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Pourquoi ce
feu d’épines couronnant cette année
Les arbres du
printemps ?
Pourquoi ce cœur
à l’abandon sous les bourgeons du ciel ?
Pourquoi dans
le geste qui sauve l’imparable blessure
Et la peur
qui sommeille ?
Nous allons
nous aussi où notre vie se donne,
Sans savoir
ni le jour, ni l’heure, ni le lieu ;
Et nous en
appelons aux maisons fraternelles
Aux branches
et aux oiseaux, aux fleuves de nos rêves,
Pour qu’une
fois encore, contre toute évidence,
La haine soit
détruite, que l’amour soit vainqueur.
Nous sommes
dans l’instant de ce Chant qui nous porte
Vers bien
d’autres sillons, vers bien d’autres cités,
Et nous
roulons la pierre, croyant l’espace nu,
Ce vide qui
palpite, ce Souffle, ce Soleil
Qui annoncent
l’été ;
Et même si
nous pleurons, nous gardons en nos cœurs
Ce rameau
d’espérance, la promesse insensée.
Nous sommes
de ce pays comme on est d’une fête :
Même du plus
obscur, un ferment qui se lève,
Un signe dont
la joie naît.
Nous n’irons
pas sans peine vers cet astre habité
Qui mendie en
nous-mêmes, qui veut notre silence,
Notre désir
d’aimer.
Ô printemps
des labeurs et de haute tendresse,
Des dures
retrouvailles, de la nuit traversée,
Nous saluons
en toi, sous ta couronne d’azur,
La sève de la
Paix.
Jean Lavoué, le 26 mars
2018
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