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lundi 31 mai 2021

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Ce chant qui nous sauve

C’est peut-être au fond ce simple éclat de nuit,

Ce puits en plein désert,

Cette source venue des larmes,


Ce serment noué au cœur,

Cette goutte née du silence

Cette pluie inespérée,

Cette enfance confiée aux cieux.


Un je t’aime qui n’en finit pas 

D’entrecroiser nos pas,

Ouvreur de chemins,

Délivreur de danses,

Désamorceur d’orages,


Ce jardin sauvé des tempêtes,

Cette fleur consolée,

Ce fleuve enfui dans les veines du temps,

Cet océan d’amour,

Cet estuaire dont il nous fait gardien.


Jean Lavoué, 29 mai 2015

Myriams-fotos/Pixabay 


















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vendredi 28 mai 2021

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Voici, il y a un an, les conseils que je donnerais encore aujourd'hui aux participants aux ateliers "poésie et intériorité" que j'avais animés pendant le confinement...







Pour parvenir à écrire quelques mots,
Quelques arpèges de vent, 
Un souffle, une prière,
Lâche-là tes pensées, tes doutes, tes ruminations !

Enjambe le parapet de tes tâches inquiètes,
Écoute la musique des fleurs et du silence 
Et souviens-toi des arbres 
De leurs saisons bouleversées. 

Fais confiance à ton pas sur les berges de l'âme, 
Accueille la parole,
Ses fruits inattendus, 
L'orchestre des oiseaux en tes branches souveraines.

Pactise avec ton corps, ses gestes affranchis,
Laisse couler la vie,
La sève dans tes veines,
Écoute palpiter les rumeurs de ton sang,
Fais confiance aux courants,
Écarte les nuages,
Arpente l'inconnu, 
Foule l'herbe encore fraîche.

Tu n'as aucune vérité à dire,
Aucun message à faire passer :
Juste un rythme peut-être,
Une foulée plus ardente 
Pour respirer au large.

Tes amis sont là partout dans ta mémoire :
Autant d'astres fidèles 
Bergers de ta solitude. 
Pars sans te retourner ! 
Regagne au loin tes sources,
Les sentiers du matin !

Dans la force du soleil,
Je te devine, 
Je te suis.

Jean Lavoué, 27 mai 2020













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jeudi 27 mai 2021

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Cher Christian Bobin, fidèle dans ses encouragements lumineux (à propos de Voix de Bretagne, Le chant des pauvres)... 


"Merci pour ce recueil et la générosité (et la précision) de ses citations. Cela brille de tous les côtés - comme le granit, ce diamant de la Bretagne pauvre.
Amicalement,
Christian Bobin"
 









mercredi 26 mai 2021

 


Pour les nantais et les personnes qui habitent la région nantaise, une proposition de rendez-vous samedi après-midi de 15h00 à 19h00... Belle journée à tous !





mardi 25 mai 2021

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Quelle magnifique clairière !


5ème Symphonie de BEETHOVEN pour Percussions corporelles 
Interprétée par le Chœur des Colibris du Collège Saint Michel Garicoïts de Cambo (Pays Basque) -4mn50-

https://www.youtube.com/watch?v=7wVfphy9pbw



Tin Tin Tin Tiiiiiin… Il n’y a sans doute plus grand monde sur cette terre pour ignorer les 4 premières notes de la « Symphonie du Destin » de Ludwig van Beethoven, compositeur dont on fêtait l’an dernier les 250 ans de la naissance.

Pour arroser ça (avec une petite année de retard à cause du covid), 185 élèves du collège privé Saint-Michel-Garicoïts de Cambo étaient réunis le 24 mars dernier autour de la fontaine du jardin d’Arnaga pour réaliser une performance hors normes : une 5ème symphonie de Beethoven… sans instruments.


La partition a été adaptée par Nelly Guilhemsans, professeur de musique audit collège, qui a préparé les élèves pendant plusieurs mois, avec des répétitions quotidiennes de la rentrée 2020 jusqu’à décembre dernier, par groupes de 50. L’idée ? Refaire la 5ème à la sauce « body tap », en se servant du corps comme d’un instrument de percussion.

Le « Chœur des Colibris » n’a donc pas eu besoin de donner de la voix : masque sur le nez, il a claqué des doigts, tapé du pied et s’est frotté les mains pour rejouer la grande œuvre.


Un collège dynamique…

Captée par Michel Jakobi, Patrick Fischer et Fabrice Viguier, la performance a été mise en ligne sur Youtube ce 12 avril, avec l’œuvre du compositeur en fond sonore. On peut saluer la qualité de la prise de son, qui permet de bien se rendre compte de l’effort fourni par les élèves (notamment de mémoire pour retenir les bons gestes…).

Et quant à la qualité du décor, bien mis en valeur par l’emploi d’un drone, tout le monde la connaissait déjà. Même Beethoven a ressuscité pour l’occasion… Et il est venu faire un tour chez Edmond Rostand.


Projets autour de la danse et de la culture basque, collecte avec la Banque Alimentaire ou les Restos du cœur, dialogue intergénérationnel avec les anciens de la maison de retraite Sainte-Elisabeth : on connaissait le dynamisme du collège privé Saint-Michel-Garicoïts de Cambo-les-Bains.

Et celui de sa prof de musique landaise tombée amoureuse du Pays basque, où elle est installée depuis 20 ans. En 2019, Nelly Guilhemsans avait notamment fait chanter 200 élèves basques avec Zaz du côté de Bayonne. On se souvient qu’elle avait eu l’honneur d’un portrait dans le quotidien Libération, en 2003.







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dimanche 23 mai 2021

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Dénudés de nos savoirs
Et de nos croyances,
Quand il ne reste rien,
Seule éclaire alors
La lampe du cœur. 

Le souffle du vivant
Ouvre en nous
Des chemins sans chemins. 

Nous retrouvons l'élan, 
Les gestes silencieux, 
La grâce inouïe d'une enfance
Dessinant le Poème à venir. 

Rien n'arrête le vent,
Nous devenons ses compagnons d'errance,
En quête de son ivresse imprenable ! 

Jean Lavoué, 22 mai 2021
Vitrail "Pentecôte", frère Éric, Taizé



















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jeudi 20 mai 2021

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Ce jeudi 20 mai, dans son BLOC-NOTES du journal La Vie, Jean-Claude Guillebaud me fait l’amitié de ce texte chaleureux...

Des clairières en attente

Je reprends ici le titre d’un livre à mes yeux, exceptionnel. (Jean Lavoué, Des clairières en attente, Médiaspaul.) Sa lecture m’a enchanté. J’y trouvais une parole ou des lignes attendues depuis longtemps. Il arrive en effet que certaines pages semblent écrites spécialement pour vous. Sans connaître vraiment l’auteur, on comprend à la seconde qu’il est votre ami. Votre esprit et votre cœur exultent ensemble. Ce n’est pas si fréquent.

Quant à ces « clairières en attente », elles désignent les espaces où se retrouvent des hommes et des femmes « en exode », petits groupes qu’au fil des siècles la rigidité de l’institution catholique a fini par décourager. « Ils avaient soif de désirs, d’espérance, de confiance, écrit Jean Lavoué, et ils n’ont bientôt plus vu que jugements et condamnations. [...] Loin de s’arrêter au bord de la route, ils cheminent dans la forêt des signes, en quête d’espaces fraternels où se reconnaître. »

Vidéo de présentation du livre par Jean Lavoué :

Notre ami Jean Lavoué prolonge un itinéraire courageux qui fut celui de Jean Sulivan, disparu en 1980. Celui-ci s’était déjà libéré — sans rupture — de son statut d’ecclésiastique pour se consacrer à l’écriture (une trentaine d’ouvrages publiés entre 1965 et 1980). À l’image de ce précurseur, nombre de chrétiens en exode aujourd’hui paraissent éloignés de la foi, alors même qu’ils demeurent attentifs aux « semences d’Esprit partout répandues, notamment aux périphéries de l’Église ».

Les images qui jalonnent ce livre sont très belles. On ne s’en étonnera pas. Elles procèdent d’une alliance vivifiante entre foi et poésie. Pour évoquer la parole évangélique, celle de Jésus, l’auteur parle du Poème dont la beauté ne cesse de ressurgir. C’est pour accueillir encore cette parole, deux mille ans après, que les humains en exode sont toujours habités par une foi en l’avenir. Ils constituent ainsi des « pierres d’attente pour ce royaume annoncé qui demeure en avant d’eux-mêmes ».

Pour ce qui me concerne, une autre découverte m’a mis en joie. Les auteurs cités dans ces cent trente pages me « parlaient » car presque tous avaient compté dans ma vie de chrétien. Je me suis senti parmi les miens. Je pense à Bruno Latour, dont le livre Jubiler ou les tourments de la parole religieuse (Seuil) m’avait galvanisé. Je pense aussi à Maurice Bellet, François Jullien, Bernard Feillet, Gérard Bessière, Lytta Basset et tant d’autres. Et comment oublierais-je ici les textes impressionnants de François Cassingena-Trévedy  ce moine qu’ils furent nombreux à aller écouter, quand il était encore à l’abbaye de Ligugé. J’en ai parlé plusieurs fois dans La Vie. Son témoignage est puissant, le livre de Jean Lavoué l’est aussi.

Tous ensemble reprenons donc les mots de Xavier Grall qui voulait « soulever une fois pour toute cette chape de tristesse qui s’était abattue sur le christianisme » ! J’ajouterai un autre projet que mentionne Lavoué. Celui de « se rendre poreux au bruissement de la vie qui nous traverse, d’entrer dans le jeu à la manière de l’enfant, de se laisser aller simplement à la joie d’être au monde ». Il devient alors imaginable de laisser chanter en soi ce qui est « le fruit d’un accord avec tout ce qui est : la nature et la beauté du monde, l’épreuve traversée, l’émotion d’une rencontre, d’un amour. Un silence qui bouleverse. »

Ces pages providentielles sont à lire et relire.

Jean-Claude Guillebaud, JOURNALISTE, ÉCRIVAIN ET ESSAYISTE





























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mercredi 19 mai 2021

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J'ai dressé le Poème
Sur le mur de nos vies, 
J'en ai fait des fenêtres 
Qui donnent sur le jour. 

J'ai attendu que le soleil
Se lève sur la mer,
Caresse de ses rayons
Tous les recoins de l'âme. 

Rien n'est resté caché,
J'ai fait confiance au ciel
Pour élargir le souffle. 

Avec un simple geste,
J'ai donné le signal,
J'ai ouvert l'espérance 
Et j'ai su que la vie
Traversait les obstacles, 

Que son royaume était en nous,
Qu'il n'aurait pas de fin.
J'ai souscrit en silence
Au grand vent du matin. 

Jean Lavoué, 19 mai 2021, 6h47
Photo JL 24 août 2019, Beg Lann, Sarzeau
























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mardi 18 mai 2021

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Dans Ouest-France, ce 18 mai 2021


Hennebont. Jean Lavoué consacre un livre à dix auteurs bretons

Le Hennebontais Jean Lavoué est l’auteur de nombreux ouvrages qui touchent à la littérature et à la spiritualité. Voix de Bretagne. Le chant des pauvres est son dernier né.

Le poète, écrivain et aussi éditeur Jean Lavoué vient de terminer un ouvrage où il réunit dix auteurs bretons : « Voix de Bretagne. Le chant des pauvres ». 

Jean Lavoué a mis à profit l’automne et l’hiver derniers pour écrire et publier son dernier livre Voix de Bretagne. Le chant des pauvres. Un ouvrage où l’auteur tente de dégager des traits communs entre dix auteurs bretons qui l’ont souvent inspiré : Michel Le Bris, Armand Robin, Yann-Fañch Kemener, Anjela Duval, Guillevic, Jean Sulivan, René-Guy Cadou, Max Jacob, Georges Perros, Xavier Grall. « L’idée m’est venue à travers ce livre de tirer un fil permettant de saisir, en dépit de leurs grandes différences, l’unité des auteurs bretons qui m’auront accompagné au fil des années », confie Jean Lavoué.

Dédié à son ami Yann-Fañch Kemener

Un livre que le poète dédie à son ami Yann-Fañch Kemener, disparu il y a un peu plus de deux ans : « A lui seul, ce dernier représente une magnifique figure de la transfiguration par la poésié et par le chant de cette pauvreté́ première caractérisant la vie de tous ces auteurs. »

Un point commun : leur ancrage breton

Si les dix auteurs bretons cités dans le livre sont très différents, ils ont tous un point commun : leur ancrage breton. Plusieurs d’entre eux ont connu la pauvreté de la vie rurale bretonne, la perte imposée de la langue bretonne, la défiguration des paysages familiers par l’arrivée d’une agriculture intensive… La plupart ont reçu une éducation catholique traditionnelle dont ils ont cherché à se dégager ou vécu des traumatismes personnels liés à leur enfance.

« C’est de là que vont prendre force ces écritures et ces chants appelés à marquer durablement le patrimoine littéraire de Bretagne », explique Jean Lavoué qui fait dans son ouvrage la part belle à chacune de ces Voix de Bretagne qui entonnent le chant des pauvres. « J’ai beaucoup aimé explorer comment chacun d’entre eux s’y est pris pour transformer cet héritage », conclut l’auteur.

Écrivain et éditeur

L’année 2020 et celle déjà bien entamée de 2021 auront été pour Jean Lavoué l’écrivain, mais aussi pour l’éditeur, riches et « fécondes ». « Cette crise sanitaire et les confinements m’ont obligé à un changement de rythme. Avec plus de régularité dans mon travail d’écriture et de publications. »

Plusieurs fois par semaine, un poème sur son blog

L’enfance des arbres, la maison édition créée au printemps 2017 est beaucoup sollicitée. Jean Lavoué vient aussi de publier aux éditions Médiaspaul un livre de témoignage personnel intitulé Des clairières en attente. Plusieurs fois par semaine, il publie un poème sur son blog, des textes souvent inspirés de ses balades dans la nature hennebontaise.

Livre à commander en librairie ou sur le site :


















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lundi 17 mai 2021

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Si d’aventure un jour
Le souffle vient à manquer
Choisis-toi un cours d'eau,
Un fleuve, une rivière :
Peuple-la de grands arbres
Épris de vent, d’oiseaux. 

Arpente ses sentiers,
Ses sous-bois, ses halages !
Apprivoise ses clartés,
Ses méandres, ses silences :
Déchiffre l'inconnue,
Cherche son nom secret. 

Trouve-toi des amis,
Des compagnons de route,
Des passants du soleil
Qui savent s'arrêter
Sans mesurer leur temps
Et puis te laissent aller. 

Ne compte pas tes pas,
Ne calcule pas les heures :
Fais confiance aux courants,
Laisse-toi respirer ! 

Jean Lavoué, 2017
Photo JL Le Blavet, printemps 2021


















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samedi 15 mai 2021

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✍ Ce livre évoquant une dizaine d'écrivains et poètes de Bretagne est dédié à mon ami Yann-Fañch Kemener, disparu il y a un peu plus de deux ans. 

A lui seul, ce dernier représente une magnifique figure de la transfiguration par la poésie et par le chant de cette pauvreté première caractérisant la vie de tous ces auteurs. 

🌿 La Bretagne, au cours de la première partie du XXème siècle est, en effet, avant tout pour ces écrivains et artistes une terre de pauvreté à plus d’un titre : 

• ♦✿ Premières années bien souvent marquées par une misère  matérielle certaine 

• ♦✿ Perte imposée de la langue maternelle : le breton 

• ♦✿ Défiguration des paysages familiers, conséquence d’une agriculture intensive 

• ♦✿ Remise en cause du cadre religieux et des premières croyances, souvent catholiques 

• ♦✿ Traumatismes personnels liés à l’enfance 

Dans ce creuset de pauvreté se dégage un véritable air de famille entre ces auteurs. 

C’est là que vont prendre force ces écritures et ces chants appelés à laisser durablement leur empreinte sur le patrimoine littéraire de Bretagne. 

🌿 On peut parler d’une véritable transfiguration et renaissance par la poésie, par l’art et la littérature à partir d’une expérience première marquée par le manque et le dénuement. 

J.L. 

"Réunir dans un même livre dix auteurs bretons apparemment si différents et leur trouver des « airs de famille ». Leur attribuer le don de porter « le chant des pauvres » : c’est le pari à la fois étonnant et audacieux de Jean Lavoué."
Pierre Tanguy (extrait de la préface) 

"L’auteur a la Bretagne au cœur. C’est en poète qu’il rend ici visite aux amis bretons-en-poésie.  Il flaire avec justesse ce qui affleure de vies longtemps détournées."
Joseph Thomas (extrait de la postface) 

Livre à commander en librairie ou sur le site : 

346 pages. Prix : 21 euros. Port : 4 euros
À L'enfance des arbres, 3 place vieille ville, 56700 Hennebont









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