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vendredi 8 mai 2009






Ecrire, c'est comme une prière :
aller à l'essentiel.

Elie Wiesel




Le tissu de la vie est profondément concret.
Ce qu'on peut appeler "l'autre monde" est mêlé au nôtre
comme la paille est tressée sur la chaise.

Christian Bobin



On a besoin de connaître des choses tels que l’ennui, le manque, l’absence pour connaître la présence, la joie et l’attention pure…

Les livres je les aime depuis toujours. Ce qui est beau, c’est que les livres sont bâtis à hauteur des mains. Un livre, c’est comme une porte qui ne serait pas plus grande qu’une main. Et de l’autre côté de cette porte, il y a les anges. Voilà ce que sont les livres, en gros, je m’en suis aperçu très tôt. Mais ce n’est pas le cas de tous les livres, loin de là ! Certains livres, qualifions-les de « vrais », viennent en secours au lecteur. Ils viennent vers lui et ont la vertu de l’écouter. Pourquoi ? Il y a quelque chose dans une page qui est en train de me déchiffrer. Je crois la lire, et c’est elle qui me lit ! Les « vrais » livres sont toujours guérisseurs. Parce que ce qui nous rend malade, ce sont souvent les mots. Soit que ces mots nous aient manqué. Soit qu’ils aient été d’une dureté insupportable. Mais ce que des mots ont fait, d’autres mots peuvent le défaire. C’est le langage qui souffre en nous, et qui nous fait souffrir. Et la matière des livres est un langage qui est, ou devrait toujours être, profondément réparateur…

Ce qui est très intéressant dans la vie du Christ, c’est que c’est la vie de chacun. C’est une vie humaine. Elle est faite de rencontres, de malentendus, de besoins de s’expliquer, d’errances, de malice, de guerres invisibles, d’épreuves, et d’un grand arrachement final. Ça, c’est la vie de chacun. L’évangile est le miroir le plus apte à refléter ce qu’est une vie humaine, et donc divine, puisque les deux sont inséparables…

C’est comme si, depuis toujours, j’avançais dans la brume et que tout ce que je vois déchire un voile de néant posé sur le monde : soudain ça m’apparaît dans une splendeur ! Je suis sujet à des éblouissements. Ça peut être un visage, un arbre, une parole. C’est comme si la création du monde était continue, que nous étions contemporains de la création du monde. C’est comme si la création n’était pas une chose à l’arrière de nous, mais exactement en train de se faire.

Christian Bobin
Trouver le divin dans le presque rien
Nouvelles Clés, N°59, sept-oct-nov 2008









J’ai découvert un jour
Qu’écrire était une forme de prière

Non parce que les mots
Semblaient s’adresser à quelqu’un

Mais parce qu’ils creusaient en moi
Des zones de silence
Où je n’étais jamais allé










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