets clos
Nous sommes-nous recroquevillés sur l'âtre
En nous taisant
Avons-nous seulement soupesé sous nos côtes
Le sang de nos victimes ?

Où bien avons-nous franchi la ligne
D'où l'on ne revient pas indemne
Avons-nous secouru les mains qui se tendaient
Pris sur nos épaules les corps qui se rendaient
Enduit d'un baume de tendresse
Chaque blessure ouverte
Chaque étoile étonnée ?

Nous sommes-nous levés de nos solitudes absentes
Pour accueillir la joie
Partout où elle affleurait

Nous sommes-nous mis aux pas des pauvres
Pour étreindre ce monde
Pour le réinventer ?  


Jean Lavoué



















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mardi 13 septembre 2016

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A Jean-Noël, disparu accidentellement vendredi dernier à Belle-Île alors qu’il pêchait sur la côte

Pour toi le grand soleil
A nous de continuer à nous donner

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J'ai franchi ce soir encore l'écluse
Où toutes les eaux vont à la mer

Nous y allons de même
Emportés par les courants

Qui cherche encore les berges
Ne sera pas épargné

Nul rocher ne nous gardera
D'atteindre un jour l'Ouvert

Nulle passe étendue
Nulles eaux faussement calmes
Nul contre-chant

Tôt ou tard nous serons immergés
Dans l'océan sans rives

Tôt ou tard nous épouserons le vent
Et ses marées dans l'infini

Nous ne serons plus esclaves de nos peurs
Ni prisonniers des pensées closes

Cette éternité la voulons-nous
Morts ou vivants ?

Cette voie s’ouvrant sans fin à nos côtés
Voulons-nous l'emprunter ici et maintenant
Ou bien jamais ?



Jean Lavoué


jeudi 8 septembre 2016

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En ces temps où frappe une violence aveugle qui sidère et avilit l’homme, il peut paraître paradoxal de parler de la Vie comme d’une caresse. C’est la voix toujours mieux audible d’Etty Hillesum qui donne peut-être la clef de ce paradoxe. Dans les heures sombres du nazisme, elle fait l’expérience au dedans d’elle d’une douceur que le monde ne peut connaître. Ce souffle de fin silence qui la bouleverse, la retourne et l’unifie, elle n’aura de cesse de vouloir le protéger en elle jusqu’au cœur de l’abîme. Son témoignage est un baume sur les douleurs du temps présent. 


Aujourd’hui, c’est la voix du pape François qui en appelle, face à ce qu’il nomme la troisième guerre mondiale, à un sursaut des consciences. L’empire des puissances extérieures, que ce soit celle de l’argent, de la violence et de la peur doit, dit-il, céder à la tendresse : « Dieu ne nous sauve pas seulement par un décret ou par une loi. Il nous sauve par la tendresse, il nous sauve par des caresses, il nous sauve par sa vie, pour nous. » 



Au cœur de l’effondrement des certitudes, des croyances extérieures et de ce que l’on avait cru stable pour toujours, ce livre explore une autre voie possible pour l’humanité. La voie de l’intériorité ne fait pas de bruit. Elle se lève, au milieu du chaos et de la fureur de ce temps, comme une indéracinable Espérance au cœur de chacun. Cet essai s’est mis en quête de ce Poème qui parcourt les plaines du monde comme sous le souffle d’une divine caresse… Il s’inscrit dans le prolongement des précédents livres de Jean Lavoué : « La voie libre de l’intériorité » (Salvator 2012), « L’Evangile en liberté » (Le Passeur 2013).



Livre à paraître le 15 septembre 2016
Médiaspaul France, Ecrits spirituels, 184 p., 16 euros
Photo : Isabelle Giraudias













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