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jeudi 23 avril 2009


Il ne restera de nous qu'un soleil d'évidence
dansant nu et très fou sur l'autel de l'enfance
et brûlant gris tous ses cheveux
au mystérieux de l'existence
Philippe Forcioli



Hier, le soleil brillait fort au-dessus du cimetière de Quimperlé pour l'au revoir à Odile. La musique qu'elle aimait accompagnait. Odile Soupault avait 37 ans. Elle était éducatrice dans l'association où je travaille. Le 6 septembre 2007, "par un soleil matinal, d'humeur légère et enthousiaste", elle avait préparé à notre intention ce message, pour nous ses "lecteurs privilègiés", en ce jour éclatant de printemps...


Chacun a tant à écrire, à dire pour baliser son passage et laisser traces d'un peu de soi. j'aimerais raconter des pages d'histoire, des tranches de vie, seule ou accompagnée mais tous les arbres des forêts ne suffiraient pas à supporter toutes les pensées, les mots que l'on rédige tout au long de sa vie et, bon grè, mal grè, j'accepte ce postulat...

Parce qu'un matin, j'ai admiré combien il brillait et irradiait de toute sa splendeur, j'ai tendu mon bras, écarté mes doigts et attrappé le soleil. Je l'ai avalé avec gloutonnerie, me suis nourrie de sa chaleur, de ses rayons pour tous mes voyages et rencontres.Il a été ma source, ma force vive et m'a donné au centuple des énergies folles. Il a rempli mon cœur, ma tête, mes pieds, mon ventre, mes yeux, mes sourires et m'a permis de croquer avec délectation dans ce beau fruit qui est la vie.

Maintenant que je m'en vais, je vous le laisse tout entier et le décapture pour qu'à votre tour vous vous permettiez de l'attraper. Dites-lui bonjour chaque matin car je ne serai pas du côté des étoiles, mais, pas loin de lui à taper la discute, l'envahir de mots, de pensées, de questions... bavarde que je suis! Je serai enveloppée et protégée par ses rayons au meilleur point de vue pour scruter le monde et continuer à sentir, goûter, toucher tout ce qui m'a été apporté de passions : la nature, l'air, l'eau, les sons, les couleurs et surtout les humains : ces puits sans fond aux trésors multiples et intarissables auprès desquels je me suis abreuvée sans réserve et jusqu'à plus soif.

Mais de tous ces trésors, ma richesse absolue, mes plus belles pépites que j'ai eu l'honneur d'admirer : c'est vous! Mes parents, mes frères, ma famille, mes amies, mes collègues et les petits moineaux blessés, froissés que j'ai rencontrés dans mon travail...

J'ai été gâtée, choyée par vous, de vous, de votre amour, votre tendresse, vos bras, vos cœurs, votre bienveillance, votre écoute, vos paroles et tant d'autres merveilleuses émotions....

Aujourd'hui, faites ce qui vous plaira... Soyez libres, car je le suis. Ne soyez pas tristes car je ne le suis pas. Soyez sereins car je le suis. Profitez de la vie, soyez généreux avec vous-mêmes et avec les autres comme vous l'avez été avec moi-même. Ne perdez pas une seconde, une minute pour cela en quelques futilités.

La vie peut être douce et belle, j'en suis convaincue à jamais, de même que la mort, qui n'est peut-être qu'un autre chemin, inéluctable certes, mais un ailleurs!

Alors je ne vous dis pas adieu, mais juste : au revoir, bye, Kenavo... au choix! Sachez que où que je sois maintenant, je vous ai aimé, je vous aime et continuerai de vous aimer!

Dame Odile




Trouve ta terre
Apprends à la reconnaître
Aux signes imperceptibles
Aux signaux silencieux
Qui te seront donnés
Sur les réseaux de l’amitié






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