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vendredi 4 novembre 2011



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N’oublions pas de célébrer l’ivresse de ces moments de solitude ardente où nous nous déployons au dedans de nous-mêmes. Incompréhensiblement, comment se fait-il alors que nous nous éprouvions liés, unis comme jamais, non séparés. Laisser croître en soi le germe d’un tel silence : voici le lieu, voici la voie ! 

Bien sûr, la vie nous requiert, les rencontres, les responsabilités, les engagements, les distractions, les loisirs : nous ne sommes que flux de réponses aux appels continus qui nous submergent de toutes parts : communications sans fin, réseaux démultipliés, convocation à tous les carrefours de l’image, les mille piqûres du désir, à l’infini… Qui se contentera de cette folie qui ne fait que masquer l’abîme ? « Se laisser tomber dans le bonheur comme une pierre » disait Sulivan, évoquant la rupture, le retournement, l’insurrection, la conversion… ou plus simplement encore, ainsi que le dit l’Evangile, accepter de se laisser enfouir comme le grain tombé dans la bonne terre du royaume : mais encore faut-il que nous soyons d’abord devenus grains, c’est à dire corps ouverts sur leur puissance de germination intérieure pour rejoindre ainsi l’obscurité lumineuse du royaume silencieux, et non seulement expression de notre avidité mentale et imaginaire…

JL








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