Blog Jean Lavoué "Saviez-vous que les arbres parlent? Ils le font pourtant! Ils se parlent entre eux et ils vous parleront si vous écoutez." Tatanga Mani, Pieds nus sur la terre sacrée... "Il faut reboiser l'âme humaine." Julos Beaucarne
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samedi 31 octobre 2009
Pourquoi les morts
Pourquoi les morts se tiennent
au commencement
de la parole
Pourquoi sont-ils
dans le frémissement
du chant
Pourquoi
font-ils le monde
plus vivant
.
vendredi 30 octobre 2009
Parfois le poème t’appelle
Tu en soupèses la plus infime lettre
Tu ne sais pas vraiment
Ce qui fait poids en lui
L’espace le silence
La marge blanche
La trace oubliée
Tu vois ce qui demeure
Le jour réconcilié
.
jeudi 29 octobre 2009
Une poignée d’amis
ancrés dans l'arbre de la Parole
valent plus que tous les candélabres
Illuminant la nef
Quand cesseras-tu
De vouloir éclairer du dehors
Ce qui ne saurait luire
Qu’au-dedans
.
mercredi 28 octobre 2009
Peut-être n’écriras-tu jamais
Le livre pour lequel tu appris
A dessiner le premier mot
Et même si tu le tenais
Un jour entre tes mains
Tu saurais immédiatement que la Parole
T'entraîne encore plus loin
Au-delà du soleil indicible
Qui te rive matinal à la table
Comme un pain partagé
Autour duquel tout gravite
.
mardi 27 octobre 2009
Dimanche soir, tandis que je photographiais ce bal errant des mouettes sur l'étang qui brûlait, un petit garçon s’est approché de moi. Il portait une coquille d’œuf brisée dans les mains. « Tiens, me dit-il, avant de rejoindre ses parents en courant : c’est un cadeau pour toi ! Dedans, il y avait un bébé oiseau... Il est parti...»
Comment rester à hauteur de l’enfant
Que tu as été
Comment prendre l’instant
Pour demeure à jamais
Comment ne plus craindre la mort
Emporté par les ailes de la vie
Comment accueillir l’humble parole
Pain quotidien d’amour
"Il faut casser les mots
Comme on casse une tirelire
Ou des œufs de Pâques
Pour voir ce qu’il y a dedans"
François Varillon
.
lundi 26 octobre 2009
Quand le bruit des pluies te protège
Des gestes coupants de l’été
Tu laisses aller le vent
Jusqu’à la nuit des racines
Tu t’en remets
A ses frôlements de bourgeons
Ses éclats de printemps
Ses lumières adoucies
.
dimanche 25 octobre 2009
Ecrire un poème
C’est comme photographier un arbre
D’abord tu ne t’y attends pas
Tu enfermes l’instant dans ta boîte
L’une est remplie de mots
L’autre d’éclats de lumière
Puis tu guettes le jour
Le matin qui t’appelle
Tu laisses le vent trouver lui-même
L’accord improbable
Dans l’insolence du mystère
"Après la mort d'un arbre, son rêve continue."
Jean-Marc La Frenière
.
samedi 24 octobre 2009
Ce qui résiste le plus longtemps
A l’envahissement du Souffle
Crois moi femme l’heure vient
Ce n’est ni la chair de l’homme
Ni son chant ni sa misère
Mais ce qu’il crut bâtir
De poutres d’ors et de rocs
Ignorant jusqu’au bout
Que le Temple de l’Esprit était en lui
.
vendredi 23 octobre 2009
Certes elles ne sont plus
Ces figures de proue
Qui fendaient les mers
Mais il te faut néanmoins
Toujours inventer l’arche
Qui ne se laissera pas engloutir
Parfois le souvenir d’un seul
Osant son pas libre sur les vagues
.
jeudi 22 octobre 2009
Le jour où tu épouseras
La verticalité de l’arbre
Où ses racines seront pour toi
Aussi lisibles que tes songes
Tu seras pris peut-être
Dans sa danse immobile
La vie exaucera
Tes saisons simplifiées
"Tu pars dans une racine
Pour un long voyage
Et tu reviens porteur
D’un avenir d’oiseau
Préparé pour les noces."
Guillevic
.
mercredi 21 octobre 2009
Tant de livres comme marches provisoires
Qui te donnent d’oser aventurer
Un pas de plus vers ce territoire
Qui t’a toujours appartenu
Tant que le Poème
Sera cette marche vers toi-même
Tu seras ce passeur incrédule
D’une rive à l’autre de ton être
.
mardi 20 octobre 2009
Un jour tu choisis de te dresser
Dans ta souveraineté d’homme libre
Et tu sais au même instant
Qu’il s’agit d’une voie humble
Sans éclat
D’un chemin de terre et d’eau
Arc-bouté aux racines du ciel
Ton pas
Non pas dans les pas d’un autre
Mais devinant son jour
.
lundi 19 octobre 2009
Ce jour anniversaire
Que ta mémoire efface
Mais que ton geste pose
Un chiffre soudain
Avec lequel tous les autres font nombre
Et te voici soudain relié
A ton axe essentiel
.
dimanche 18 octobre 2009
"Toute ma vie est dans mes poèmes, mes poèmes sont le langage de ma vie. C’est par eux que je vais d’inconnu en inconnu. Ils me font plus que je les fais. Et ils sont reconnus par ceux qui sont du même côté du langage, du même côté de la vie que moi."
Henri Meschonnic
Vient un jour où l’écrin
Devient plus important
Que le trésor qu’il recèle
C’est le moment venu
Pour libérer la Parole
La dégager de sa prison
"La nécessité de l'âne. - On n'amènera pas la foule à crier hosanna tant qu'on ne sera pas entré dans la ville à califourchon sur un âne."
Friedrich Nietzsche
"Avez-vous jamais vu le printemps surgir dans un pays de long hiver ? Les glaces craquent, charriées par les fleuves qui entraînent en même temps les arbres morts dans un tohu-bohu, tandis que l’intrépidité des herbes et des rameaux verts perce au hasard. Pourquoi avez-vous peur ? Pourquoi n’aimez-vous pas la vie qui commence toujours par une démence ?
Une parole juste où qu’elle soit dite, près de qui que ce soit, perce, travaille, sans pourquoi ni comment, porte sa preuve en elle-même."
Jean SulivanRetour au livre
Et à travers lui à Cela
Qui perce sous les feuilles
Une Parole qui n’attend pas pour dire
Qui porte en elle l’urgence
Des commencements
Qu’un seul ait eu l’audace de s’arracher
La voie devient possible
Le passage praticable
Cela qu’il faut toujours recommencer
Risquer plus d’une fois son « âme »
Pour naître au Royaume
Que l’on porte en soi
.
samedi 17 octobre 2009
Ce monde où tout avait sa place
Que tu ne sus quitter à temps
Béni comme le pain d’une enfance
A jamais disparu
Et te voilà plus affamé encore
Plus errant qu’au temps de l’Exode
Déchiré entre la nostalgie du retour
Et les germinations obscures
Sous la croûte des déserts
"Ce que je veux faire, c’est réveiller mon lecteur. Je veux que mes mots produisent un effet réel en lui, physique et spirituel à la fois, car les deux sont intimement liés. Je suis chrétienne, je crois en l’incarnation, l’esprit dans la chair ! Nietzsche disait que l’instinct est la plus grande des intelligences. Cela ne signifie pas nécessairement que la nature est synonyme de noirs instincts. Mais c’est vrai, il faut savoir descendre dans la mine sombre pour trouver l’or, et finalement son “rayonnement doux”, qui, disait encore Nietzsche, est “le propre du métal le plus précieux”. On peut aussi le trouver à la lumière, dans les rivières, mais de toute façon il faudra le passer au tamis. Ma littérature met les mains dans le noir de la mine, ou dans la boue du fond de la rivière, mais pour en ramener le goût de la vie douce et rayonnante."
Alina Reyes
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jeudi 15 octobre 2009
Rennes, Le Thabor
Rien ne t’interdit jamais
D’écrire
Seul l’oubli de cette voix
Qui cherche à percer sous l’écorce
.
mercredi 14 octobre 2009
Parmi tous ceux qui errent
Tu cherches l’amitié
Tu ne crois plus au socle
D’un temple fait de mains d’hommes
Sous l’envers des mots
Tu sens passer le Souffle
L’heure vient
Où sont bénis les égarés
Ce que tu ne saurais dire
Tu cherches dans l’accord des voyelles
A le laisser consonner
Il y a tant de demeures
Où nul n’est encore jamais entré
.
mardi 13 octobre 2009
J’ai compris qu’en devenant fleuve
Je serai peut-être un jour estuaire
Rejoignant à l’aval du mystère
Ce passant silencieux
Qui ne m’a jamais quitté
.
lundi 12 octobre 2009
Sous les mots du poème
Tu poursuis l’incroyable partition
Tu guettes à chaque ligne
La chute enfin qui taira
La note justifiée
"Sous la chair des mots, je cherche l'os de vivre, le feu dans l'ossuaire qui couve sous la cendre."
Jean-Marc La Frenière
.
dimanche 11 octobre 2009
C’est maintenant que le ciel s’écarquille
Qu’il faut ouvrir les yeux
Ne rien lâcher du mystère
S’écarter de la route
S’il le faut effacer toutes traces
S’avancer à tâtons
Les mains palpant les côtes de la nuit
Ne pas renoncer
Aux chances de la lumière
.
samedi 10 octobre 2009
La petite voix ténue
Silencieuse
Du Poème
De combien de peaux
De cuirs tannés
N’est-elle pas recouverte
Elle qui ne cesse pourtant de vouloir
Cette mise à nu
Qui nous sauve et nous tue
.
vendredi 9 octobre 2009
Ces plages suspendues
A l’aplomb de ton doute
Abritées par le phare
Dont tu ne sais plus rien
Aveugle de naissance
Ayant croisé le ciel sur ton passage
Acceptant d’enduire tes yeux de boue
Pour laver ton regard
.
jeudi 8 octobre 2009
Un jour
Je trouverai peut-être le mot
Soleil silencieux
Autour duquel tout gravite
Un jour je cesserai de dire
Je laisserai le vent
Entonner le chant que je ne connais pas
.
mercredi 7 octobre 2009
Lorsque les vagues viennent cogner
Contre la tempe de ma nuit
J’ouvre les volets
Je compte entre les algues
Les grains de sable de ton silence
Je ne renonce pas
A lancer mes galets
Sur la marelle de ton absence
Je trace entre les lignes
La constellation de ta présence
.
mardi 6 octobre 2009
Je marche dans la nuit des signes
Les étoiles se taisent au son de ma voix
Je fais confiance à celui
Qui prédisait l’obscur
Connaissant les sous-bois
Les chemins ténébreux
Où brûle l’or d’une foi
Je grappille au passage
Des secondes d’éternité
.
lundi 5 octobre 2009
Retrouver le texte enfoui
Sous la couche des mots
Faire vibrer encore une fois
L’indicible partition
Promouvoir l’errance
Marcher au son d’une joie
Autoriser l’écart
Où se noue l’abandon
*
"Comme si aimer
N’était pas avant tout être souple
A la vie allégrante
Qui coule dans le torrent
Dresse l’herbe et les arbres
Bat dans la gorge du crapaud
Nous fait signe
A travers les gestes humains
Plutôt que se laisser dompter par les idées"
Jean Sulivan
.
dimanche 4 octobre 2009
Capturés par l’objet
Qu’ils ne quittent pas des mains
Prisonniers d’eux-mêmes
Cherchant à entendre encore au loin
L’écho de leurs voix
Incroyablement absents
Croyant posséder le monde
Quand ils n’ont pas encore franchi
Les rives de leur naissance
L’espace ténébreux
Qui les livrerait à la joie
"Il existe une race, voyez-vous, les hommes qui portent en eux un clochard en filigrane, ceux qu'un rien rend heureux, un merle sur l'herbe, des lichens sur un mur, une flaque de soleil sur un arbre, ceux qui vivent pleinement l'instant, ils sont immortels, c'est pour eux que j'écris."
Jean Sulivan
.
samedi 3 octobre 2009

La pauvre vérité
Que les joueurs de feu
Ont cru saisir
Toi tu la laisses se poser
En langue de mystère
Sur chaque front têtu
Chaque visage rencontré
"Il y a tant d’ornements, de vitrines, de carreaux, d’enseignes, on dirait qu’il manque quelque chose dans le visage des gens."
Jean-Marc La Frenière
.
vendredi 2 octobre 2009

La parole
Non pour se complaire
Mais pour s’arracher
Aux fausses transparences
Signes brisés
D’où la vérité éclate
Nomade
Précaire
Divisée
Toujours en chemin
.
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