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mardi 30 juin 2015

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Nous avons en nos mains des bourgeons des espoirs
Des vœux des aubes des promesses végétales
Des roses des parfums des nuits d’orage
Des étés des chants des rythmes vrais
Nous avons la terre la poésie la vie entière
Nous avons la force de nous relever
Et l’arc-en-ciel en nous du verbe aimer


Jean Lavoué














































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dimanche 28 juin 2015

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Nous étions princes poètes marchands d’ivresse
Pourtant nous ne promettions rien nous aimions rudement
Nous avions nos carnets pour chacune des routes
Des cartes sans indices pour nos chemins d’étoiles
Des toiles constellées de vents et de nuages
Et des herbiers vivants pour nos pistes sauvages
Nous étions côte à côte une forêt en marche
Sentinelles avisées compagnie aux frontières
Nous glanions dans les prés l’espérance fraternelle
Nous tenant aux lisières nous marchions pauvrement
L’intuition aux aguets nous franchissions des blés
Le cœur bel astrolabe et la joie crucifère
Nous cherchions des vivants


Jean Lavoué








































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vendredi 26 juin 2015

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Au poème de Liliane Wouters, découvert grâce au petit livre enthousiaste et contagieux de Colette Nys-Mazure « La vie poétique, j’y crois »
... et à ces quinze choses que jamais elle n’a pu faire :

"Courber le front devant plus grand que moi,
Marcher sur plus petit, montrer du doigt,
Crier avec la foule, ou bien me taire,
Reconnaître parmi les blancs le Noir,
Choisir dix justes, nommer un coupable,
Trouver telle attitude convenable,
Lire un autre que moi dans les miroirs,
Conjuguer l’amour à plusieurs personnes,
Résister à la tentation, blesser exprès,
Rester dans l’indécis, dire Cambronne
Au lieu de merde, qui est plus français"


J'en ajouterais une seizième, en ce jour où la terreur cherche, une fois encore, à nous dominer :

Désespérer de l'homme, surtout lorsque des fous de Dieu
S'en prennent à ce qu'il a de plus sacré, le défigurent


Jean Lavoué














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mercredi 24 juin 2015

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Photo : Olivier Bailleux




Bouquet de joie
Lorsque nos larmes silencieuses se rencontrent
Et que la table de l’amitié est prête
Le pain du monde est dans nos mains
Nous inventerons ainsi pour chaque saison
Chaque escale chaque rencontre
Un feu unique
Des rituels fabuleux
Dont nul ne pourra plus se dire le prêtre
Car nous serons tous prêtres et prophètes
Et rois d’humanité
Brûlés au vif de nos tendresses
Et bénisseurs de toute vie
Ouvriers du cœur selon la promesse


Jean Lavoué




































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mardi 23 juin 2015

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Au matin nous avons donné sa chance
Sachant qu’il ne pourrait trahir


Jean Lavoué


























































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dimanche 21 juin 2015

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En si peu de temps nous voilà devenus voisins des astres
Prochains de tous les autres habitants de la planète
Cultivateurs d’inconnu
Et si nous avions oublié le sol qui nous portait
L’humus qui nous nourrissait
Nous voici tout à coup réveillés d’un long rêve
Il nous faut réapprendre ensemble
A écouter la musique des étoiles
A parler aux mousses et aux forêts
A inviter l’aube et l’océan chez nous
A cultiver humblement nos partitions potagères
A consoler tendrement les cicatrices silencieuses
De notre mère la Terre


Jean Lavoué









































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samedi 20 juin 2015

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Tout est Poème
Ces mots oiseaux nichés dans les falaises du silence
A même la chair du monde
Et qui attendent qu’une parole humaine les délivre
Un bref éclat d’ignorance
Un face à face ensoleillé avec la mort
Une brusque trouée d’éternité
Le seul battement d’ailes qui peut-être se survive


Jean Lavoué



















































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jeudi 18 juin 2015

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Photo Dominique Dubois






Le poème
Comment en serais-tu le maître
Il pousse avec la force nocturne de la plante
Il élargit son aire
Il a des racines qui écartent les astres
Des parois verticales
Des gouffres que tu n’as jamais sondés
Des espaces ouverts où tu ne t’aventures qu’à pas de loup
En grand secret
Quand les roses croient effeuiller le ciel
Et que les digitales t’éclairent et te protègent
De leurs hautes assemblées


Jean Lavoué










































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mercredi 17 juin 2015

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A force de supplier le ciel
De nous accorder des délais éternels
Nous  en avons oublié notre demeure
Laissé rouiller ses serrures
Se délabrer ses fenêtres
Pendre ses volets
Se couvrir de ronces son jardin
S’envoler ses portes
Se lézarder ses murs
Se glacer son feu
S’obstruer sa cheminée

Passagers des étoiles
Nous sommes les clandestins d’une terre dévastée
Humiliée par nos fautes
Recluse de nos évidences fausses
Désemparée par nos avidités

Comment t’abandonnerions-nous
Toi notre vigne sans prix
Notre berceau des promesses

Notre terroir sacré


Jean Lavoué




















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