Sais-tu que marcher simplement
Peut suffire à sauver
le Poème en toi
A lui donner son
rythme
Ses brusques éveils
Son glissement de pas
Ses arrêts sur un fil
Son élan furtif
Sais-tu qu’une maison
peut abriter
Tous les sentiers de
la forêt
Tous les rivages de
l’océan
Tous les secrets de
l’univers
Tous les oiseaux du
cœur
Qu’elle peut laisser
grandir tous les soleils de l’âme
T’avancer silencieux
Tel un funambule un
livre à la main
Avec souplesse et
légèreté
Lenteur et gravité
Peut devenir à
l’instant même
Ta danse lumineuse
Ta liturgie sereine
Ta fugue matinale
Lorsque d’une écriture
fine
Tes pieds caressent la
terre telle une étoffe végétale
Mille fleurs apaisées
chantent dans ta mémoire
Sais-tu qu’en te
laissant ainsi tirer
Par les mots qui te
cherchent
Héler par les images de
ton ciel intérieur
Tu franchis l’espace
ouvert de ton propre risque
Tu lâches tout tu
rends grâce à la nuit
Et tu t’attaches à
l’essentiel
Jean Lavoué
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