Je suis Celle que rien n'arrête
Je suis Celle qui arrache aux morts leurs
bandelettes
Je suis Celle qui entre en trombe par les
fenêtres ouvertes
Arrache les rideaux, décroche les volets
Je suis Celle qui n'a peur de rien
Qui se lève et clame son indignation,
sa colère devant les scandales du mépris
Je suis celle que même la mort n'a pu faire
mettre à genoux et
Qui court en enjambant les ruines
Je n'ai jamais stagné
J'ai reçu la vie de tous ceux et de toutes
celles que j'ai aimé et que j'aime
Ils marchent pieds nus dans mes rêves
Ils dorment à l'ombre de mes cils
Jamais où je suis ils ne sont pas
Je suis Celle que le monde sans cesse éblouit
Jamais je n'ai laissé l'indifférence me
gangrener
J'aime ouvrir les yeux des aveugles
Comme des âmes ailées m'ont ouvert les miens
Et je porte le flambeau de la mémoire des hommes
et des femmes dont je suis le témoin vivant.
Christiane Singer
Extraits d’un texte cité par Léonard Appel in
« Montre-toi vivant », Editions Le Passeur, 2014
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