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dimanche 21 novembre 2021

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S’il n’y avait cette parole
Visitant en secret
L’encre bleue de ton doute,
Comment sentirais-tu 
Qu’il existe un matin ? 

S’il n’y avait ce pauvre 
Pour peupler d’inconnu
La porte du mystère,
Comment franchirais-y
L’abîme qui t’effraie ?

S’il n’y avait cette main
Quand tu te sens perdu
Pour empoigner la tienne,
Comment pourrais-tu seul
Soulever cette pierre ?

S’il n’y avait ces mots
Pour devancer les tiens
Lorsqu’il n’y a plus rien,
Comment saurais-tu croire
Aux forces du Poème ?

S’il n’y avait ce silence,
Cette brûlante absence
Quand ta prière est nue,
Qui te consolerait 
De ce désert ardent ?

S’il n’y avait ces témoins
Pour traverser les nuits
Où tu marches sans but,
Comment t’assoirais-tu
Aux tables fraternelles ? 

S’il n’y avait cette flamme,
Ce visage effacé
Pour couronner tes ombres,
Où serait le passage
Que tu cherches sans fin ? 

S’il n’y avait ce coeur
Qui bat tout près du tien,
Pourquoi au fond des eaux
De noire solitude  
Luirait cette blessure,

Ce Chant inespéré ?

Jean Lavoué, aube du 21 novembre 2018
Photo JL novembre 2021


















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