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mardi 30 juin 2009








Un homme viendra de la mer, il dira les mots médecins, puis il cherchera son étoile et il regardera vers l'Ouest. Sa route sera rude et longue. Qu'il écoute la voix des herbes, celle des arbres, des cailloux, et qu'il apprenne leur langage. Qu'il n'oublie pas de saluer les montagnes, les forêts, les rivières avant que son
pied ne se pose sur elles. Qu'il fasse selon son coeur. Qu'importe qu'il ignore tout de nos chants et de nos prières, la vie entend partout la vie. Qu'il parle aux Esprits de la terre avec respect, et dis-lui bien : ils ne sont ni bons ni mauvais. Le feu réchauffe autant qu'il brûle, et l'eau abreuve autant qu'elle noie. Que l'homme de la mer, quand il vous quittera, n'oublie jamais cela, et qu'il donne aux choses vivantes son amitié d'être vivant, afin qu'elles lui soient favorables.




Henri Gougaud











Il habitait une maison du bout du monde
Une terre possédée par les oiseaux de mer
On l'aurait dit héritier de leur race

Il se méfiait des rites
prenait garde à toute entrave
à son amour
se fiait à la parole de ses amis
Dieu est au-delà de Dieu

Si par mégarde
l'ordre s'emparait de sa vie
il cherchait aussitôt la lucarne
pour regagner le jour

La force qui lui manquait
c'est en y renonçant
qu'il l'éprouvait





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