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vendredi 5 juin 2015

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BRETAGNE





Notre terre
N’était pas de soleil ni de feu
Mais de sel et de vent
De rocs anéantis par l’infini sauvage
Et de volcans défaits aux ventres ronds de femmes
En mal de naissance

Nous avions pour colliers
Des nuages d’azur
Des rives brodées d’aulnes
Des rivières sauvages
Des filles du soleil
Des améthystes sur tous chemins
Et la rumeur des cieux qui bruissait dans nos branches

Nous avions des saisons des siècles des marées
Des ferveurs migratoires
De grands oiseaux de mer signant nos territoires
Des sanctuaires aux mousses drues
Des fontaines accroupies sous les arbres
Et des forêts aux chants vainqueurs

Nous étions de ce pays comme on est d’un vaisseau
Comme on est d’une nef
D’une enfance sauvage aux larmes printanières
Nous étions de ce feu de ce vent de ces astres
Qui nous ensorcelaient tout en nous délivrant

Nous avions des poètes
Des druides matinaux
Des fous intacts et purs
Des saints brûlés d’exil
Nous fêtions les calvaires
Nous aimions pauvrement
Nous marchions en silence
Nous franchissions des croix
Nous vivions sans le sou
Nous sanctifions les prés
Les talus frémissants d’aquarelles graminées
Tout nous était divin
Nous ne vieillissions pas
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2 commentaires:

roselyne a dit…

Merci Jean pour ces magnifiques poésie, j'ai de la famille en bretagne, ma mère était née sur l'île de Molène.

Je partage sur blog

Cordialement
Roselyne

Jean Lavoué a dit…

Merci Roselyne ! Je suis heureux que ce poème rejoigne vos sources...

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