Et si la danse au fond
Cherchait le geste immobile
Tout comme la prière
Le chant silencieux
"J'ai appris à vivre presque serein
dans le buisson d'épines des questions.
Je n'ai pas appris. Cela m'est tombé dessus.
Salut."
Jean Sulivan
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Blog Jean Lavoué "Saviez-vous que les arbres parlent? Ils le font pourtant! Ils se parlent entre eux et ils vous parleront si vous écoutez." Tatanga Mani, Pieds nus sur la terre sacrée... "Il faut reboiser l'âme humaine." Julos Beaucarne
L’arbre
De quel secret l’écorce le protège-t-elle
De quel abîme
De quelle nudité
Où se raconte peut-être
Notre origine
Et pour toi quelle jubilation ce serait
Si tu prenais conscience
De l’arbre en toi qui germe
Se dresse
Grandit
Se tait
S’enracine dans la lumière
"La Foi est un grand arbre, c’est un chêne enraciné au cœur de France.
Et sous les ailes de cet arbre la Charité, ma fille la Charité abrite toutes les détresses du monde.
Et ma petite espérance n’est rien que cette petite promesse de bourgeon qui s’annonce au fin commencement d’avril.
Et quand on voit l’arbre, quand vous regardez le chêne,
Cette rude écorce du chêne […]
Cette dure écorce rugueuse et ces branches qui sont comme un fouillis de bras énormes,
Et ces racines qui s’enfoncent et empoignent la terre comme un fouillis de jambes énormes,
Quand vous voyez tant de force et tant de rudesse le petit bourgeon tendre ne paraît plus rien du tout. […]
Et pourtant c’est de lui que tout vient au contraire. Sans un bourgeon qui est une fois venu, l’arbre ne serait pas. Sans ces milliers de bourgeons qui viennent une fois au fin commencement d’avril et peut-être dans les derniers jours de mars, rien ne durerait, l’arbre ne durerait pas, et ne tiendrait pas sa place d’arbre. […]
Il faut que toute place soit tenue. Toute vie vient de tendresse. Toute vie vient de ce tendre, de ce fin bourgeon d’avril, et de cette sève qui pleure en mai et de la ouate et du coton de ce fin bourgeon blanc. […] La rude écorce a l’air d’une cuirasse, en comparaison de ce tendre bourgeon. Mais la rude écorce n’est rien, que du bourgeon durci, que du bourgeon vieilli. […]
Sans ce bourgeon qui n’a l’air de rien, qui ne semble rien, tout cela ne serait que du bois mort.
Et le bois mort sera jeté au feu."
Charles Péguy
Plus tu deviens familier du vide
Témoin silencieux de l’océan sans fond
Plus tu goûtes à la joie musicienne
Plus le Souffle inconnu te traverse
Arbre
Tu dis mal
Ce creux où ça respire
Ce centre vide
Que je veux indiquer
Mais nul ne m’a conduit comme toi
Au bord de ce silence
Où la vie ne cesse de danser
Pour accueillir tant de douleur
Tant de détresse
Peut-être faudrait-il avoir grandi
Comme un arbre
Avoir toujours fait route
Avec le vent
Renoncer aux murs du concept
A toute fausse sécurité
S’avancer sans défense
Dans la nudité du monde
Vers le Jardin réconcilié
Laisser l’Arbre grandir
Sans le retenir
Sans même vouloir y toucher
Entendre la parole neuve
Consentir au sacré
Illuminant toutes choses
S’en remettre au Souffle
Habiter l’instant
Appel du Vivant