Où te tiens-tu absente souveraine
Passante au règne incandescent
Mendiante aux allures de reine
En quelle brûlure intensifiant l’instant
En quels sommets en quels secrets abîmes
En quelle marée au seuil du bel été
Toi dont les pas annoncent l’incendie
En quel désert sans fin recommencé
Toi dont la chair manquante nous devine
Tes mots ont-ils sevré mon chant
Pour naître à bout portant de mes mains orphelines ?
Au pas dormant de mes amours
Tu es l’amble qui me console
Et tu prédis le juste écart
Où le soleil peut s’engouffrer
Toi le jeune rameau blessé
Toi le pardon insoupçonné
Toi seule que rien n’étonne
Ni ne bouleverse ni n’effraie
S’il est un centre à mon poème
C’est ton silence incorporé
C’est de ta nuit au bord du monde
Que s’élance le verbe aimer
C’est le miracle de ton
enfance
Qui refleurit tous les étés.
Jean Lavoué
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