L'arbre comme fleur participe
De tout son élan
De tous ses bourgeons
De toutes ses senteurs
De toutes ses branches
De toute son écorce
De toute sa sève
Le fleuve existe pour de bon
De tous ses courants
De toutes ses eaux vives
De ses oiseaux vertigineux
De ses berges à couper le souffle
De son estuaire saluant les marées
De son irrésistible mascaret
Le ciel ne vois-tu pas qu’en
s’effaçant
Il épouse la terre
De ses nuages et de ses soleils bleus
De ses trouées et de ses nuits
De ses constellations
De ses orages impétueux
Et de ses vents gorgés d'ivresse
Le chemin n'attend pas que tu sois en
chemin
Pour s'ouvrir dans ton cœur aux
cadences de l'âme
Pour creuser au-dedans de toi des
éclaircies nouvelles
Pour ne faire qu'un avec le paysage
Et devancer ton chant
Et toi pourquoi te tiens-tu si
souvent hors d’allégresse
Comme étranger au monde et séparé de
toi
Insensible derrière le miroir des
choses
Ignorant du souffle qui t'accompagne
Du témoin silencieux qui te précède
De l'espace vivifiant qui te donne
tes ailes
De la marche affranchie à l'Orient
Pourquoi n’es-tu pas prêt - ici et maintenant
- à te laisser surprendre
A sentir l’univers
Aimanté au Poème ?
Jean Lavoué
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