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samedi 20 novembre 2021

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Ce ne sont pas nos croyances ni nos certitudes 
Qui nous rendront plus humains sur cette mer sans cap, agitée,
Dont sommes les marins déboussolés,
Mais cette expérience d’être reliés à tout autre qui souffre,
D’en prendre soin comme de nous-mêmes 
Tout autant que de notre planète qui agonise.

Nous sommes avant tout les enfants du Vivant :
Son souffle nous traverse !
Comment n’en serions-nous pas à notre tour les bergers ?

Tandis que dans leur démesure
Certains se veulent aujourd’hui « transhumains »,
Dotés d’une réalité « augmentée »,
Créateurs de mondes virtuels qui nous affranchiraient de nos limites,
Il nous suffit quant à nous de revenir à la source de ces simples témoins 
Dont nous avons reçu l’empreinte.

Ils se tenaient paisibles et silencieux devant les arbres,
Contemplaient la moisson, 
Savaient lire les signes dans le ciel ;
La terre n’était pas pour eux une ressource à exploiter ni à piller
Mais un trésor dont ils se sentaient les gardiens.

C’est dans l’en-bas de nos doutes 
Qu’une force insoupçonnée nous relève ;
C’est dans les déserts grignotant nos forêts,
Les flammes gagnant chaque année du terrain,
Les océans qui se soulèvent,
Que nous percevons le sacré de cette demeure si précieuse et fragile
Dont nous sommes les hôtes.

Le poème sera notre boussole,
Nous gardant arrimés à cette terre,
Notre étoile de grand vent indiquant le chemin,
Notre viatique dérisoire
Pour garder au cœur ce compagnon incognito :
Le don qu’il nous fit de son humanité accomplie
Ne cesse aujourd’hui encore de faire tourner le monde
Et refleurir la vie.

Jean Lavoué, 18 novembre 2021
Photo JL, maison de la Diaconie de la beauté, Nantes, 19/11/21

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