Galilée 2007

Seul le vent du large 
signera de présages heureux et confiants 
notre route éphémère.  
Ouverte sur le seul réel qui dure !

Les oiseaux de mer peuplent le front de nos nuits.
Nous allons à l’estime. 
Rien de prosaïque ou d’inutile sur la route tracée. 


JL
















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Nous cheminerons ainsi sans souci des étapes,
accordés à l’asile dont nous ferons chaque moment,
chaque lieu inconnu, 
chaque estuaire. 


JL


















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Il est étonnant comme en ce chemin les lectures s’accordent, 
les découvertes, les intuitions qui viennent à vous
comme autant de balises 
pour vous indiquer plus loin la voie d’exode. 


Et c’est une voie qui vous ramène au centre de vous-même 
comme en son plus lointain. 


Territoires fréquentés depuis toujours du poème 
et de l’enfance élargie en sa plus haute maturité.


JL
















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Il est des livres qui provoque en vous cet état de silence comparable 
à ce mouvement d’exode qu’il s’agit d’atteindre. 


Pensées-poèmes que l’on ne peut saisir mais par lesquelles on est saisi. 
Si nous les laissons faire.


Le Christ lui-même ne renouvelait-il pas ainsi le geste d’Abraham ou de Moïse pour ses contemporains? 


JL
















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C'est pour savoir où je vais que je marche. Goethe

Il n'y a de chemin que si je le mène. Hadrien France-Lanord

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L’exode n’aura pas de cesse vers cette pensée de l’origine 
qui nous décentre radicalement du savoir et de nous-mêmes. 


Pour se laisser saisir par elle, il faut partir. 
Sans rien vouloir retenir, sinon la brûlure de l’éclat
quand il nous a touchés. 


Ce ne sont pas des mots, 
c’est un toucher indicible et secret 
que l’on emporte partout avec soi : 
l’imprenable joie.


JL


















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Ces jours où tu n’attends rien, 
où tu ne guettes nul message, 
tu ne renonces pas pour autant à tendre tes filets de silence 
sous les eaux profondes du secret. 


JL
















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Le retrait est la pulsation de l'ouvert.

Hadrien France-Lanord

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Tu laisses filer la ligne de cet impossible à nommer. 
Tu vois bien ce qu’elle a de connexe à l’exercice chaque jour pratiqué. 
Sans s’y réduire toutefois. 


Comme un affleurement qui ne borde aucune volonté, 
aucun axe clair : 
seul le trouble d’une vibration légère tournée vers l’océan.


JL
















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Peut-être que ces mots sont impuissants à dire le rien où tu t’ébroues. 
Cette finitude appelée à s’ancrer dans l’ouvert. Sans rien retenir pour elle que d’être cet espace libre de tous côtés : 
clairière ! 
Et surtout vers l’intérieur comme d’un endroit dont nul autre endroit du monde n’est plus séparé.


JL
















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Tu te tenais dans l’attente de quelle déchirure, 
de quelle épopée, 
sans rien vouloir d’autre que ce moment présent,
abandonné aux confins, 
célébrant toujours plus haut les heures passagères.


C’est cette vie créée qui t’appelait, 
forte dans son remuement d’étranges mélopées dont tu naissais à chaque instant.


JL
















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Tu ne sais plus dès lors si c’est dehors ou bien dedans.


Le feu couve dans les verrières. 
Tu te fies à l’éclat sonore des vitres brisées.


Tu laisses l’espace gagner les carrés de tes rêves. 


Les plantes que tu n’as pas semées flottent dans l’air léger 
leurs racines agrippées aux fibres de ton sang.


JL
















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Parfois le ciel s’obscurcit, 
mais c’est toujours le même lever au jusant de la joie. 


Inutile de courir, d’agiter les nuages. 
L’espace entre eux c’est aussi bien en toi qu’il se tourne et s’entrouvre. 


Il ne tient qu’à toi d’être ou non cerné. 


Les cargaisons sont prêtes. 
Tu peux jeter par-dessus bord, 
appareiller vers le soleil, 
tirant le sel de toutes les directions à la fois.


JL
















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Pas à pas se dénouent les certitudes. 
Et la joie nait. 
Confiance dans le jour qui va poindre. 
Parce que le ciel s’est dégagé. 
Au frémissement d’un souffle, d’une brise légère.
La rose est sans pourquoi... (Angelus Silesius)


JL




















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Reprendre trace. Et pour cela tirer les mots, un à un, bout à bout, jusqu’à ce que le sens lève. Jamais théorique. Jamais d’un sel tenant. Mais éclat après éclat, comme si se dégageait la symphonie sans écho : ouverte aux huit points cardinaux du monde dont la clef de voûte est à l’intérieur. Sans nulle abside, ni nef, ni chapiteaux. Mais tenue sur rien, soulevée par un immense souffle qui ne cesse d’élargir l’espace en tempête.


JL


















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L'évasion dans son semblable,
avec d'immenses perspectives de poésie,
sera peut-être un jour possible.

René Char

L’Exode n’aura pas de cesse.
Parce que la venue du silence elle-même n’aura pas de cesse.


JL
















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Demeurer dans ce silence, 
à tout jamais privé de mots. 
Le Poème à l’état pur !


JL
















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