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vendredi 23 avril 2010









Et pour toi quelle jubilation ce serait

Si tu prenais conscience

De l’arbre en toi qui germe

Se dresse

Grandit

Se tait

S’enracine dans la lumière










"La Foi est un grand arbre, c’est un chêne enraciné au cœur de France.


Et sous les ailes de cet arbre la Charité, ma fille la Charité abrite toutes les détresses du monde.

Et ma petite espérance n’est rien que cette petite promesse de bourgeon qui s’annonce au fin commencement d’avril.

Et quand on voit l’arbre, quand vous regardez le chêne,

Cette rude écorce du chêne […]

Cette dure écorce rugueuse et ces branches qui sont comme un fouillis de bras énormes,

Et ces racines qui s’enfoncent et empoignent la terre comme un fouillis de jambes énormes,

Quand vous voyez tant de force et tant de rudesse le petit bourgeon tendre ne paraît plus rien du tout. […]

Et pourtant c’est de lui que tout vient au contraire. Sans un bourgeon qui est une fois venu, l’arbre ne serait pas. Sans ces milliers de bourgeons qui viennent une fois au fin commencement d’avril et peut-être dans les derniers jours de mars, rien ne durerait, l’arbre ne durerait pas, et ne tiendrait pas sa place d’arbre. […]

Il faut que toute place soit tenue. Toute vie vient de tendresse. Toute vie vient de ce tendre, de ce fin bourgeon d’avril, et de cette sève qui pleure en mai et de la ouate et du coton de ce fin bourgeon blanc. […] La rude écorce a l’air d’une cuirasse, en comparaison de ce tendre bourgeon. Mais la rude écorce n’est rien, que du bourgeon durci, que du bourgeon vieilli. […]

Sans ce bourgeon qui n’a l’air de rien, qui ne semble rien, tout cela ne serait que du bois mort.

Et le bois mort sera jeté au feu."

Charles Péguy



Photo, Chris Verroken, Genthbrugge













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