Photo Tammam Azzan, artiste syrien et son oeuvre "Le Baiser" de Gustav Klimt sur un immeuble détruit par la guerre en Syrie
Nous sommes à ton chevet ma terre
Mais
aussi au chevet de l’homme
Même les
arbres sont défeuillés
Les villes
sont désertes
Et nos
matins sont blêmes
Les saisons
ont rompu leurs amarres
Nous
n’avons plus de port
Qui
pourrait refaire à notre place
Ce que
nous seuls avons défait ?
Aujourd’hui
est aussi un jour de deuil
Le cri
du sang monte jusqu’au ciel
Nous
lançons nos couleurs au vent de nos détresses
Y aurait-il
quelqu’un pour apaiser l’épouvante entre frères ?
Opposerons-nous
à l’horreur une violence encore plus meurtrière
Serons-nous
seulement ces boutiquiers des armes
Ces magiciens
du néant ces ensorceleurs de haine
Plutôt
que sentinelles avisées guettant partout l’amour aux frontières ?
Pour
frayer la voie d’une autre paix
D’une
aube nécessaire
Qui se
lèvera
Qui
ouvrira les yeux
Qui
prêtera l’oreille
Qui
s’éveillera sinon toi-même
Qui
s’engagera sinon ce cœur qui bat au rythme de ton pas ?
Jean Lavoué
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