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dimanche 8 mai 2011

Très grand arbre mendiant
qui a fripé son patrimoine,
face brûlée d'amour et de violence
où le désir encore va chanter.

... Et ne voilà-t-il pas déjà
toute ma page elle-même bruissante,

Saint-John Perse
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L’écriture peut aussi être cette adresse vers l’autre que vous cherchez au fond de vous-mêmes, le passant solitaire. Et quand elle est reçue, elle devient passage, sentier pour ajuster son pas. Sans le confondre avec celui de l’autre. Mais le contact avec le sol se fait plus ferme, l’allure plus souveraine parce qu’on a reçu confirmation que cette marche était vraiment sacrée. Qu’il ne s’agissait pas d’un jeu mais d’une vraie rencontre, peut-être d’une naissance.

Rien ne saurait advenir sans cette plongée dans les racines de l’être. Rien sans ce silence, cette renonciation douce à toute maîtrise de la raison et du mental. Rien sans l’ouvert de l’intuition la plus pure, alors que rien n’est encore gagné, assuré, et que pourtant se lève le signe victorieux au fond de l’âme. La joie de se sentir sauvé, guéri, rejoint, contre toute évidence, toute fausse morale qui ne fait qu’interdire en fait l’accès à cette joie. Rien sans le secret qui accompagne.


JL




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