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Les premiers mots d’un poème
Naissent toujours d’une marche,
D’un silence sans pourquoi,
D’une confiance secrète au soleil ou à la nuit.
S’oublier dans cette profusion
De la vie dont nous sommes
Suppose d’abord d’écouter longuement le vent
Conduire sa danse fluide dans les branches.
Nous sommes de cet éclat,
De cette vaste symphonie
Et il nous faut tenir haut l’archet de l’abandon
Pour nous y livrer sans retour.
Imperceptiblement, nous laissons le chant de l’oiseau
S’élever en nous depuis sa partition cachée
Dans l’orchestre des feuillages.
Nous acceptons simplement
D’être de ce verset d’amour,
De cette aria qui résonne à l’intime
Et pour laquelle nous nous levons.
Le fleuve coule dans nos yeux
Et nous sommes aussi
Cette terre qui nous porte :
Nous accomplissons son règne.
Rien de ce que nous voyons
N’est étranger au mystère
De la source dont L’éclat
Fait surgir pour nous un présent
Sans avant ni après.
Émerveillés, nous foulons
L’herbe du printemps du monde,
Nous sommes là sans rien dire,
Nous communions à notre premier jour.
Nous nous apprêtons à prendre dans nos bras
Toute la douleur
Et les violences qui nous enténèbrent.
Nous faisons ici et maintenant
L’expérience de l’unité miraculeuse
Qui prépare nos cœurs
À la grande paix qui nous espère.
Jean Lavoué, Le Blavet, 18 août 2022
Photo JL 18/08/22
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