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jeudi 31 août 2017

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A mesure que tu te sens réduit
Au silence de tes plaines,
Au feu de tes moulins,
A l’ardente patience des bêtes consentantes,
Tu apprends à compter en dénudant le temps.

Désormais c’est le vent qui nomme ton domaine,
Une volée d’oiseaux dans les semis en friche.

Le ciel t’est compagnie
De voyages immobiles.

Tu n’as plus à vouloir :
Le matin t’est confié,
Un soleil s’ouvre en toi. 


Jean Lavoué
































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vendredi 25 août 2017







Retour au Poème, 
À la demeure en soi,
À la ferveur sans frontière
Et au Chant fraternel :

L'été se ressource 
Au jardin rajeuni. 
Après cris et douleur,
La rumeur qui s'efface
Et l'effroi qui s'inscrit ; 

Août aura reçu 
Ses violences arides :
Sur le front des humains
Cette folie sans âme, 
Cette plaie sans remède.

Puis les jours diminuent
Dans l'attente de ce silence
Que brode l’amitié,
Déjà soleil, déjà matin
Perçant les brumes de l'automne,

Et ces mains bienfaisantes,
Et ces musiques d'ange,
Et cette voix qui concélèbre
Au solstice de la joie.  

Bientôt la nuit en floraison
Donnée pour nous réconcilier  
Avec la pluie avec le gel
Sera compagne au bord du fleuve
Avec l'enfance en tous ses arbres. 

Nous garderons les yeux ouverts
Et laisserons battre le cœur
En nous laissant aller surtout
Aux heures fortes d'abandon 
Où tout en nous est consolé.


Jean Lavoué
Hennebont, le 24 août 2017
Photo JL, Reflets, La Croisille-sur-Briance




jeudi 17 août 2017

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« La poésie c'est la grande vie... »

Partir quelques jours avec ces mots d'un funambule de l'âme... avec juste le frôlement des pages de ses livres... et partout, la grande vie, à portée de cœur...

Emporter deux de ses derniers ouvrages, « La grande vie » justement, et « L'homme-joie », après s'être laissé gagner une fois encore, juste pour le souffle, par le tourbillon d' « Une petite robe de fête »...


Simplement pour fêter, par avance, le prochain livre heureux de Christian Bobin : « Dans un bruit de balançoire »… 

Entendre et savourer déjà ce bruissement d'enfance dans le ciel de l'été... 

Consentir à ce rien…



























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mardi 15 août 2017

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Christian Bobin, Daniel Pennac, rencontre janvier 2017
https://www.youtube.com/watch?v=kShOEYENg6U


Dans l’attente du prochain livre heureux de Christian Bobin à paraître le 30 août 2017 :
« Dans un bruit de balançoire »

«  La poésie, ce petit marteau rouge que l’on trouve dans les wagons de train : lui seul, en cas de danger, permet de casser la vitre pour trouver la sortie de secours. »

... La lecture c’est une histoire d’amour,
Et l’amour vous échappe et c’est tant mieux !
On peut la comparer à une peinture très précise
Celle de Pierre Soulages…

Pierre Soulages, c’est un apiculteur du noir,
Et de la ruche des ténèbres, il sort des plaques scintillantes,
Et quand vous êtes devant, vous n’êtes pas devant un tableau,
Vous êtes devant une présence
Et, en plus, cette présence vous regarde,
Et une paix immense, incompréhensible, en vient.

Un livre qu’on aime,
Ce n’est pas un livre qui nous parle,
C’est un livre qui nous entend.

Les livres heureux,
Les livres qui nous brûlent le cœur,
Ce sont ceux dont on pourrait dire :
« dans ce bloc de papier, il y a quelqu’un qui m’a entendu
comme personne ne m’a jamais entendu. »

Un livre heureux
Est un livre qui sait nous entendre.





https://www.facebook.com/jean.lavoue.9












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dimanche 13 août 2017

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Homme creux
Homme tronc
Homme souffle
Ô mon frère
Laisse-toi respirer 
Sans rien garder pour toi
De ce qui te traverse

Homme vent
Homme roseau 
Homme tige 
Ô mon frère
Sois ce vase sans fond 
Cet humus qui t'engendre
Ce Chant qui te redresse 

Homme vide
Homme néant
Homme flux
Ô mon frère
Sois la percée nouvelle
Laisse jaillir en toi
La rose sans pareil   

Homme désert
Homme d’ombre
Homme feu
Ô mon frère
Laisse lever en toi
L’astre d'un jour nouveau
La sève du soleil          

Homme unique
Homme source
Homme Dieu
Ô mon frère
Deviens arbre de vie
Le jardin des splendeurs
La flamme des voyelles !


Jean Lavoué









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jeudi 10 août 2017






Nous sommes d'une source
Qu'aucune pluie n'abreuve 
Mais qui ne tarit pas

Nous sommes d’un matin
Arraché à la nuit
Par un autre soleil

Nous sommes d'une origine
Sans commune mesure
Sans étoiles certaines 

Nous sommes d'un amour
Aussi vaste que le vent
Aussi nu qu'un désert 

Nous sommes d'une communion
Dont nous sommes le centre
Et le cercle infini

Nous sommes d'une symphonie
L'instrument et l'archet
Et la main qui relève               

Nous sommes d'un silence
Que nul chant nul feuillage 
Ne sauraient contenter 

Nous sommes d'un chemin
Sans bornes et sans tracé
Que visite l'Ouvert

Nous sommes d'une foi
Sans rives et sans frontière
Aux doutes traversés

Nous sommes d'une forêt
Dont nous sommes l'aubier
La racine et la cime

Nous sommes d'une mélodie
Que chaque chant d'oiseau
Consent à imiter 

Nous sommes des moissons 
Le couvert et le pain
La table partagée 

Nous sommes de ce pays
Qui nous change à mesure
Où l'on n'arrive jamais 

Nous sommes de cette voix
Qui murmure notre nom
Dans le souffle d’un été 

Nous sommes de ce printemps
Dont les branches nous frôlent
Sans jamais nous toucher

Nous sommes d’une blessure
Dont le feu couve en nous
Elargit nos foyers                     

Nous sommes d'une parole
Non encore entendue
Toujours à écouter 

Nous sommes pour chacun
L'eau du puits et le seau
La margelle où puiser


Jean Lavoué, Timadeuc, le 8 août 2017

dimanche 6 août 2017

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Quand chaque écorce en nous
Chaque racine, chaque cime
Seront honorées,
Quand toutes nos épreuves et toutes nos blessures
Seront marquées du signe,
Alors nous serons chacun,
Dans la forêt humaine, 
De cette fête transfigurée ! 

Jean Lavoué









Je tends ma sébile
Au soleil levant.


Guillevic
























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