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… Longtemps ce questionnement s’est produit au cœur d’une tradition. Désormais il se fait d’abord par la rencontre des cultures. La rencontre de Nietzsche avec la pensée d’Orient par l’intermédiaire de la philosophie de Schopenhauer lui a permis de revisiter les fondements de la tradition philosophique grecque et de mesurer ainsi l’écart entre Apollon et Dionysos. Heidegger, de manière plus radicale encore s’est engouffré dans cette brèche. Vienne la philosophie capable de s’adresser à tout homme de bonne volonté.
Rien de la pensée contemporaine, rien de la poésie, de la psychanalyse, de l’art n’aurait pu être pensé sans cette brèche. Mais toujours vient le temps de maîtriser, de clore, de refermer ce qui était destiné à rester ouvert. C’est alors qu’un nouveau tremblement de terre a lieu. Car l’homme n’a cessé de vouloir faire voler en éclats les murs de sa prison tout en les reconstruisant sans cesse. Il ne cesse plus dés lors d’explorer les conditions, les traces, les prémisses de cette libération.
L’Occident n’a cessé d’échafauder théories et forêts de concepts pour tenter de faire exister le moment d’ouverture, de le fabriquer, ne cessant dès lors de le recouvrir. L’Orient tout en construisant rituels et dévotions n’eut de cesse que de laisser ouvert, en son cœur, le lieu de cet étonnement. La philosophie occidentale dans la pointe ultime de sa déconstruction entrevoit ce non-lieu où vibre la pratique d’être au monde des sagesses d’Orient...
JL
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