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dimanche 6 septembre 2020





Le poème tu le cueilles

Au bout de tes silences 

Ce rien qui inaugure

Tu en fais des clairières 

Débouchant sur le jour 

Tu vis de ces trouées

Dans les forêts de l'âme 

Pour te fondre au mystère 

 

Écrire ne serait rien

Sans cette écoute là 

Où tu es dépouillé 

De toutes tes croyances 

Tu t'avances sans but

Vers ces flaques de soleil

Où tu te sens rejoint

Où tu te sens compris 

 

Comme tu vas dégagé

Sur les sentiers de l'aube

Désencombré de tout

Disponible aux passants

Ce que tu as perdu

T'est partout redonné

Les branches écrasées 

Les herbes que tu foules

 

Où aller aujourd'hui

Sinon vers ces clartés

Cet univers sans bruit

Empli de chants d'oiseaux

Apprends à t'échapper

À sortir du courant

Pour goûter aux instants

Nourri de gratitude.

 

Tu te tiens sans un mot

Sur le banc des saisons

D'où tu vois s'écouler

Le fleuve de ta vie

Tes doutes ont disparu

Juste ce souffle en toi

Ce regard sans regard

Par où tu participes 

 

Cette grâce est donnée

A tout humain fragile

Qui se tient sans attente

À la lisière de soi 

Le monde passe en lui

Comme battement d'ailes 

Il n'a pour tout bagage

Qu'un grand vide à donner.

 

Jean Lavoué, 5 septembre 2020

Photo Jackie Fourmiès

 






















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