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lundi 16 mai 2011


me grandir, c'est impossible,
je dois me supporter telle que je suis
avec toutes mes imperfections.

Thérèse de Lisieux
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Pas d’autre liberté que celle de se mettre à l’école de cet aveuglement volontaire. Aimer cette impossibilité de voir vraiment. La reconnaître pour ce qu’elle est. Notre attachement à tant d’illusions. La paix du cœur enfin gagnée sur la prétention à voir et à comprendre. Retour à la nuit des origines où s’ouvrent pour nous les mains du dieu vivant. Sans possibilité jamais pour nous de Le reconnaître. Avant que nos yeux ne s’ouvrent, il disparaît dans la poussière de nos chemins. Mais avec sa grâce nos lèvres peuvent annoncer la merveille entrevue.

Je n’écris pas pour convaincre. J’écris, comme disait l’ami Sulivan, pour que les mots me tirent en avant. Par des sentiers de connivence, dans les silences du cœur. Si l’écriture ne parvient pas à toucher en vous cette zone d’ouverture silencieuse, elle ne mérite nul lecteur. C’est dans cette vacuité où je me tiens qu’elle gagne ses lignes de partage. Malheur à elle si elle devient bavarde. Si le concept reprend ses droits au milieu des marges. Tout l’exercice qui ne consiste qu’à faire rayonner le silence en dehors de la phrase, ailleurs que dans les mots, est alors à recommencer.


JL




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