Il faut creuser seul dans sa nuit
Sans se laisser dérouter
Par les éclats trop purs
Ne sont-ils pas indices
Filantes étoiles
De l'ombre traversée ?
Ce qui nous guide
C'est la terre obscure
Où nous sommes plantés
Quand nous allons trébuchant
Nos pieds dans la boue et nos mains dans la glaise
Nous ne nous trompons pas
Viennent pourtant des jours transparents
Alors que nous avons frôlé le pire
Des matins encore hantés par le noir des tempêtes
Des traces lumineuses rescapées de quelles ténèbres
C'est ainsi que nous naissons
De nos déroutes et de nos famines
Dépouillés de tout
Nous ne savons comment
Nous advenons un jour
Sans carte ni boussole
À cet espace délivré
Avec juste ce qu'il faut de ciel sur le visage.
Jean Lavoué, 1er septembre 2020
Photo : tableau de Pierre Soulages, détail
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